29/05/2020

Horaires des Messes pour la Pentecôte

Paroisse La Trinité d'Oloron:

Samedi 30 Mai:
18h30 à Notre-Dame.

Dimanche 31 Mai:
09h00 au Carmel (accès limité à 14 personnes).
10h30 à Ste-Marie
18h00: Vêpres en béarnais puis messe à 18h30 en béarnais, à Ste-Croix.

Paroisse St Jacques du Piemont:


Samedi 30 mai :          18h30 :        Messe à Gurmençon (Emilie NAUGE 10 – Roger LATAPIE 36)


 Dimanche 31 mai :     10h30 :      Messe à Géronce (Isabelle BESSE 92 – Charlotte MIQUEU 27 – Action de grâce 32)


Paroisse St Jean-Baptiste de la Cordée:

Dimanche 31:
10h30 à Ledeuix.


Merci de respecter les gestes barrière, gel hydroalcoolique à l'entrée, port du masque obligatoire.

26/05/2020

Messes de cette semaine pour la Paroisse La Trinité d'Oloron:

Mercredi 27 Mai 2020: à la cathédrale Ste-Marie.
17h00 : Chapelet.
17h30 :  Adoration.
18h30 : Messe.

Jeudi 28 Mai 2020: à Bidos.
18h30 : Messe.
Dimanche 24 Mai 2020: reprise des messes avec assemblée à la cathédrale



23/05/2020

Reprise des messes sur les Paroisses La Trinité d'Oloron et St Jacques du Piemont Gurmençon:

- Samedi 23 Mai: pas de messe à Notre-Dame, ni à Orin.
- Dimanche 24 Mai: 10h30 à Sainte-Marie et à Gurmençon.
                                 18h30 à Sainte-Croix.

Les Gestes Barrières doivent être appliquées: distanciation physique, merci de respecter les indications dans les églises, lavage des mains à l'entrée et à la sortie de l'église, port du masque obligatoire.

Nous sommes heureux de vous retrouver.


Communiqué de la Conférence des Evêques de France relatif au décret du 23 mai 2020

Reprise des messes et lignes directrices

"La Conférence des évêques de France (CEF) se réjouit que le décret publié ce matin par le Gouvernement, conformément à la sentence rendue par le Conseil d’État lundi dernier, 18 mai, redonne sa juste place à la liberté d’exercice des cultes ; les restrictions qui y sont apportées, comme à toute liberté fondamentale, devant être justifiées et proportionnées.
Ce décret est accompagné de lignes directrices (jointes au présent communiqué) qui confirment les dispositions qui avaient été proposées par la CEF dans le plan de déconfinement soumis aux pouvoirs publics.
La CEF note :
- que la liberté est laissée à chaque responsable (évêques et prêtres) de déterminer la date de la reprise des messes avec assemblée et que cette liberté entraîne leur responsabilité. La CEF note que recommandation du Gouvernement reste de ne commencer les assemblées liturgiques qu’à partir du 2 juin. Ce n’est que la semaine prochaine, en effet, que les éventuels premiers effets du déconfinement en terme de contagion pourront être constatés ;
- que le port du masque est obligatoire en plus des 4 mètres carrés ainsi que le lavage des mains à l’entrée et à la sortie des églises et autres « établissements de culte ».
Dans la perspective de la reprise des célébrations communautaires dès la semaine prochaine et notamment pour la Pentecôte, la CEF fait connaître aux prêtres et aux équipes d’animation pastorale les règles sanitaires ainsi fixées. Il s’agira pour eux de sélectionner avec soin les églises qui pourront accueillir des assemblées dans les semaines qui viennent, de déterminer le nombre de personnes qui pourront y être accueillies, de soigner la communication vers les fidèles notamment, et de s’assurer de disposer des équipes et des matériels nécessaires."

Communiqué de Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, relatif à la reprise des messes dans le diocèse

