27/06/2012


BONNES VACANCES
« Que fais-tu pendant les vacances ? 
 - Rien. » 
Il semblerait que ce soit la juste réponse puisque ce mot signifie : « vide » , « absence ». On parle de « vacance du pouvoir » quand un chef de gouvernement démissionne. En tout cas, on peut facilement comprendre que pour certains citadins cette réponse soit spontanée quand on connaît le rythme et le stress de leurs journées.

D’autres diront : « Je vais en profiter pour « faire » la Corse, « faire » du sport, « faire les musées », « faire » un tas de choses. Nous sommes ici dans le changement d’activité, au point parfois que ce genre de vacances demande une préparation minutieuse et presque laborieuse. Certains adeptes de loisirs organisés en arrivent, disent-ils, à espérer leur retour pour enfin se reposer !!
La vacuité, le rien risquent de virer au mortel ennui.
L’activité, le « faire » peuvent friser la surdose du drogué toute aussi mortelle.

« Que feras-tu pendant ta retraite ? 
- Rien » répondait un ami ; mais il ajoutait : « Je vais d’abord être. »
Il voulait dire par là qu’enfin il ne serait plus happé par un activisme incessant, par des projets dévorants, des sollicitations multiples et parfois inutiles. Il allait se donner le temps de savourer les choses simples de la vie.
-Prendre le temps  de contempler tous les jours cette création qui nous enchante comme au premier matin du monde.
-Prendre le temps d’accomplir soigneusement et calmement les petits gestes du quotidien sans être bousculé par l’horaire imposé.
-Prendre le temps de recevoir tout à loisir celui ou celle qui passe, sans penser à récupérer ce temps « perdu » professionnellement parlant.
- Prendre le temps de visiter celui ou celle pour qui le temps est malheureusement et tristement trop long.
-Prendre le temps de déguster un beau livre, de s’informer correctement sur tel ou tel problème de société, de creuser davantage sa connaissance des cultures et des arts jusque- là ignorés. Bref, élargir son horizon familier, tout en renforçant ses racines nourricières.
Et si c’était cela les vacances !
Accueillir le temps donné non pas pour le tuer (tuer le temps) parce qu’il nous ennuie ; non pas pour le passer (passer le temps) le plus vite possible en le bourrant de choses à faire mais pour simplement « être » et devenir nous-mêmes. Si nous réalisons ce programme, à coup sûr notre temps sera « mangé ». En effet, il n’aura plus le goût  rassis de nos amertumes ou recuit de nos rancœurs. Il aura la saveur du bon pain partagé parce qu’il aura été cuit au four de l’Essentiel retrouvé et les autres ne s’y tromperont pas.

Alors, peut-être, serons-nous prêts à accueillir à l’improviste ce visiteur du soir qui frappait en vain depuis longtemps à notre porte et que nous n’avions pas eu le temps de recevoir : «  Voici, je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi. » Apocalypse de St Jean 3, 20

Ainsi seront « BONNES » les vacances pour qui en prend !


Abbé Jean Casanave.http://jeancasanave.blogspot.fr/

13/06/2012

Message de Monseigneur Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron

 Aux prêtres du diocèse, j’ai annoncé la constitution prochaine de  l’Observatoire de la mission, dont j’avais décrit les contours dans ma Lettre pastorale. Il s’agira d’une instance de réflexion et de proposition missionnaire qui aura pour but, en lien avec le Conseil épiscopal et en dialogue avec le Conseil presbytéral et le Conseil pastoral diocésain qu’il nous faudra reconstituer, de promouvoir la nouvelle évangélisation dans notre diocèse.
  Au terme de l’enquête sur le kérygme qui m’a permis de collecter nombre de réponses très diversifiées, et alors que nous nous apprêtons à célébrer le 50e anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II, qui coïncidera de manière significative avec le Synode des évêques sur « la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne », la fondation de ce nouvel organisme diocésain trouve ainsi toute sa pertinence. L’évaluation des nouvelles paroisses que j’ai demandée au Conseil presbytéral, et l’avancement de la visite pastorale du diocèse que j’ai entreprise depuis le mois de janvier 2010, m’apportent une confirmation sur l’urgence de la mission dans notre diocèse. Si la diminution du nombre de prêtres a eu pour effet positif une plus grande mobilisation des fidèles laïcs dans l’animation pastorale de nos communautés chrétiennes –comme je le constate avec bonheur dans mes visites- la difficulté de rejoindre les forces vives de la société reste entière, sans compter le souci de la relève qui gagne largement les rangs de nos laïcs engagés. Aussi, je suis de plus en plus convaincu de la nécessité d’un changement pastoral. Le remodelage de nos paroisses pourrait nous induire, si nous n’y prêtons pas garde, à privilégier une ecclésiologie anté-conciliaire, où il s’agirait de conserver une organisation territoriale nous donnant l’illusion de tenir nos positions sur le terrain, même avec moins de prêtres. Alors, à côté des « fidèles sociologiques » qui restent attachés, parfois exclusivement, à leur clocher, et du groupe de chrétiens engagés qui accèdent à une certaine mobilité et sur qui repose le fonctionnement de la structure paroissiale, la plupart des hommes et des femmes, à commencer par les jeunes, allant et venant sur le territoire de nos grandes paroisses, demeurent étrangers à notre organisation, et nous avons parfois l’impression désolante de ne pas pouvoir enrayer la décroissance.
L’ecclésiologie de Communion promue par le Concile Vatican II a pris acte de l’évolution de la société et nous a invités à repenser la paroisse, non pas d’abord à partir d’une structure territoriale mais comme une communauté de fidèles, placée sous l’autorité d’un pasteur propre, et appelée à annoncer l’Évangile au monde. C’est la vision qu’il nous faut privilégier. Or, une communauté chrétienne ne naît jamais d’une réforme de structure, mais toujours d’une annonce renouvelée de l’Évangile. Il ne s’agit pas d’abord de trouver les bénévoles dont notre structure a besoin pour fonctionner ; il ne s’agit plus seulement d’être présents au monde et d’apporter un témoignage de vie, pour être comme « le levain dans la pâte », ce qui fut comme la première étape de la mise en oeuvre du Concile Vatican II. Mais il faut revitaliser nos communautés par une nouvelle annonce de l’Évangile : c’est parce que les apôtres ont été « témoins de la Résurrection », dans la puissance de l’Esprit Saint, en proclamant explicitement le mystère du Christ mort et ressuscité pour nous sauver, que les hommes se sont rassemblés en son Nom et que la communauté s’est constituée. On ne pourra pas faire aujourd’hui l’économie d’une telle démarche renouvelée d’évangélisation. Je souhaite que l’Observatoire de la mission nous aide à amorcer ce changement pastoral pour que nos paroisses deviennent toujours davantage des communautés mis­sion­nai­res.
Mgr Marc Aillet