27/01/2015

Réaction...témoignage...


CHARLIE CHARIA CHARITÉ Réaction de Marc Fromager directeur de l’AED France. Le 19 janvier 2015 - 

Charlie. Etre ou ne pas l’être. Ce week-end, des manifestations anti-Charlie Hebdo ont dégénéré en émeutes à Niamey, au Niger, provoquant la mort de cinq personnes et la destruction de dizaines d’églises.

Charlie. Etre ou ne pas l’être. Si c’est pour manifester notre compassion pour les victimes et notre résistance au terrorisme, évidemment oui. Si c’est pour ériger un soi-disant droit à l’insulte au nom d’une pseudo liberté d’expression sans limite, non. Comme catholique, j’ai souvent été consterné par la vulgarité de ces dessins qui offensaient sans retenue la foi des croyants, quelle que soit la religion. A ce propos, il est vraiment paradoxal que ce soit des églises qui soient incendiées au Niger alors que les chrétiens n’y sont pour rien.
Si aujourd’hui, être Charlie se révèle être le summum de l’expérience collective proposée aux Français, on peut imaginer quelques réticences et malheureusement prévoir de nouveaux drames. Fallait-il absolument imprimer et réimprimer une nouvelle couverture de ce journal pour susciter à nouveau des violences ? Que cherche-t-on ? Quel est notre objectif en nombre de morts ?
Charia. On peut ne pas aimer Charlie, cela ne peut en aucun cas justifier une telle violence, commise, selon les terroristes, au nom de l’islam. Ils ressemblent en cela aux djihadistes de l’Etat islamique, de Boko Haram ou d’Al Qaida qui tous prétendent également agir au nom de l’islam. Ces événements sont-ils le début du jihad sur le territoire national? Si oui, quel autre objectif aurait ce combat si ce n’est l’accélération de l’islamisation de la France et sa soumission à la charia ? On peut feindre l’angélisme mais la simple revendication de la liberté d’expression ne nous protégera aucunement contre une volonté radicale servie par une vitalité démographique, le tout sur fond de violence.
Charité. Alors que faire ? On a parlé de guerre déclarée à la France, il faut donc se défendre, avec toutes les armes nécessaires, qu’elles soient matérielles pour assurer la défense du territoire, juridiques pour faire régner le droit ou spirituelles car en dernier ressort, on doit pouvoir répondre à la vacuité spirituelle dont l’Occident meurt et dans laquelle l’islamisme s’engouffre.
Ce n’est pas la relance de Charlie Hebdo qui donnera envie de respecter voire d’aimer la France, mais d’abord une réappropriation des valeurs qui ont fondé l’Occident et dont l’abandon suscite – à juste titre – un mépris croissant, puis une double découverte, à la fois celle de la beauté et de la grandeur de notre histoire et de notre culture et aussi, mais peut-être avant tout, celle du Christ que nous sommes appelés à révéler par le témoignage de notre foi et par l’exercice de la charité.
  Marc FROMAGER Directeur d’AED France
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Le Père Nachon, prêtre des Missions Africaines de Lyon, avait fait construire et inauguré fin novembre l’église Saint Augustin à Niamey qui vient d’être brûlée le 16 janvier lors des manifestations contre Charlie Hebdo. 
Témoignage:
« Nous sommes anéantis », m’écrivent l’archevêque de Niamey et les paroissiens de St Augustin que j’ai quittés fin novembre, au lendemain de la consécration de la nouvelle et si belle église.  Le 16 janvier,  en quelques heures, toutes les églises catholiques de Niamey et les temples protestants ont été attaqués et incendiés, sauf la cathédrale qui a pu être sécurisée.  Une horde en furie criait que le Prophète serait ainsi vengé, suite à la dernière caricature de Charlie Hebdo. Une émeute contre les chrétiens alors que cette publication est elle-même antichrétienne !
Jusqu’à présent, la petite minorité catholique de 25.000 fidèles  vivait en très bonne harmonie avec les 17 millions de musulmans. Mais ceux-ci, de plus en plus noyautés et manipulés par les djihadistes et Boko Haram, ont saisi l’occasion et se sont mis à crier « mort aux chrétiens » et les ont poursuivis. Tous les prêtres et religieuses, quasiment tous africains, ont reçu l’ordre de quitter leur domicile pour se mettre en des lieux sûrs. Beaucoup ont été accueillis par des musulmans, il faut le dire aussi….
Prions. La reconstruction des églises et surtout des cœurs sera longue et douloureuse. »
Claude NACHON, SMA (le P. Nachon réside depuis début janvier en Guadeloupe, en tant que curé de La Désirade)

