29/12/2014


NOËL

« Voici que je vous an­nonce une bonne nou­velle, qui sera une grande joie pour tout le peu­ple : au­jourd’hui, dans la ville de Da­vid, vous est né un Sau­veur qui est le Christ, le Sei­gneur » (Lc 2, 10-11).

Beau­coup sem­blent avoir ou­blié la si­gni­fi­ca­tion pro­fonde de la fête de Noël, dont l’éty­mo­lo­gie et l’his­toire évo­quent pré­ci­sé­ment la nais­sance de Jé­sus. On parle plus vo­lon­tiers de fê­tes de fin d’an­née, comme si l’évé­ne­ment que nous com­mé­mo­rons n’avait pas pro­fon­dé­ment mar­qué no­tre his­toire et comme si les Noëls re­li­gieux de no­tre en­fance n’étaient plus gra­vés dans les mé­moi­res. Il suf­fit de cons­ta­ter l’af­fluence re­cord dans nos égli­ses, en par­ti­cu­lier pour les mes­ses de la nuit, pour vé­ri­fier le puis­sant at­trait que Noël con­ti­nue d’exer­cer. Quand au nom de la laï­ci­té, on en vient même à ban­nir les crè­ches des lieux pu­blics, on n’ex­pose pas seu­le­ment les Ins­ti­tu­tions de l’Etat au ri­di­cule, mais on ré­pète sans le sa­voir le ré­cit même de l’Evan­gile qui con­ti­nue : 
« Marie mit au monde son fils pre­mier-né ; elle l’em­maillo­ta et le cou­cha dans une man­geoire – c’est-à-dire une crè­che –, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle com­mune » (Lc 2, 7).

Une so­cié­té sans mé­moire est une so­cié­té sans ave­nir. Le Pape Fran­çois l’a rap­pe­lé de­vant l’as­sem­blée du Con­seil des con­fé­ren­ces épis­co­pa­les d’Eu­rope :
 « Europe, re­viens à Jé­sus ! Re­viens à ce Jé­sus dont tu as dit qu’il n’était pas dans tes ra­ci­nes ».

Jé­sus est né dans une fa­mille ! Cet évé­ne­ment jette une grande lu­mière sur la vo­ca­tion et la mis­sion de toute fa­mille. Et la mis­sion de la fa­mille, c’est « d’accueillir Jé­sus, de l'écou­ter, de par­ler avec Lui, de le pro­té­ger, de gran­dir avec Lui; et ain­si de ren­dre le monde meilleur » (Pape Fran­çois). Une fa­mille qui prie de­meure unie ! Et cela est vrai aus­si de no­tre fa­mille dio­cé­saine : ne lais­sons pas le « Diviseur » bles­ser no­tre uni­té et ac­cueillons en­sem­ble le « Prince de la Paix », en priant à la crè­che les uns pour les au­tres !

On ra­conte que lors de la grande guerre de 1914, dont on com­mé­more cette an­née le cen­te­naire, il ne man­qua pas de chré­tiens, de part et d’au­tre du front, pour sus­pen­dre les com­bats san­glants le temps de la nuit et du jour de Noël. Au­jourd’hui, il est fort à ga­ger qu’il n’y aura pas de Trêve de Noël pour tout le monde : tant de nos con­ci­toyens vont vi­vre cette fête dans la so­li­tude, qui, au dire du Pape Fran­çois, est une des ma­la­dies les plus ré­pan­dues en Eu­rope et qui tou­che tant les per­son­nes âgées sou­vent aban­don­nées à leur des­tin, que les jeu­nes en quête d’ave­nir et de sens, que les pau­vres tou­jours plus nom­breux qui peu­plent nos vil­les et les mi­grants ve­nus chez nous pour fuir une si­tua­tion si peu en­via­ble.
Com­ment ne pas avoir une pen­sée pleine d’af­fec­tion pour les chré­tiens dé­pla­cés et per­sé­cu­tés d’Irak et de Sy­rie ? Com­bien de fa­milles, que j’ai vi­si­tées à Er­bil, vi­vront ce Noël sous la tente, re­joints par la froi­deur de l’hi­ver ira­kien, parce qu’el­les ont été chas­sées de leur vil­la­ges et de leurs mai­sons, iden­ti­fiés à Jé­sus nais­sant dans une éta­ble et pre­nant le che­min de l’exil pour échap­per à la cruau­té d’Hé­rode ? Et le Noël de so­li­tude qui tra­verse la Sy­rie ? Comme nous l’écrit un évê­que de­puis Da­mas : 
« Nos fi­dè­les pas­sent la fête de Noël dans le froid gla­cial de leurs crè­ches do­mes­ti­ques, s’ap­puyant sur la cha­leur de leur foi sous le re­gard at­ten­dri de la Sainte fa­mille ».