Communiqué du samedi 23 mai 2020

Le Conseil d’Etat, en son ordonnance du 18 mai 2020 ayant demandé au Gouvernement de lever l’interdiction générale des rassemblements et réunions dans les lieux de culte, dans des conditions de sécurité sanitaire strictes, la reprise des cérémonies cultuelles a été actée par le Décret du Gouvernement n° 2020-618 du 22 mai 2020, publié au Journal Officiel ce 23 mai et applicable dès ce jour.
En conséquence, en tant qu’évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, j’autorise tous les responsables de nos églises et chapelles à accueillir à nouveau les fidèles à partir du dimanche 24 mai, à condition que les recommandations générales en matière de lutte contre la Pandémie du SARS-COV-2 lors des cérémonies cultuelles puissent être observées.
Comme je l’avais moi-même indiqué aux prêtres, dans les dernières lettres que je leur ai adressées pour se préparer à cette reprise et auxquelles je les renvoie, je rappelle que :
  • Une équipe d’accueil (pour laquelle il faut désigner un responsable) doit être mise en place au début de chaque célébration pour s’assurer que les fidèles se lavent les mains au gel hydroalcoolique mis à leur disposition à l’entrée de l’église ; qu’ils soient munis d’un masque, dès lors qu’ils sont âgés de plus de 11 ans, qu’ils pourront retirer chaque fois que les rites l’exigent ; qu’ils veillent à ce qu’aucun regroupement de plus de 10 personnes ne se forme aux abords de l’édifice.
  • Les emplacements doivent être marqués sur les bancs et au sol pour assurer la distanciation physique requise, tant pour la position statique que pour les mouvements de procession.
  • Les feuilles de chant doivent être déposées au préalable aux places marquées, les fidèles étant invités à les emporter chez eux.
  • Les paniers de quête doivent être fixes, les fidèles étant invités à déposer leur offrande au début ou à la fin de la célébration.
On notera que le nombre des participants sera déterminé en fonction de la distanciation physique requise. Il pourra donc être judicieux, en certains lieux, de multiplier les messes, en garantissant un temps suffisant entre les offices, pour permettre à tous les fidèles d’y participer.
Ce sera donc aux responsables de nos églises et chapelles de décider de la date de reprise des messes et de la communiquer aux fidèles par leurs propres moyens de communication :
  • Dès le dimanche 24 mai, si tout est prêt 
  • Dès lundi 25 mai pour les messes de semaine, à l’exception du lundi 25 mai à 18h où la Messe Chrismale, qui se tiendra à la Cathédrale Sainte-Marie de Bayonne, sera retransmise en direct sur le site du diocèse pour permettre la plus large participation possible.
  • En tout cas pour la solennité de Pentecôte, le dimanche 31 mai 2020.
Pour ma part, je présiderai la messe de 10 h 30 à la Cathédrale Sainte-Marie de Bayonne, le dimanche 24 mai 2020.
Tout en me réjouissant de cette bonne nouvelle, j’invite les responsables de nos églises et chapelles à la prudence et à la plus stricte observation des mesures de précaution sanitaire indiquées (distanciation physique et gestes barrières…), de manière à ce que les fidèles puissent reprendre leur vie sacramentelle communautaire sereinement et avec une liberté intérieure indispensable pour offrir au Seigneur un digne sacrifice de louange.

Fait à Bayonne, le 23 mai 2020

             + Marc Aillet, Evêque de Bayonne, Lescar et Oloron

21/05/2020

Homélie de l'Ascension, par l'abbé Luc Assouman


L’antienne d’ouverture de cette solennité nous dévoile la signification de cette fête, au jour de l’Ascension, les anges ont dit aux apôtres : « hommes de Galilée, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Jésus qui a été enlevé du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller au ciel », alléluia.
A la fin de sa vie terrestre, le Christ s’est séparé physiquement des siens, en leur promettant une nouvelle forme de présence. Ainsi, au moment où il disparaît à leurs yeux de chair, le Seigneur ressuscité confie de nouvelles consignes que l’évangéliste Matthieu recueille précieusement dans le texte retenu pour cette fête.
·         « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. » ce sont les derniers mots que prononce Jésus dans l’Evangile de saint Matthieu. Seul, Dieu peut être ainsi présent à tous les hommes de tous les temps. Lors de sa vie terrestre, la présence du Christ était liée au territoire minuscule de la Terre Sainte. A présent, elle s’étend à l’univers entier. Auparavant, Jésus ne pouvait pas être partout à la fois. Maintenant, sa proximité est assurée à tout homme, sur toutes les latitudes, quelle que soit l’histoire personnelle de chacun. Jésus peut nous assurer qu’il est éternellement avec nous parce qu’il est présent éternellement avec le Père. Au point que l’on peut affirmer qu’il est plus proche de nous parce qu’il nous a quittés. Sa présence, pour ainsi dire, est encore plus forte à présent qu’il a rejoint le Père. En lui il n’y a aucune séparation du côté de Dieu ni du côté de l’humanité. On comprend dès lors pourquoi, loin d’attrister les disciples, l’ascension doit être pour eux un motif de joie et d’allégresse.
·         Une nouvelle présence à travers les signes sacramentels. « De toutes les nations faites des disciples en les baptisant au nom du Père et du Fils et de l’Esprit Saint. » au moment de son départ physique, Jésus confie à ses disciples la mission de perpétuer sa présence dans la vie des hommes. L’ordre d’administrer le baptême en son nom s’inscrit dans cette démarche. Il consiste à communiquer à toute l’humanité l’œuvre du salut réalisé une fois pour toutes par le Christ. Dans la constitution conciliaire sur la liturgie (Sacrosanctum concilium, n°7), l’Eglise mentionne plusieurs lieux de la présence du Christ :
Ø  Il est là présent dans le sacrifice de la messe, et dans la personne du prêtre et, au plus haut point, les espèces eucharistiques.
Ø  Il est là présent par sa vertu dans les sacrements au point que lorsque quelqu’un baptise, c’est le Christ lui-même qui baptise.
Ø   Il est là présent dans sa parole, car c’est lui qui parle tandis qu’on lit dans l’Eglise les Saintes Ecritures.
Ø  Enfin, Il est là présent lorsque l’Eglise prie et chante les psaumes, lui qui a promis : « là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là, au milieu d’eux » (Mt 18, 20).