15/01/2015

Au nom de ma liberté d’expression :       (Abbé Jean Casanave)


Durant les heures tragiques de l’attentat contre le journal Charlie Hebdo, les chaînes de télévision ont fait défiler les experts les plus compétents qui s’évertuaient à supposer ce qui se passait dans les zones interdites ; d’autres témoins étaient invités à dire ce qu’ils n’avaient ni vu ni entendu mais il fallait bien occuper les oreilles des auditeurs. Enfin, journalistes et politiques accouraient  pour tenir des propos aussi unanimes qu’indignés autour de tables rondes où chacun essayait de placer la formule qui serait retenue pour la postérité. De ce déluge de paroles émergeait comme une bouée salvatrice une expression reprise mille fois : « La liberté d’expression, fleuron des valeurs de la République outragée ». Dans cette surenchère verbale et médiatique, j’entendais une petite voix qui s’élevait de mes fumeux souvenirs de 68, et que n’auraient peut-être pas désavouée les journalistes assassinés : « Liberté d’expression, piège à …!» En effet, quand celle-ci est bâillonnée, la démocratie meurt étouffée ; mais quand elle n’a plus de frein, elle ouvre la porte à la dictature de ceux qui ont ou prennent les moyens de s’exprimer.

A cette petite voix insidieuse et provocante s’ajoutait un cri : « Messieurs les censeurs …bonsoir ! » Qui se souvient encore de cette réflexion de Maurice Clavel furibard qui, au cours d’un débat télévisé, s’était aperçu que les journalistes avaient tronqué une partie d’un documentaire le concernant ? Les organisateurs de la chaîne télévisuelle en étaient restés pantois car ils n’avaient pas prévu de plan B. Clavel, le converti de 68, qui ne laissait personne indifférent, avait osé traiter quelques fonctionnaires serviles de censeurs. Depuis, certains intellectuels, ou supposés tels, se sont fait une spécialité, bien française dit-on, de dénoncer et de tourner en dérision tout ce qui leur apparaît être une entrave à la (ou à leur) liberté d’expression au point de devenir les censeurs encensés de la pensée universelle.
Comment cette liberté fondamentale, à laquelle nous sommes férocement attachés et que nous défendons tous, s’inscrit-elle dans les faits?

La vie en société n’est possible que dans les limites librement consenties des cultures qui nous imprègnent ou fermement imposées par la loi qui nous régente.Et ces limites affectent toutes les réalités sociales sans exception. Or, il existe dans notre pays un nombre de plus en plus élevé de personnes n’appartenant à aucune culture, totalement ignorantes de celles des autres et n’acceptant aucune loi. « Sans Foi, ni Loi » disions-nous autrefois. On appelait, en ce temps- là, les études littéraires du beau nom « d’humanités ». Elles étaient la mère nourricière auprès de laquelle le petit d’homme pouvait sucer les compléments alimentaires qui le feraient plus humain. De cet humanisme sans cesse renaissant, Athènes, Rome, Jérusalem, Constantinople étaient les sources. Sont-elles à ce point taries ou travesties?

Le temps est peut-être venu de laisser les slogans faciles à ceux  qui ont besoin de flatter l’opinion publique et de réfléchir à la question que j’énoncerais à la manière d’un sujet d’examen :
« Sachant que :
certains êtres humains expriment leurs idées par la parole, la plume, le feutre, le pinceau, le clavier ; que d’autres parlent par le geste, le poing, les pieds, le couteau, la bombe et la kalachnikov ;
Sachant que :
 la parole, le mot, le silence, le dessin, le geste peuvent élever les êtres humains mais aussi, comme les armes, les détruire et les tuer ;
Que vous inspire l’expression : « Toucher la liberté d’expression, c’est tuer l’identité française ! ».
 Quels remèdes préconisez-vous pour éviter ce meurtre national ? »

Que la liberté d’émotion et d’expression n’entrave pas notre liberté de réflexion et le passage à l’action! 