Il en fau­drait au­jourd’hui des « Père Ces­tac », le fu­tur bien­heu­reux de Bayonne, qui des­cen­dit dans la rue pour se­cou­rir les or­phe­li­nes et re­cueillir les pros­ti­tuées. Je ne doute pas que ce Noël 2014 ver­ra beau­coup d’en­tre nous s’at­ta­cher à pren­dre soin con­crè­te­ment de la fra­gi­li­té de leurs frè­res, de­puis la con­cep­tion jus­qu’à la fin de vie où la di­gni­té de la per­sonne hu­maine est tel­le­ment me­na­cée. Soyons de ceux-là, avec la grâce de Dieu !

Saint et joyeux Noël à tous !


† Mgr Marc Aillet, évê­que de Bayonne, Les­car et Olo­ron

22/12/2014


Edi­to­rial de «Fa­mille Chré­tienne» écrit par Ay­me­ric Pour­baix

«Di­tes, si c’était vrai?

 s’ex­cla­mait Jac­ques Brel en 1958. S’il était né vrai­ment à Bethlé­em dans une éta­ble? […] C’est tel­le­ment beau, tout cela, quand on croit que c’est vrai.»

L’in­ter­ro­ga­tion du poète, qui lui va­lut le sur­nom de « l’ab­bé Brel », ca­rac­té­rise as­sez jus­te­ment no­tre épo­que, prise en­tre le dé­sir de croire pour ré­pon­dre à son vide spi­ri­tuel, et d’au­tre part le doute et la cri­ti­que à l’égard de l’Église, in­tro­duits par les phi­lo­so­phes du soup­çon – Freud, Nietzsche et Marx. Ces trois-là, avec d’au­tres, ont exal­té chez l’homme ses pul­sions, sa force et son ac­tion ma­té­rielle, mais tou­jours au dé­tri­ment de son âme. Culte de l’homme qui re­pro­duit l’an­ti­que ten­ta­tion du Ser­pent d’être «comme des dieux» (Gn 3, 5), de pren­dre la place de Dieu jus­qu’à s’ap­pro­prier l’ul­time pou­voir : ce­lui sur la mort, comme le font au­jourd’hui les par­ti­sans de l’eu­tha­na­sie.

Cette vo­lon­té or­gueilleuse, on la re­trouve dans un ar­gu­ment uti­li­sé par un édi­to­ria­liste fa­vo­ra­ble au sui­cide as­sis­té, se­lon qui choi­sir le mo­ment de sa mort «ne peut pas être une faute» pour un ca­tho­li­que qui veut al­ler à Dieu (L’Ex­press, 10  dé­cem­bre). Af­fir­ma­tion qui ne peut res­ter sans ré­ponse, car elle tou­che au cœur de l’exis­tence : qui dé­cide de ma mort, donc de ma vie ? Dieu, ou moi-même ?

Aux hom­mes ten­tés de se faire dieu,
Noël op­pose un Tout-Puis­sant qui s’abaisse.
C’est pré­ci­sé­ment pour ré­pon­dre à cette ques­tion, ce qu’au­cune loi ne pour­ra faire, qu’il nous faut re­dé­cou­vrir cha­que an­née l’émer­veille­ment po­pu­laire de cette sainte nuit de Noël. Faite d’ad­mi­ra­tion, de gra­ti­tude, de sim­pli­ci­té, de con­so­la­tion, elle est même le par­fait an­ti­dote : à l’homme qui veut s’éle­ver par ses pro­pres for­ces, elle op­pose la toute-puis­sance d’un Dieu qui s’abaisse. Qui naît dans une pau­vre bour­gade de Ju­dée, et pas à Rome, à Athè­nes ou à Jé­ru­sa­lem.