D’autre part, le Christ est présent dans notre prochain dans les événements que nous vivons. Savons-nous vraiment profiter de ces lieux privilégiés pour faire une expérience vitale du Christ ressuscité ? Que devons-nous faire, dès lors, pour qu’une telle présence soit plus vivante et plus rassurante ? Prenons le temps d’y réfléchir. BONNE  FETE à vous toutes et tous ! 

Homélie de l'Ascension, par l'abbé Sébastien Baudry
Pour visionner, surligner le lien et faire clic-droit.
https://drive.google.com/open?id=1YQ8uWnXbJ8Mhv7hQdQ5LmF30_hHcZsim

Belle Fête de l'Ascension! 

Bonne fête de l'Ascension !




19/05/2020

Le juge des référés du Conseil d'Etat demande au gouvernement d'édicter, dans le délai de huit jours, des mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires

Le communiqué du Conseil d’Etat (18 mai 2020)
Le juge des référés du Conseil d'État ordonne au Gouvernement de lever l'interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte et d'édicter à sa place des mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires et appropriées en ce début de « déconfinement ».
Saisi par plusieurs associations et requérants individuels, le juge des référés du Conseil d'État rappelle que la liberté de culte, qui est une liberté fondamentale, comporte également parmi ses composantes essentielles le droit de participer collectivement à des cérémonies, en particulier dans les lieux de culte. Elle doit, cependant, être conciliée avec l'objectif de valeur constitutionnelle de protection de la santé.
Dans l'ordonnance rendue ce jour, le juge des référés relève que des mesures d'encadrement moins strictes que l'interdiction de tout rassemblement dans les lieux de culte prévue par le décret du 11 mai 2020 sont possibles, notamment compte tenu de la tolérance des rassemblements de moins de 10 personnes dans d'autres lieux ouverts au public dans le même décret.
Il juge donc que l'interdiction générale et absolue présente un caractère disproportionné au regard de l'objectif de préservation de la santé publique et constitue ainsi, eu égard au caractère essentiel de cette composante de la liberté de culte, une atteinte grave et manifestement illégale à cette dernière.
En conséquence, il enjoint au Premier ministre de modifier, dans un délai de huit jours, le décret du 11 mai 2020 en prenant les mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires encourus et appropriées aux circonstances de temps et de lieu applicables en ce début de « déconfinement », pour encadrer les rassemblements et réunions dans les établissements de culte.

La réaction de la Conférence des Evêques de France (18 mai 2020)
La Conférence des évêques de France prend acte de l’ordonnance rendue par le juge des référés du Conseil d’État qui ordonne au Gouvernement de lever l’interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte et d’édicter à sa place des mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires et appropriées en ce début de « déconfinement ».
Cette ordonnance va dans le sens de la lettre écrite par le Président de la Conférence des évêques de France, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, au Premier Ministre vendredi 15 mai. La Conférence des évêques de France attend donc maintenant la révision du décret du 11 mai que le Premier Ministre a huit jours pour opérer.
A partir de la révision de ce décret des célébrations seront possibles, respectant les règles sanitaires communiquées en réponse aux propositions faites par la Conférence des évêques de France.
Message aux diocésains de Monseigneur Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, le 18 mai 2020