13/01/2015

LA TER­REUR N’AU­RA PAS LE DER­NIER MOT !

7 jan­vier 2015 -
 L’at­ten­tat per­pé­tré ce ma­tin con­tre la ré­dac­tion de Char­lie Heb­do nous bou­le­verse et nous par­ta­geons la dou­leur des pro­ches des vic­ti­mes. En ce dé­but d'an­née 2015, nous res­sen­tons l’am­pleur du choc que pro­vo­que cette at­ta­que au sein de la so­cié­té fran­çaise, et l’ef­froi res­sen­ti par la po­pu­la­tion. Face à cette at­teinte in­to­lé­ra­ble à la li­ber­té d'ex­pres­sion, nous vou­lons sim­ple­ment ré­af­fir­mer ce pour­quoi nous lut­tons, les va­leurs que nous dé­fen­dons :
Nous croyons la so­li­da­ri­té plus forte que la vio­lence.
Nous ap­pe­lons cha­cun, in­di­vi­dus, com­mu­nau­tés re­li­gieu­ses, et as­so­cia­tions à créer un élan de fra­ter­ni­té qui té­moi­gne­ra de la réa­li­té de cette force au coeur de la nuit.
Nous croyons au dia­lo­gue plus fort que la ter­reur.
Nous ap­pe­lons cha­cun, in­di­vi­dus, com­mu­nau­tés re­li­gieu­ses et as­so­cia­tions à s’en­ga­ger pu­bli­que­ment au ser­vice d’une laï­ci­té de dia­lo­gue et du res­pect de la li­ber­té de con­science.
Nous ap­pe­lons cha­cun, in­di­vi­dus, com­mu­nau­tés re­li­gieu­ses et as­so­cia­tions à pour­sui­vre la cons­truc­tion d’une France et d’un monde fra­ter­nels.
Nous ne lais­se­rons pas tuer l’Es­poir.
Nous ap­pe­lons cha­cun, in­di­vi­dus, com­mu­nau­tés re­li­gieu­ses et as­so­cia­tions à re­join­dre tous ceux qui sont, en France et dans le monde, en­ga­gés pour lut­ter con­tre l’inac­cep­ta­ble in­hu­ma­ni­té.
Car c’est bien EN­SEM­BLE que nous re­lè­ve­rons ces dé­fis.

Guy Au­ren­che, Pré­si­dent du CCFD-Terre So­li­daire
Vé­ro­ni­que Fayet, Pré­si­dente du Se­cours Ca­tho­li­que
Ra­chid Lahlou, Pré­si­dent du Se­cours Is­la­mi­que France
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 Mgr Marc Aillet le 8 jan­vier 2015

L’at­ten­tat d’une sau­va­ge­rie inouïe qui a coû­té la vie à deux po­li­ciers et dix col­la­bo­ra­teurs de « Charlie Heb­do » sus­cite en France et dans le monde en­tier une émo­tion et une ré­pro­ba­tion qua­si-una­ni­mes, à la­quelle l’Eglise ca­tho­li­que s’as­so­cie, tant par la voix du pape Fran­çois que par celle de la Con­fé­rence des évê­ques de France.
En tant qu’évê­que de Bayonne, Les­car et Olo­ron, j’in­vite les fi­dè­les du dio­cèse à prier pour les vic­ti­mes de cet acte in­qua­li­fia­ble, leurs pro­ches et leurs fa­milles, mais aus­si pour les fa­na­ti­ques qui, au nom de Dieu ou de la re­li­gion, ne re­cu­lent hé­las de­vant rien pour se­mer la ter­reur, la haine et le chaos.
Puisse le Sei­gneur nous don­ner la force et la grâce de re­fu­ser l’en­gre­nage de la vio­lence dans le­quel le ter­ro­risme s’ef­force de nous en­traî­ner, pour être et de­meu­rer, quel­les que soient les cir­cons­tan­ces, des ar­ti­sans de paix et de jus­tice.        

02/01/2015

 Discours du pape François, lors de la présentation des vœux de Noël à la Curie romaine, lundi 22 décembre au Vatican


Le pape François s’adresse à la Curie romaine, le 22 décembre 2014.

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Source: site de La Croix