Pa­ra­doxes ver­ti­gi­neux d’un Dieu fait homme, et qui ne se ré­sol­vent qu’en af­fir­mant le pri­mat de la grâce. « Croyez-vous que Jé­sus Christ ait be­soin de la san­té, de l’in­tel­li­gence, de la vi­gueur des hom­mes pour opé­rer ? », écri­vait à un ami ma­lade le Père Hen­ri Dif­fi­né, un des meilleurs con­fes­seurs pa­ri­siens du dé­but du XXe ­siècle. « Ma grâce te suf­fit », af­fir­mait déjà saint Paul (2 Cor, 12, 9). Mys­tère qui fas­ci­ne­ra les ber­gers, mais aus­si les plus grands es­prits qui sau­ront se re­con­naî­tre hum­ble­ment dé­pen­dants, comme Pas­cal lors de sa fa­meuse «nuit de feu», nuit mys­ti­que de 1654, où il af­fir­me­ra re­non­cer au Dieu «des phi­lo­so­phes et des sa­vants».
À tout pren­dre, la dis­tance res­pec­tueuse du poète de­vant le mys­tère, celle d’un Jac­ques Brel, est donc un ter­rain plus fa­vo­ra­ble pour l’évan­gé­li­sa­tion. À con­di­tion de faire en­ten­dre haut et fort la ré­ponse, celle qui fut don­née par Paul Clau­del, lors de sa con­ver­sion, à Noël 1886 :
«C’est vrai! Dieu existe, Il est là! C’est Quel­qu’un, c’est un être aus­si per­son­nel que moi! Il m’aime, Il m’ap­pelle!» 
Joyeux Noël !

21/12/2014

Bergers branchés.             (Abbé Jean Casanave)

Un jeune curé parisien « high tech » se présentait récemment à un groupe de chrétiens «provinciaux.» Il leur expliquait que la « gestion » actuelle d’une paroisse n’avait rien à voir avec l’amateurisme plus ou moins éclairé qui régnait jusqu’ici dans la conduite de ce genre de communauté humaine. Il était, de fait,  à la tête d’une petite entreprise et il avait dû participer à un stage qu’un certain nombre de spécialistes « très pointus » avaient proposé à de jeunes prêtres comme lui, en vue de les initier aux méthodes du management moderne. Le curé d’une paroisse importante doit, en effet, maîtriser la communication et l’image, savoir gérer les ressources humaines comme un bon DRH, suivre de près les questions financières, salariales et comptables, savoir faire appel à des « coaches » pour optimiser les résultats etc.

Après cette brillante démonstration à laquelle j’assistais, je m’apprêtais à rejoindre la caisse des vieux outils périmés que l’on garde pour une décoration possible, lorsque je suis passé devant la crèche de l’église où avait lieu cette conversation. Les bergers et les moutons étaient en place en attendant les mages qui avaient encore du chemin à parcourir. Même si le décor n’a rien à voir avec le caravansérail qui, à l’époque de Jésus, servait à abriter bêtes et gens, la présence de ces santons m’a remis en mémoire une phrase de notre Pape demandant aux pasteurs de s’imprégner de l’odeur des moutons, de n’être pas toujours en tête, de se placer au milieu d’eux…

Les bergers que je connais, surtout quand ils fabriquent leur fromage en montagne, n’ont pas beaucoup de mal à sentir la brebis. Pourtant ils ont, eux aussi, grandement amélioré leurs conditions de vie. Ils peuvent profiter de cabanes confortables, bien équipées, dotées de panneaux solaires qui leur offrent la possibilité de ne jamais être coupés de leur famille ou du reste du monde. Ils bénéficient même de transports héliportés qui laissent les vieux ânes au chômage technique !

Mais tous savent bien que ces améliorations technologiques ne remplacent en rien la longue expérience de ces hommes silencieux, parfois taciturnes, qui ne quittent jamais trop longtemps le troupeau de leurs yeux. Ils savent que les bêtes les plus anciennes prennent la bonne direction, qu’elles savent où se réfugier en cas de bourrasque ou de chaleur excessive, qu’elles n’ont pas besoin du berger pour choisir la bonne herbe ou s’abreuver dans des endroits précis. Par contre, le pasteur veille au danger, envoie les chiens pour éviter que quelque étourdie ne se perde, leur prépare un enclos protecteur pour la nuit, repère les dominantes et prend soin des plus faibles, sépare celles qu’il faut traire des autres et que sais-je encore…
La troupe des fidèles d’une paroisse a certainement besoin d’un curé qui utilise tous les outils modernes qui sont à sa disposition. Mais ces techniques ne sont pas neutres. Elles sont porteuses d’une culture, celle justement de managers et parfois de déménageurs. 

