30/05/2009

Bioéthique

"Nous avons tous été des embryons"

Un communiqué de Mgr Aillet, évêque de Bayonne Lescar et Oloron à l’occasion des Etats Généraux de la Bioéthique.
Alors que les Etats Généraux de la bioéthique se déroulent et que les Français sont entrés dans une phase active de réflexion destinée précisément à dépassionner le débat, la presse se fait l’écho d’un avis du Conseil d’Etat autorisant les recherches sur l’embryon. Si l’une des plus hautes instances de la République se prononce avant même que les Etats Généraux annoncés par le Gouvernement soient conclus, n’y a-t-il pas risque de brouiller le débat démocratique ?En outre, la question de fond demeure : n’avons-nous pas tous été des embryons ?Si la dignité d’une personne se réduit à sa taille ou à son état de développement, les personnes qui ne correspondraient pas aux modèles en vogue auraient des raisons de s’inquiéter. Et celles qui ont échappé au « tri sélectif » devraient-elles s’excuser d’exister ?Nous savons tous, et les scientifiques en premier lieu, que les cellules issues du cordon ombilical comportent d’immenses potentialité thérapeutiques, comparables à celles de l’embryon. Les cellules souches adultes sont aussi très prometteuses. Dans ces deux cas, la recherche ne soulève aucun problème éthique. En revanche, la recherche sur les cellules souches embryonnaires, dont les perspectives sont très hypothétiques, s’avère quant à elle gravement immorale car elle nécessite la destruction d’embryons.Comment ne pas distinguer derrière cet acharnement sur l’embryon une violence faite contre tout être humain et en définitive contre Dieu. La tentation pour l’homme de s’ériger en maître de la vie de ses semblables, conduit le monde sur les voies d’une barbarie sans nom dont l’Histoire contemporaine porte encore les stigmates.Aussi, en s’invitant aux Etats Généraux de la Bioéthique, l’Eglise n’accomplit pas seulement son devoir citoyen, mais encore sa mission prophétique qui consiste à rappeler la dignité de toute personne humaine depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle. La promotion du « principe de dignité » est le seul moyen de garantir l’égalité au sein de la société en protégeant d’abord les plus faibles et les plus vulnérables. L’objectif premier de la loi n’est-il pas de favoriser l’amitié sociale entre tous, sans discrimination entre vie et vie ?Une loi qui ne favoriserait pas cette amitié est plus une violence qu’une loi.Nous avons tous été des embryons, aussi, « tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux. (Mt 7, 12) »
+ Mgr AilletEvêque de Bayonne Lescar et OloronMai 09.

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