Chers frères et sœurs,
Nous sommes entrés dans un temps de déconfinement progressif depuis le 11 mai et un certain nombre de libertés sont rétablies, même si la prudence est toujours de mise.
En revanche, le décret du Gouvernement n. 2020-548, publié le 11 mai, prescrivant les mesures nécessaires pour faire face à l’épidémie du Covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, interdit tout rassemblement ou réunion dans les lieux de culte – même si ceux-ci sont autorisés à rester ouverts –, à l’exception des cérémonies funéraires dans la limite de 20 personnes (art. 10). Un certain nombre de démarches sont faites actuellement auprès du Conseil d’Etat et du Gouvernement pour clarifier une formulation qui semble contredire la liberté de culte garantie par la Constitution. Ce décret comprend en outre des contradictions, comme la mesure dérogatoire accordée au Préfet d’interdire tout rassemblement ou réunion dans les lieux de culte, à titre d’exception, à l’art. 27 II, C. De même, si les rassemblements de plus de 10 personnes sont interdits dans les lieux publics, la limite ne s’impose plus dans les lieux privés d’habitation.
J’ai bien conscience des sentiments contrastés qui vous animent : impatience légitime par rapport à la reprise d’une vie sacramentelle normale et inquiétude devant la propagation toujours possible du virus, même si, grâce à Dieu, notre région a été particulièrement épargnée. En ce jour où nous commémorons le 100ème anniversaire de la naissance de saint Jean Paul II, le 18 mai 1920, je voudrais encore vous adresser cette parole qui fut comme la devise de son long pontificat : « N’ayez pas peur » !
C’est pourquoi, en attendant la reprise de nos célébrations communautaires, pour lesquelles j’ai déjà présenté au Préfet un plan de déconfinement respectueux des mesures sanitaires indispensables (remplissage de nos églises au tiers, distanciation physique et gestes barrières…), j’ai encouragé les prêtres du diocèse à mettre tout en œuvre pour vous permettre d’accéder aux sacrements, avec les précautions sanitaires requises.
Des plages horaires d’adoration eucharistique peuvent être organisées dans nos églises, avec permanence de confessions. Dans ce cadre, il est même tout à fait possible de demander à vos prêtres de recevoir la communion.
Les prêtres, à leur discernement, peuvent aller célébrer l’Eucharistie dans les familles qui le demandent. Ils peuvent aussi célébrer l’Eucharistie dans des lieux privés (salles de presbytère, jardins s’il fait beau…), avec un groupe restreint de fidèles, qui peut excéder 10 personnes, du moment que la distanciation physique soit possible et que l’on dispose de gel hydroalcoolique.
Nous prenons conscience peut-être, de manière plus vive parce que nous en sommes privés, de la « corporéité » de notre foi qui passe par la communauté rassemblée, la participation physique aux sacrements, principalement de Pénitence et d’Eucharistie. C’est par l’humanité du Christ, continuée dans l’Eglise et les sacrements, que nous avons accès à Dieu : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père, sans passer par moi » (Jn 14, 6). De même, c’est dans cette communion avec le Christ que nous puisons la force de vivre effectivement le commandement nouveau de l’amour fraternel : « Comme mon Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour […] Mon commandement, le voici : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15, 9-12).
Vivons cette ultime étape avant la reprise de nos assemblées, j’espère pour la Pentecôte, dans l’attente d’un renouvellement de l’effusion de l’Esprit Saint, que les apôtres ont attendue, confinés au Cénacle, « d’un même cœur, assidus à la prière, avec quelques femmes, dont Marie la Mère de Jésus, et avec ses frères » (Ac 1, 14).
Confions à la Vierge Marie, en ce mois de mai, nos impatiences et nos peurs, mais aussi notre espérance !
Avec mes sentiments dévoués et fraternels et ma prière à toutes vos intentions, dans la joie du Christ ressuscité.

François rend hommage à Jean-Paul II depuis la Basilique Saint-Pierre

Ce 18 mai marque le centenaire de la naissance de saint Jean-Paul II. Célébrant à cette occasion la messe sur la tombe du Souverain Pontife polonais, le Pape François a rappelé, dans son homélie, trois traits marquants de son prédécesseur: sens de la prière, proximité avec le peuple, amour de la justice.
Ce lundi 18 mai, à cent ans de la naissance de Karol Wojtyla, ce n’est pas à Sainte-Marthe mais depuis la basilique Saint-Pierre que le Saint-Père a célébré sa messe matinale, dans la chapelle Saint-Sébastien où se trouve, sous l’autel, la tombe du saint Pape polonais. Une vingtaine de personnes étaient présentes dans l’assemblée.
Parmi les concélébrants figuraient le cardinal Angelo Comastri, vicaire général du pape pour la Cité du Vatican et archiprêtre de la basilique vaticane, le cardinal polonais Konrad Krajewski, aumônier apostolique (qui fut cérémoniaire adjoint durant les dernières années du pontificat de son compatriote polonais), Mgr Piero Marini, pendant 18 ans maître des célébrations liturgiques sous le pontificat de Jean-Paul II, et Mgr Jan Romeo Pawłowski, chef de la troisième section de la Secrétairerie d'État, qui s'occupe du personnel diplomatique du Saint-Siège.
Le Pape a introduit la messe en priant «Dieu, riche en miséricorde», qui a appelé saint Jean-Paul II à conduire toute l'Église, pour qu'Il nous accorde, «forts de son enseignement, d'ouvrir nos cœurs avec confiance à la grâce salvatrice du Christ, unique Rédempteur de l'homme».

«Il y a cent ans, le Seigneur a visité son peuple»

Dans son homélie, le Saint-Père s’est appuyé sur un verset du psaume (149): «Car le Seigneur aime son peuple», afin d’évoquer saint Jean-Paul II. «Il y a cent ans, le Seigneur a visité son peuple», a déclaré François, «Il a envoyé un homme, il l’a préparé pour le faire évêque», et cet évêque est devenu le pasteur de l’Église catholique. Jean-Paul II présentait plusieurs traits de ressemblance avec le «Bon Pasteur», et François en a retenu trois: la prière, la proximité avec le peuple, l’amour de la justice.  
Jean-Paul II «priait, il priait beaucoup», et malgré un emploi du temps chargé, il trouvait beaucoup de temps pour la prière. «Il savait bien que le premier devoir d’un évêque est la prière», a expliqué le Pape François, rappelant que ce devoir venait directement de l’enseignement de saint Pierre dans les Actes des Apôtres. Jean-Paul II montre aussi que «lorsqu’un évêque fait son examen de conscience le soir il doit se demander: combien d’heures ai-je prié aujourd’hui ?».