Berger, tu ne perds jamais ton temps à regarder vivre tes brebis, à les écouter et même à les suivre. Elles ont comme toi, et parfois mieux que toi, le « sens de la Foi. » Elles t’apprendront à être ce que tu es : un bon pasteur…

Disposez vite les petits moutons au premier rang de la crèche. Le Berger des bergers a besoin de les sentir près de Lui…

BON NOËL !


21/11/2014


Rétrécir Dieu : funeste tentation !  



Dans son discours de clôture de la première partie du synode consacré à la famille, où l’on a vu se manifester  certaines attitudes de blocage de la part de hauts personnages de l’Eglise avant même que le débat soit ouvert, le Pape François a pointé cinq tentations à l’adresse des acteurs de cette assemblée. J’ai plus particulièrement retenu la cinquième car elle me paraît être à la racine de toutes les autres et elle nous concerne tous.

 Cinquième tentation « La tentation de négliger le depositum fidei
 (ndlr : le dépôt de la foi) en se considérant non comme les gardiens mais les propriétaires et les maîtres ou, d’autre part, la tentation de négliger la réalité en utilisant une langue minutieuse et un langage pour dire tant de choses et ne rien dire.Nous appelons "byzantinisme" je crois, ces choses. »

Notons au passage l’emploi du verbe négliger qui prend à revers ceux qui justement accusent les autres de brader la doctrine.

« Bien dire Dieu »

Qui n’a pas cédé à la facilité de prêter à Dieu ses idées et sa parole en affirmant péremptoirement :« C’est la volonté de Dieu » « Jésus a dit que…C’est ainsi qu’Il a fait et qu’il faut faire…» Ce faisant, non seulement nous enfermons Dieu dans des mots à géométrie humaine mais nous l’exposons à devenir l’enjeu de nos controverses conceptuelles ou idéologiques dont Il ne peut que sortir défiguré aux yeux de ceux qui le cherchent « en vérité ».

C’est justement ce mot « vérité » qui vient nous piéger. En établissant une équivalence entre elle et Dieu, nous lui attribuons une sorte d’éternité (les vérités éternelles !) et il suffit de franchir un pas de plus pour  rendre son expression elle-même immuable et comme revêtue d’un caractère sacré. Nous tombons, alors, dans la tentation d’enfermer Dieu dans nos catégories humaines. « Nous n’avons jamais la vérité, dans le meilleur des cas c’est elle qui nous a » répondait Benoît XVI à son interlocuteur dans
 « Lumière du monde » (1). 

Et si Dieu était justement Celui qui vient faire éclater tous nos concepts les plus élaborés et nos certitudes les plus assurées !
Rappelons-nous la prudence des premiers chrétiens qui ont donné leur label à quatre évangélistes et non à un seul  se contentant d’évangiles selon tel ou tel, chacun laissant l’espace libre à d’autres variantes. Rappelons encore le réflexe lourd de signification de nos frères aînés, les Juifs, qui refusent de prononcer le Nom donné à Moïse sur le Sinaï.

 St Justin, à son tour, s’interrogeait sur le mot même de Dieu:
« …personne n’est capable d’attribuer un nom au Dieu qui est au-dessus de toute parole, et si quelqu’un ose prétendre qu’il en a un, il est atteint d’une folie mortelle. Ces mots : Père, Dieu, Créateur, Seigneur et Maître ne sont pas des noms, mais des appellations motivées par ses bienfaits et par ses œuvres. Le mot Dieu n’est pas un nom, mais une approximation naturelle à l’homme pour désigner une chose inexplicable. »

Nul n’est propriétaire du « bien dire Dieu » ou du dépôt de la Foi.

