05/11/2014




LA fête de la Toussaint

Homélie de M. l'abbé Daniel Décha

                                                                              

La fête de la Toussaint rassemble dans le monde entier de très nombreux chrétiens. 
Cette fête est inscrite de longue date dans le calendrier liturgique. Elle est incontournable. 

Elle était célébrée le premier dimanche après la Pentecôte. 
Elle fut ensuite transférée au 1er  novembre.
 Le 13 mai 610, le pape Boniface IV transforma en église le Panthéon romain qu’il dédia à Marie et aux Martyrs et fit de ce jour la fête de tous les saints. 
En 835, le pape Grégoire IV fit promulguer par l’empereur d’Occident Louis le Pieux un décret qui fixait la fête de tous les saints à la date du 1er novembre. A partir de ce moment, cette célébration devint rapidement dans toute l’Europe latine, une solennité commune et la fête du 13 mai disparut.

Il est vrai la société sécularisée pense plutôt aux vacances et depuis une dizaine d’années un courant venant des Etats Unis se répand et masque le sens de cette fête… les enfants se déguisent en trompe la mort ; ils revêtent des habits sombres bien ténébreux et, accompagnés souvent de leurs parents, quémandent des bonbons aux portes des maisons. La perte du sens de cette fête affecte certains enfants qui gardent une image autre de la sainteté dont nous parle l’Église.

Ayant remis en lumière l’histoire de la Toussaint quelque peu bousculée par de nouveaux courants de pensée, que peut-on dire de cette fête ?

La fête de tous les saints appelle de nombreux croyants ou en recherche à manifester leur communion avec tous celles et ceux qui nous ont précédés. Connus ou inconnus du calendrier liturgique, leur vie a été considérée comme particulièrement sainte. Par toute leur vie, ils ont manifesté leur attachement à Jésus-Christ ; ils ont vécu l’esprit des Béatitudes. Artisans de paix, doux et humbles de cœur, miséricordieux, persécutés pour le nom de Jésus, comme ces chrétiens dont nous parle notre évêque à son retour d’un séjour en Irak. Avec un membre de la communauté chaldéenne de Pau, il a communié à leur souffrance : persécutés au nom du Christ, ils gardent leur foi vive et lumineuse.

Les saints et les saintes sont les amis de Jésus.
Nous portons leurs prénoms ; ils demeurent vivants auprès de nous et participent à la prière de l’église. Ils prient avec nous, ils prient pour nous.
Leur présence stimule notre vie chrétienne.

Ils prient pour nous : c’est ce que nous appelons la communion des saints. La communion des saints est vivifiée par l’eucharistie. Cette communion se réalise pleinement au cours de l’eucharistie. L’Église du ciel triomphante s’unit à l’Église pérégrinante dont nous faisons partie. L’Eglise est le lieu de la rencontre et de la communion entre les disciples du Christ.

Le livre de l’Apocalypse nous en fait part. C’est la vision de l’apôtre Jean « j’ai vu une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l'Agneau, en vêtements blancs, avec des palmes à la main. Et ils proclamaient d'une voix forte : « Le salut est donné par notre Dieu, lui qui siège sur le Trône, et par l'Agneau ! »

Loin de s’éloigner de nos préoccupations, de nos soucis terrestres, ils intercèdent pour  nous. Ils facilitent notre vie quotidienne, sans pour autant réaliser ce que nous avons à faire ou à dire. Ils n’agissent pas à notre place, ils ne parlent pas à notre place.

Cette solennité «nous met devant les yeux la foule immense des rachetés, pour nous dévoiler l’avenir vers lequel nous sommes en marche». Elle nous rend aussi conscients de «notre solidarité avec ceux qui nous ont précédés dans le monde invisible. Vivant près de Dieu, ils intercèdent pour nous ; ils sont des puissances dans nos vies». (d’après le missel romain fête de la Toussaint)

Frères et sœurs, bien-aimés en Jésus Christ, vous qui participez à cette fête religieuse, devenez ce que vous recevez. Tous nous sommes appelés à la sainteté. La sainteté n’est pas réservée à une élite, à des personnalités que l’église met en lumière lors des béatifications comme celle du pape Paul VI ou lors des canonisations comme celles de saint Jean XXIII et de saint Jean-Paul II, la sainteté est le chemin que tous les chrétiens doivent prendre avec tous les hommes et les femmes de bonne volonté.


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