Un apôtre de la miséricorde et de la justice

«Modèle d’évêque qui prie», le Souverain Pontife polonais était aussi un «homme de proximité». «Ce n’était pas un homme séparé de son peuple», en témoignent ses voyages apostoliques dans le monde entier «pour trouver son peuple». «La proximité est l’un des traits de Dieu avec son peuple», a déclaré François, «un pasteur est proche de son peuple, le contraire n’est pas un pasteur, c’est un hiérarque, un administrateur, bon peut-être, mais ce n’est pas un pasteur». Saint Jean-Paul II nous a donc «donné l’exemple de cette proximité avec les grands et les petits, avec ceux qui sont proches et ceux qui sont loin, [il était] toujours proche, il se faisait proche».
Enfin le Pape Wojtyla montrait aussi un «amour de la justice», «une justice pleine». «Un homme qui voulait la justice sociale, la justice des peuples, la justice qui chasse les guerres», a précisé François, «mais la justice pleine». «Il était donc l’homme de la miséricorde, car miséricorde et justice vont ensemble». On ne trouve pas l’une sans l’autre. «Pensons à tout ce que saint Jean-Paul II a fait pour que les gens comprennent la miséricorde de Dieu», a rappelé François, «pensons combien il a promu la dévotion à sainte Faustine», apôtre de la miséricorde divine. «Il avait senti que la justice de Dieu avait ce visage de miséricorde», il s’agit d’un «don qu’il nous a laissé: la justice-miséricorde et la miséricorde juste».
«Prions-le aujourd’hui, a conclu le Saint-Père, pour qu’il nous donne à tous, spécialement aux pasteurs de l’Église, mais à tous, la grâce de la prière, la grâce de la proximité, et la grâce de la justice-miséricorde et de la miséricorde-justice»

Fin de la retransmission des messes du matin

Parmi les chants entonnés après la communion, “Jesus Christ, You are my life”, hymne informel de chaque JMJ depuis celles de Rome 2000.
Il s’agissait de la dernière des messes du matin célébrées par le Pape François et retransmises en direct depuis le 9 mars dernier. L’initiative des retransmissions avait été prise suite à la suspension des célébrations publiques dans une large partie du monde en raison de la pandémie de Covid-19. Avec la reprise des messes en Italie et dans d'autres pays ce lundi, la retransmission en direct de cette messe de 7 heures en la chapelle de la maison Sainte-Marthe cessera dès demain, 19 mai. Comme il l’a exprimé ces derniers jours, François espère qu’ainsi «le peuple de Dieu puisse retrouver la familiarité communautaire avec le Seigneur dans les sacrements», en participant aux liturgies dominicales, et «reprenant, aussi dans les églises, la fréquentation quotidienne du Seigneur et de sa Parole». Tout cela en respectant toujours les prescriptions établies, a aussi souligné le Saint-Père lors du Regina Cœli, dimanche 17 mai. 
source: vaticannews.

17/05/2020

Homélie du 6ème dimanche de Pâques, par l'abbé Sébastien Baudry


« Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements ! »

            Quelle belle recommandation que nous donne Jésus en ce 6ème dimanche de Pâques ! Nous continuons d’écouter ce discours de Jésus à ses disciples qu’il prononce au cours de la dernière Cène, quelques heures avant de subir sa Passion. Jésus laisse à ses disciples ce message plein de foi et d’espérance, qui s’appuie sur ce qui doit fonder toute vie.

            Nous le savons, Jésus recommande à ses disciples de vivre selon le commandement de l’amour. Le commandement de l’amour est la clé de voûte de toute relation humaine. Ce commandement n’est rien sans ses applications concrètes, pratiques, quotidiennes. En conséquence, ce commandement est donc d’une exigence sans pareil. Jésus veut que ses disciples se souviennent de ses paroles. C’est pour cela qu’il est insistant, qu’il a des paroles fortes. Il résume en quelques mots, ce qu’il a toujours annoncé, ce qu’il a accompli par ses paroles et ses actes, au cours de sa vie publique lorsqu’il était présent avec eux.

            Jésus sait qu’il part, qu’il retourne vers son Père et souhaite que ses disciples continuent sa mission selon son commandement. Ce n’est donc pas pour rien que Jésus les exhorte de cette manière « si vous m’aimez, vous garderez mes commandements ! »  Car l’amour de Dieu consiste à garder ses commandements.

