LA fête de la Toussaint
Homélie de M. l'abbé Daniel Décha
La
fête de la Toussaint rassemble dans le monde entier de très nombreux chrétiens.
Cette fête est inscrite de longue date dans le calendrier liturgique. Elle est
incontournable.
Elle était célébrée le premier dimanche après la Pentecôte.
Elle fut ensuite transférée au 1er
novembre.
Le 13 mai 610, le pape Boniface IV transforma en église le Panthéon romain
qu’il dédia à Marie et aux Martyrs et fit de
ce jour la fête de tous les saints.
En 835, le pape Grégoire IV fit promulguer
par l’empereur d’Occident Louis le Pieux un décret qui fixait la fête de tous
les saints à la date du 1er novembre. A partir de ce moment, cette célébration devint rapidement
dans toute l’Europe latine, une solennité commune et la fête du 13 mai disparut.
Il
est vrai la société sécularisée pense plutôt aux vacances et depuis une dizaine
d’années un courant venant des Etats Unis se répand et masque le sens de cette
fête… les enfants se déguisent en trompe la mort ; ils revêtent des habits
sombres bien ténébreux et, accompagnés souvent de leurs parents, quémandent des
bonbons aux portes des maisons. La perte du sens de cette fête affecte certains
enfants qui gardent une image autre de la sainteté dont nous parle l’Église.
Ayant remis en lumière l’histoire de la
Toussaint quelque peu bousculée par de nouveaux courants de pensée, que peut-on
dire de cette fête ?
La
fête de tous les saints appelle de nombreux croyants ou en recherche à
manifester leur communion avec tous celles et ceux qui nous ont précédés.
Connus ou inconnus du calendrier liturgique, leur vie a été considérée comme
particulièrement sainte. Par toute leur vie, ils ont manifesté leur attachement
à Jésus-Christ ; ils ont vécu l’esprit des Béatitudes. Artisans de paix,
doux et humbles de cœur, miséricordieux, persécutés pour le nom de Jésus, comme
ces chrétiens dont nous parle notre évêque à son retour d’un séjour en Irak.
Avec un membre de la communauté chaldéenne de Pau, il a communié à leur
souffrance : persécutés au nom du Christ, ils gardent leur foi vive et
lumineuse.
Nous
portons leurs prénoms ; ils demeurent vivants auprès de nous et
participent à la prière de l’église. Ils prient avec nous, ils prient pour
nous.
Leur
présence stimule notre vie chrétienne.
Ils
prient pour nous : c’est ce que nous appelons la communion des saints. La
communion des saints est vivifiée par l’eucharistie. Cette communion se réalise
pleinement au cours de l’eucharistie. L’Église du ciel triomphante s’unit à
l’Église pérégrinante dont nous faisons partie. L’Eglise est le lieu de la
rencontre et de la communion entre les disciples du Christ.
Le
livre de l’Apocalypse nous en fait part. C’est la vision de l’apôtre Jean « j’ai vu une
foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations,
races, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant
l'Agneau, en vêtements blancs, avec des palmes à la main. Et ils proclamaient
d'une voix forte : « Le salut est donné par notre Dieu, lui qui siège sur le Trône,
et par l'Agneau ! »
Loin de s’éloigner de nos préoccupations, de nos soucis
terrestres, ils intercèdent pour nous.
Ils facilitent notre vie quotidienne, sans pour autant réaliser ce que nous
avons à faire ou à dire. Ils n’agissent pas à notre place, ils ne parlent pas à
notre place.
Cette solennité «nous met devant les yeux la foule immense
des rachetés, pour nous dévoiler l’avenir vers lequel nous sommes en marche».
Elle nous rend aussi conscients de «notre
solidarité avec ceux qui nous ont précédés dans le monde invisible. Vivant près
de Dieu, ils intercèdent pour nous ; ils sont des puissances dans nos vies». (d’après
le missel romain fête de la Toussaint)
Frères et sœurs, bien-aimés en Jésus Christ, vous qui participez
à cette fête religieuse, devenez ce que vous recevez. Tous nous sommes appelés
à la sainteté. La sainteté n’est pas réservée à une élite, à des personnalités
que l’église met en lumière lors des béatifications comme celle du pape Paul VI
ou lors des canonisations comme celles de saint Jean XXIII et de saint
Jean-Paul II, la sainteté est le chemin que tous les chrétiens doivent prendre avec tous les hommes et les femmes de bonne volonté.
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