 Vous me direz : « Mais que faites-vous des dogmes » ? Les dogmes ont souvent été donnés à l’Eglise à la suite de déviations comme des balises à respecter pour ne pas quitter le chemin de la Foi. Ainsi, jouent-ils justement le rôle de gardiens. En outre, leur vocabulaire est marqué par la culture et le contexte historique de leur époque comme le faisait remarquer le Père Congar 

« Un peu de sens historique permet en effet de résoudre une difficulté qu’on entend souvent exprimer. Si l’Eglise, dit-on, supprime un interdit qu’elle a porté autrefois, c’est qu’elle s’est trompée alors… L’objection pèche en ceci qu’elle retire les actes de l’Eglise à l’histoire et à ses conditionnements pour les placer dans un en-soi de vérité intemporel, sans père ni mère, sans contexte et sans humanité. »(2).

Faut-il pour autant en revenir à la position des apophatiques qui opposaient un silence précautionneux à tout discours sur Dieu ? Ce serait faire fi du désir irrépressible de celui qui veut toujours mieux connaître Celui qu’il aime. C’est pourquoi le théologien remet sans cesse les mêmes questions à l’ouvrage afin que le dépôt de la Foi, évitant les impasses, continue son chemin et se développe pour rejoindre nos contemporains.  Mais alors, la doctrine éprouvée tomberait-elle sous la loi du changement ?

St Vincent de Lérins, déjà au 5ème siècle, employait l’image de la croissance du corps humain pour expliquer comment le dépôt de la Foi croît tout en restant lui-même.

Ce qui est dit des réalités divines peut être dit aussi des réalités humaines et de la réalité tout court. A trop vouloir les saisir dans leur complexité, on tombe dans un stérile
 « byzantinisme » conceptuel. Ce que les mots échouent à dire, le geste, le regard, l’art, le symbole y parviennent parfois. « Marche en ma présence » demandait Dieu déjà à Abraham en guise de déclaration de Foi.
Ce n’est pas sur les résultats d’un concours de vérité ou de doctrine que Jésus a recruté ses disciples. Mais comme le mot l’indique, c’est sur un appel à le suivreQue d’escarmouches stériles pourrions nous éviter si nous laissions notre Foi s’exposer davantage par le témoignage de notre vie que par l’exactitude de ses énoncés. C’est en Le suivant que les douze ont découvert sa vivante vérité marchant vers le don total de lui-même en « obéissance » aimante au Père (3).

Bien faire comme Dieu.

Pour suivre comment faire?
La tentation est forte de se croire également propriétaire du « bien faire comme Dieu ».
 L’exemple le plus flagrant est celui de la Liturgie. Qui fait bien comme le Christ à la cène ? Le copte, l’orthodoxe, le catholique ? Quel est le bon modèle, le définitif, le vrai ? La fraction du pain dans les catacombes, la messe sur le monde de Teilhard, celle de l’ermite dans son désert, celle des pontifes de la renaissance, celle des prisonniers dans les stalags ? Ici, aussi, traditions, cultures et histoire sont des vecteurs certes incontournables mais insuffisants pour « faire comme Dieu » ?
Et pourtant Dieu nous a bien donné une pensée et des mots pour transmettre le dépôt de la Foi. Il nous a donné une liberté pour orienter notre  vie. Il faut bien parler et agir et en cela nous avons la chance de pouvoir collaborer à l’action de Dieu sur le monde. Quel guide prendre pour « dire Dieu » et pour « faire comme Lui » sans commettre une forfaiture ? Il s’agit tout simplement de se laisser conduire par l’Eglise quand, tout entière, elle quitte les autoroutes confortables de la répétition pour suivre en balbutiant le Verbe qui se dévoile à elle en lui ouvrant le  chemin étroit. Car c’est bien en avançant vers sa Pâque et non en s’installant sur le Tabor que le Christ a dit tout ce qu’Il était.

L’auteur du quatrième évangile avait compris tout cela quand il retenait que Jésus avait déclaré être  « le chemin, la vérité et la vie », les trois en même temps et les trois en mouvement…comme les trois aimantés, mouvants et inépuisables de la Trinité.