            En effet, Dieu est source de l’Amour. Il nous a manifesté cet amour en nous donnant Jésus pour que nous vivions par Lui. Par sa vie et son enseignement, Jésus nous révèle l’Amour de son Père et nous invite à pratiquer cet amour entre nous et sans limite. L’Amour que Dieu nous donne suscite nécessairement notre propre amour pour Lui. C’est pour cette raison que toute la Loi repose sur « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, de tout ton esprit et ton prochain comme toi-même ! » 

            Vous l’aurez compris, cette Loi est promesse de vie, car pour nous, aimer Dieu, c’est observer ses commandements, mettre en pratique sa Parole, entrer dans son projet d’amour pour le monde. Cette Loi est un appel à l’amour et à la liberté, car elle structure la relation des hommes à Dieu et aux autres. Oui, cette Loi s'articule autour de l’amour de Dieu et du prochain. Les 10 Commandements, que vous connaissez sur le bout des doigts, nous les appliquons par amour de Dieu et du prochain. Par exemple, « tu n’invoqueras pas le nom du Seigneur ton Dieu à faux » bien sûr, par amour pour Lui. « Tu ne commettras pas de meurtre ! » par amour du prochain. Comme le signale le Catéchisme de l'Eglise Catholique au n° 2079, « le Décalogue forme une unité organique où chaque parole ou commandement renvoie à tout l’ensemble ! »  Oui, cette Loi est bien pour l’amour de Dieu et du prochain. L’amour de Dieu consiste bien à garder les Commandements qu’Il nous a donnés pour faire notre bonheur.

Notre foi au Christ se vérifie donc dans la vie quotidienne, par l’observation des Commandements, par notre relation avec notre prochain. Et il est vrai que Jésus nous a montré comment vivre ces commandements par le don de sa vie sur la croix, par son humilité en lavant les pieds de ses disciples, par son obéissance en faisant la volonté de son Père.

Ste Thérèse de Lisieux avait certainement compris ce que disait Jésus à ses disciples. Pour Ste Thérèse, « aimer, c’est tout donner et se donner soi-même ! » Pour elle, il n’y a qu’une chose nécessaire dans la vie : l’Amour. En effet, en mettant les autres avant nous-mêmes, en faisant de petites choses avec un grand amour et en offrant à Dieu les moindres détails de notre vie, avec une joie profonde.

Alors, comment aimer Jésus ? Tout d’abord, aimer Jésus, ce n’est pas un sentiment que l’on éprouve ou non. Aimer Jésus, c’est une libre décision que l’on prend en réponse à son appel. Pour aimer Jésus, il y a une relation à engager. Car il est vrai, la foi engage. Aimer Jésus, c’est vivre aussi avec d’autres. Jésus le dit à ses disciples « c’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on reconnaitra que vous êtes mes disciples ! »  Oui, l’amour de Dieu, notre amour pour le Christ passe par l’amour que nous avons pour notre prochain.

Ce qu’il ne faut pas non plus oublier, c’est qu’il est normal d’aimer Jésus. Lui nous a aimés jusqu’à donner sa vie sur la croix. Oui, bénis sois-tu Jésus, parce que c’est d’abord Toi qui nous aime, mais aussi parce que tu nous rends capable de répondre à ton amour. Donne-nous la force de t’aimer en lisant ton Evangile, en pardonnant, en ayant souci des autres, car nous pouvons t’aimer en chacun de nos frères et nos sœurs, en tout être humain.

C’est peut-être ses paroles de Jésus qui ont été vécues, ou qui sont encore vécues, au cours de cette période difficile que connait notre monde avec cette pandémie. En effet, un élan de solidarité a été à l’œuvre. De nombreuses personnes multiplient les initiatives d’entraide envers les personnels soignants qui vont jusqu’à risquer leur vie pour s’occuper des malades, envers leurs voisins, envers leur famille, envers ceux qui travaillent pour que le pays puisse continuer à vivre tel les livreurs, les facteurs, les policiers.

Aussi, de nombreuses initiatives ont surgi. Des jeunes qui envoient des messages aux plus âgés confinés dans leur chambre de maison de retraite, de nombreuses  personnes qui confectionnent des masques. La générosité se déploie aussi au sein des associations caritatives dont l’action envers ceux pour qui le confinement fut difficile, est admirable.  

Oui « si vous m’aimez, vous garderez mes commandements ! » telle est cette recommandation que nous fait le Seigneur qui nous pousse à « rendre raison de l’espérance qui est en nous ! » selon les mots de St Pierre dans la 2ème lecture. Notre monde durement ébranlé par la crise sanitaire dont les conséquences peuvent affaiblir notre économie, notre vie sociale, attend de nous des paroles d’espérance. A nous de les faire résonner pour que l’Amour du Christ ressuscité puisse rayonner dans le cœur de chacun. Amen !