(1) Benoît XVI « Lumière du monde » Bayard 2010 page 75
(2)«  Notre Foi » Beauchesne 1967 et le cardinal Renard d’ajouter dans ce même ouvrage:
« Le mot porte une pensée qui lui est comme intégrée ;c’est pourquoi l’Eglise répugne à recourir à d’autres termes, en même temps qu’elle cherche des expressions adéquates pour mieux faire comprendre sa doctrine… » « …il faut se garder de manier des mots comme si on maniait les réalités divines elles-mêmes: un mot, même le plus juste, n’enserre jamais toute la richesse qu’il exprime : c’est un peu comme un rayon de soleil dans un cristal. Certes, c’est un vrai rayon de soleil mais personne ne prétendra que le rayon dans un cristal est le soleil lui-même »
 « Notre Foi » ibid pge 88, 89.
(3) C’est ce qu’exprime  Urs Von Balthasar dans son livre « La Foi du Christ » à propos de la suite de Jésus 
«… pour le moment il ne s’agit pas de présenter quelque chose à croire, mais seulement d’une invitation à entrer dans le mouvement de la Foi d’Israël et de sa marche à la suite de Dieu, et il faut d’abord répondre à cette invitation pour découvrir que Jésus en est capable et l’homme incapable »  Page 132 ed. du Cerf 1994 
                                                                                                                 (Abbé Jean Casanave)
                                                                                                         

05/11/2014




LA fête de la Toussaint

Homélie de M. l'abbé Daniel Décha

                                                                              

La fête de la Toussaint rassemble dans le monde entier de très nombreux chrétiens. 
Cette fête est inscrite de longue date dans le calendrier liturgique. Elle est incontournable. 

Elle était célébrée le premier dimanche après la Pentecôte. 
Elle fut ensuite transférée au 1er  novembre.
 Le 13 mai 610, le pape Boniface IV transforma en église le Panthéon romain qu’il dédia à Marie et aux Martyrs et fit de ce jour la fête de tous les saints. 
En 835, le pape Grégoire IV fit promulguer par l’empereur d’Occident Louis le Pieux un décret qui fixait la fête de tous les saints à la date du 1er novembre. A partir de ce moment, cette célébration devint rapidement dans toute l’Europe latine, une solennité commune et la fête du 13 mai disparut.

Il est vrai la société sécularisée pense plutôt aux vacances et depuis une dizaine d’années un courant venant des Etats Unis se répand et masque le sens de cette fête… les enfants se déguisent en trompe la mort ; ils revêtent des habits sombres bien ténébreux et, accompagnés souvent de leurs parents, quémandent des bonbons aux portes des maisons. La perte du sens de cette fête affecte certains enfants qui gardent une image autre de la sainteté dont nous parle l’Église.

Ayant remis en lumière l’histoire de la Toussaint quelque peu bousculée par de nouveaux courants de pensée, que peut-on dire de cette fête ?

La fête de tous les saints appelle de nombreux croyants ou en recherche à manifester leur communion avec tous celles et ceux qui nous ont précédés. Connus ou inconnus du calendrier liturgique, leur vie a été considérée comme particulièrement sainte. Par toute leur vie, ils ont manifesté leur attachement à Jésus-Christ ; ils ont vécu l’esprit des Béatitudes. Artisans de paix, doux et humbles de cœur, miséricordieux, persécutés pour le nom de Jésus, comme ces chrétiens dont nous parle notre évêque à son retour d’un séjour en Irak. Avec un membre de la communauté chaldéenne de Pau, il a communié à leur souffrance : persécutés au nom du Christ, ils gardent leur foi vive et lumineuse.

Les saints et les saintes sont les amis de Jésus.
Nous portons leurs prénoms ; ils demeurent vivants auprès de nous et participent à la prière de l’église. Ils prient avec nous, ils prient pour nous.
Leur présence stimule notre vie chrétienne.

Ils prient pour nous : c’est ce que nous appelons la communion des saints. La communion des saints est vivifiée par l’eucharistie. Cette communion se réalise pleinement au cours de l’eucharistie. L’Église du ciel triomphante s’unit à l’Église pérégrinante dont nous faisons partie. L’Eglise est le lieu de la rencontre et de la communion entre les disciples du Christ.

Le livre de l’Apocalypse nous en fait part. C’est la vision de l’apôtre Jean « j’ai vu une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l'Agneau, en vêtements blancs, avec des palmes à la main. Et ils proclamaient d'une voix forte : « Le salut est donné par notre Dieu, lui qui siège sur le Trône, et par l'Agneau ! »

Loin de s’éloigner de nos préoccupations, de nos soucis terrestres, ils intercèdent pour  nous. Ils facilitent notre vie quotidienne, sans pour autant réaliser ce que nous avons à faire ou à dire. Ils n’agissent pas à notre place, ils ne parlent pas à notre place.