Homélie du 6ème dimanche de Pâques, par l'abbé Jean-Marie Barennes. 
Pour visionner, surligner le lien et faire clic-droit.
https://drive.google.com/open?id=18NtWUf5o6v2DsgSLd7Jr-_i8qoa3OSfP

16/05/2020

Pour rire un peu!
Pâques en confinement

L'Adoration a repris à la cathédrale Ste Marie.
MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS
POUR LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE L'INFIRMIÈRE

Chers frères et sœurs !
Nous célébrons aujourd’hui la Journée Internationale de l’Infirmière, dans le contexte de l’Année Internationale des Sages-femmes et du Personnel infirmier fixée par l’Organisation Mondiale de la Santé. En ce même jour nous commémorons aussi le bicentenaire de la naissance de Florence Nightingale, celle qui inaugura la profession d’infirmière moderne.
En ce moment historique, marqué par l’urgence sanitaire mondiale provoquée par la pandémie du virus Covid-19, nous avons redécouvert combien la figure de l’infirmière, mais aussi celle de la sage-femme, jouent un rôle d’importance fondamentale. Nous assistons quotidiennement au témoignage de courage et de sacrifice des opérateurs sanitaires, en particulier des infirmières et des infirmiers, qui avec professionnalité, abnégation, sens de responsabilité et amour pour le prochain assistent les personnes affectées par le virus, au risque même de leur santé. Cela est prouvé par le fait que, malheureusement, le nombre des opérateurs de santé qui sont morts dans l’accomplissement fidèle de leur service est élevé. Je prie pour eux – le Seigneur les connaît chacun par son nom – et pour toutes les victimes de cette épidémie. Que le Ressuscité donne à chacun d’eux la lumière du paradis et le réconfort de la foi à leurs familles.
Depuis toujours les infirmiers jouent un rôle central dans l’assistance sanitaire. Chaque jour, au contact avec les malades, ils font l’expérience du traumatisme que la souffrance provoque dans la vie d’une personne. Ce sont des hommes et des femmes qui ont choisi de répondre “oui” à une vocation particulière : celle d’être de bons samaritains qui assument la vie et les blessures du prochain. Gardiens et serviteurs de la vie, lorsqu’ils administrent les thérapies nécessaires, ils donnent courage, espérance et confiance.[1]
Chères infirmières et chers infirmiers, la responsabilité morale guide votre professionnalité, qui ne se réduit pas aux connaissances scientifico-techniques, mais qui est constamment illuminée par la relation humaine et humanisante avec le malade. « En prenant soin des femmes et des hommes, des enfants et des personnes âgées dans chaque phase de leur vie, de la naissance à la mort, vous êtes engagés dans une écoute continuelle, attentifs à comprendre quelles sont les exigences de ce malade, dans la phase qu’il est en train de traverser. Devant la singularité de chaque situation, en fait, il ne suffit jamais de suivre un protocole, mais il est demandé un continuel – et fatigant ! – effort de discernement et d’attention à chaque personne ».[2]
Vous – et je pense aussi aux sages-femmes –, vous êtes proches des personnes dans les moments cruciaux de leur existence, la naissance et la mort, la maladie et la guérison, pour les aider à surmonter les situations les plus traumatisantes. Parfois vous vous trouvez à leurs côtés lorsqu’elles sont mourantes, donnant réconfort et soulagement dans les derniers instants. Par votre dévouement, vous êtes parmi les “saints de la porte d’à côté”.[3] Vous êtes l’image de l’Eglise “hôpital de campagne”, laquelle continue de remplir la mission de Jésus-Christ qui s’est fait proche et a guéri des personnes souffrant de tout genre de mal et qui s’est penché pour laver les pieds de ses disciples. Merci pour votre service à l’humanité !
Dans de nombreux pays, la pandémie a mis aussi en lumière beaucoup de carences au niveau de l’assistance sanitaire. Pour cela, je m’adresse aux Responsables des Nations du monde entier, afin qu’ils investissent dans la santé comme bien commun primaire, en renforçant les structures et en employant davantage d’infirmiers, afin de garantir à tous un service adéquat de soins, dans le respect de la dignité de chaque personne. Il est important de reconnaître de façon concrète le rôle essentiel que cette profession recouvre pour le soin des patients, l’activité d’urgence territoriale, la prévention des maladies, la promotion de la santé, l’assistance dans le domaine familial, communautaire, scolaire.
Les infirmiers et les infirmières, comme aussi les sages-femmes, ont droit et méritent d’être mieux valorisés et impliqués dans les processus qui concernent la santé des personnes et de la communauté. Il est démontré qu’investir sur eux améliore les résultats en termes d’assistance et de santé globale. Il faut dès lors développer leur profil professionnel, en fournissant des instruments appropriés au niveau scientifique, humain, psychologique et spirituel pour leur formation ; comme aussi améliorer leurs conditions de travail et en garantir les droits afin qu’ils puissent accomplir en toute dignité leur service.
En ce sens, les Associations d’opérateurs sanitaires ont un rôle important car, en plus d’offrir une formation organique, elles accompagnent chaque adhérent en lui faisant sentir qu’il fait partie d’un corps unique et qu’il n’est jamais perdu et seul devant les défis éthiques, économiques et humains que la profession comporte.
Aux sages-femmes, en particulier, qui assistent les femmes enceintes et qui les aident à donner naissance à leurs enfants, je dis : votre travail est parmi les plus nobles qui existent, consacré directement au service de la vie et de la maternité. Dans la Bible, les noms de deux sages-femmes héroïques, Shiphra et Pua, sont immortalisés au commencement du livre de l’Exode (cf. 1, 15-21). Aujourd’hui encore le Père céleste vous regarde avec gratitude.
Chers infirmiers, chères infirmières et sages-femmes, puisse cet anniversaire mettre au centre la dignité de votre travail, au bénéfice de la santé de la société entière. A vous, à vos familles et à tous ceux que vous soignez, je vous assure de ma prière et j’accorde de grand cœur la Bénédiction Apostolique.
Rome, Saint Jean du Latran, 12 mai 2020
François