Cette solennité «nous met devant les yeux la foule immense des rachetés, pour nous dévoiler l’avenir vers lequel nous sommes en marche». Elle nous rend aussi conscients de «notre solidarité avec ceux qui nous ont précédés dans le monde invisible. Vivant près de Dieu, ils intercèdent pour nous ; ils sont des puissances dans nos vies». (d’après le missel romain fête de la Toussaint)

Frères et sœurs, bien-aimés en Jésus Christ, vous qui participez à cette fête religieuse, devenez ce que vous recevez. Tous nous sommes appelés à la sainteté. La sainteté n’est pas réservée à une élite, à des personnalités que l’église met en lumière lors des béatifications comme celle du pape Paul VI ou lors des canonisations comme celles de saint Jean XXIII et de saint Jean-Paul II, la sainteté est le chemin que tous les chrétiens doivent prendre avec tous les hommes et les femmes de bonne volonté.


12/10/2014

Mes­sage du Pape Fran­çois pour le Ca­rême



« Chers frè­res et sœurs, Le Ca­rême est un temps de re­nou­veau pour  l’Église, pour les com­mu­nau­tés et pour cha­que fi­dèle. Mais c’est sur­tout un « temps de grâce » (2 Co 6,2). Dieu ne nous de­mande rien qu’il ne nous ait don­né au­pa­ra­vant : « Nous ai­mons parce que Dieu  lui-même nous a ai­més le pre­mier » (1 Jn4, 19). Il n’est pas in­dif­fé­rent à nous. Il porte cha­cun de nous dans son cœur, il nous con­naît par no­tre nom, il prend soin de nous et il nous cher­che quand nous l’aban­don­nons. Cha­cun de nous l’in­té­resse ; son amour l’em­pê­che d’être in­dif­fé­rent à ce qui nous ar­rive. Mais il ar­rive que, quand nous al­lons bien et nous pre­nons nos ai­ses, nous ou­blions sû­re­ment de pen­ser aux au­tres (ce que Dieu le Père ne fait  ja­mais), nous ne nous in­té­res­sons plus à leurs pro­blè­mes, à leurs souf­fran­ces et aux in­jus­ti­ces qu’ils su­bis­sent… alors no­tre cœur tombe dans l’in­dif­fé­rence : alors que je vais re­la­ti­ve­ment bien et que tout me réus­sit, j’ou­blie ceux qui ne vont pas bien. Cette at­ti­tude égoïste, d’in­dif­fé­rence, a pris au­jourd’hui une di­men­sion mon­diale, au point que nous pou­vons par­ler d’une mon­dia­li­sa­tion de l’in­dif­fé­rence. Il s’agit d’un ma­laise que, comme chré­tiens, nous de­vons af­fron­ter.
Quand le peu­ple de Dieu se con­ver­tit à son amour, il trouve les ré­pon­ses à ces ques­tions que l’histoire lui pose con­ti­nuel­le­ment. Un des dé­fis les plus ur­gents sur les­quels je veux m’ar­rê­ter dans ce mes­sage, est ce­lui de la mon­dia­li­sa­tion de l’in­dif­fé­rence. L’in­dif­fé­rence en­vers son pro­chain et en­vers Dieu est une ten­ta­tion réelle même pour nous, chré­tiens. C’est pour cela que nous avons be­soin d’en­ten­dre, lors de cha­que Ca­rême, le cri des pro­phè­tes qui haus­sent la voix et qui nous ré­veillent. Dieu n’est pas in­dif­fé­rent au monde, mais il l’aime jus­qu’à don­ner son Fils pour le sa­lut de tout homme. À tra­vers l’in­car­na­tion, la vie ter­res­tre, la mort et la ré­sur­rec­tion du Fils de Dieu, la porte en­tre Dieu et l’homme, en­tre le ciel et la terre, s’est dé­fi­ni­ti­ve­ment ou­verte. Et l’Église est comme la main qui main­tient ou­verte cette porte grâce à  la pro­cla­ma­tion de la Pa­role, à la cé­lé­bra­tion des sa­cre­ments, au té­moi­gnage de la foi qui de­vient agis­sante dans l’amour (cf. Ga5,6). Tou­te­fois, le monde tend à s’en­fer­mer sur lui-même et à fer­mer cette porte par la­quelle Dieu en­tre dans le monde et le monde en lui. Ain­si, la main, qui est l’Église, ne doit ja­mais être sur­prise si elle est re­pous­sée, écra­sée et bles­sée. C’est pour­quoi, le peu­ple de Dieu a be­soin de re­nou­veau, pour ne pas de­ve­nir in­dif­fé­rent et se ren­fer­mer sur lui-même. Je vou­drais vous pro­po­ser trois pis­tes à mé­di­ter­ pour ce re­nou­veau.

(à sui­vre)

08/10/2014


Visite pastorale de Monseigneur Marc Aillet,
évêque de Bayonne Lescar et Oloron
pour les paroisses «La Trinité d'Oloron -  Oloron»
et « Saint Jacques du Piémont - Gurmençon »
du Mercredi 15 octobre au dimanche 19 octobre
 
Mercredi 15 octobre

9h Messe au Carmel (Fête de Sainte Thérèse d'Avila).

10h30 à 12h: Visite des églises de Bidos, Goès, Soeix - Temps de prière.

15h Rencontre avec les enfants du catéchisme des deux paroisses, suivie à 16h d'un temps d'échange avec leurs catéchistes Maison Paroissiale.

17h30 Célébration avec les adultes handicapés et leurs animateurs salle Ste-Croix

20h30 Réunion avec le Con­seil Pas­to­ral Pa­roiss­sial et le Conseil des Affaires Eco­no­mi­ques des deux pa­rois­ses à la Mai­son pa­rois­siale rue d’Arboré.

----------------------------

Jeu­di 16 oc­to­bre

7h30 - 9h30 Ren­con­tre avec une fa­mille d'agri­cul­teurs éle­veurs à Gur­men­çon

10h-10h45  Ren­con­tre et célébration avec les enfants des écoles catholiques Jeanne d'Arc et Notre Dame en l'église Notre-Dame.

11h-12h  Présence  au Collège-Lycée St-Joseph.

14h  Rencontre et échange avec les groupes de Spiritualité: groupe de louange, équipes du Rosaire, de St François de Sales, de la Fraternité Charles de Foucauld à la Maison paroissiale.

15h  Rencontre avec les équipes liturgiques en français et en béarnais, les équipes de de préparation au mariage, au baptême à la Maison paroissiale.

16h30  Visite à la  Boutique Solidaire du Secours Catholique .

18h30-19h30  Messe en l'église de St Pée d'Olo­ron.
20h30 - 22h Rencontre  et échange avec les élus locaux à la Maison pa­rois­siale.

----------------------------

Vendredi 17 octobre

7h45 Rencontre avec les enseignants et les élèves de 4ème du Collège Saint-Joseph.

9h Messe en l'église de Gurmençon.

10h Conseil Episcopal au presbytère de Gurmençon.

15h Messe au Centre Hospitalier d'Oloron.

16h30 à 18h  Monseigneur reçoit à  la Maison paroissiale - 7 rue d'Arboré.

18h30 Rencontre avec les jeunes de l'aumônerie et repas partagé à la Maison paroissiale.

20h : Pré­sence au­près des Mou­ve­ments de Solidarité (CCFD-Terre Solidaire, Se­cours Catholique, Conférence St-Vincent de Paul) à  la Mai­son pa­rois­siale.

----------------------------

Sa­me­di 18 octobre

9h-12h Présence dans les églises de la Paroisse Saint-Jacques du Piémont.

11h Prière et bé­né­dic­tion en l'église d'Aren ré­no­vée.

15h Messe en l'église No­tre-Dame avec les personnes âgées, handicapées et malades en pré­sence des mem­bres de l'Hos­pi­ta­li­té Bas­co-Béarnaise.

18h30 Messe dominicale à l'église restaurée de St-Goin (bénédiction).

20h45 Veillée de prière et adoration du Saint-Sa­cre­ment en l'église Sainte-Croix.

----------------------------

Di­man­che 19  octobre

10h30  Messe en la Cathédrale Sainte-Marie : Solennité de la Saint-Grat.