10/05/2020

Aujourd'hui, le P. Jérôme de la Roulière, membre du Conseil national de l'Union Apostolique du Clergé (dont l'Abbé Barennes fait partie) et ancien rédacteur en chef de la revue, reprend pour nous une des lectures qui l'ont nourri durant ce temps de confinement.

Deux saints du diocèse de Poitiers en « confinement »

Chaque diocèse se nourrit du témoignage de ses saints locaux. À Poitiers , au XIXème siècle, Théophane Vénard et Joseph Coudrin apportent deux témoignages de la présence de Dieu auprès de ceux qui vivent enfermés. L’un apporte sa gaieté et l’autre sa maîtrise du temps dans la perte des repères.

La gaieté dans l’épreuve

Théophane Vénard , né à Airvault, a voulu partir missionnaire au Tonkin. Il y prêche pendant quelques années, est découvert, condamné, enfermé deux mois dans une cage, et décapité en 1861. Il écrit diverses lettres avec une fraîcheur évangélique, gardant sa gaieté dans la difficulté.

« Vous avez sans doute peine à comprendre comment, nous tenant cachés, sans cesse sur le qui-vive et en alerte, et nos têtes à prix d'argent, nous pouvons réaliser des fêtes et parler de paix. Moi-même je ne le comprends pas très bien. » (1856)

« Un léger coup de sabre séparera ma tête comme une fleur printanière que le Maître du jardin cueille pour son plaisir. Nous sommes tous des fleurs plantées sur cette terre que Dieu cueille en son temps, un peu plus tôt, un peu plus tard. » (20 janvier 1861)

Le temps de fondation

Joseph Coudrin affronte la tourmente révolutionnaire en restant dans le diocèse après son ordination secrète en 1792. Un parent l’accueille dans son grenier, près de Châtellerault. Il y reste confiné cinq mois. Au cours de sa réclusion, Coudrin voit un soir, dans des apparitions lumineuses, prêtres, frères et sœurs vêtus de blanc. Il a la vision d'un appel divin pour établir un ordre religieux qui va devenir la congrégation  des Sacrés-Coeurs de Jésus et de Marie.
Coudrin, ayant quitté ce grenier, voyage à Poitiers, rencontre Henriette Aymer de la Chevallerie et fonde la congrégation des Sacrés-Coeurs.
Son récit peut accompagner notre relecture des deux mois de solitude :

« Dans mon grenier, j’étais placé de manière que je ne pouvais pas me tenir debout. Je descendais quelquefois par une espèce de trappe dans le cabinet de Maumain (son cousin) où j’avais tout au plus trois pieds de large pour me promener. Le défaut d’exercice m’avait fatigué extrêmement. Ce que je mangeais était presque toujours froid par la difficulté de me l’apporter dans ma cache, ce qui gênait encore la respiration… Cependant pendant les cinq mois que j’y ai resté, je ne me suis pas ennuyé un seul instant. Tous les jours, je disais la messe à minuit et quoique j’eusse grand soin de purifier le corporal, je croyais toujours avoir laissé quelques parcelles des saintes espèces et avoir ainsi le Bon Dieu avec moi. Ma messe une fois dite, je montais dans mon grenier où je passais la journée à la lecture de l’Histoire ecclésiastique et à faire oraison.

Seulement quand Maumain revenait, je passais quelques temps avec lui. Il me disait souvent que tout allait revenir, que M. de Bouillé( l’évêque) devait tout réduire en cendres. Mais je lui disais de se désabuser ; que tout ne finirait pas de sitôt. « Mon cher ami, ajoutais-je, il ne faut pas vous y tromper. Tout ce qu’il y a à faire en ce moment, c’est de se donner au Bon Dieu. 

Je fus ainsi enfermé cinq mois entiers, sans pouvoir sortir, sans pouvoir me confesser. Mais le Seigneur m’avait fait la grâce de ne ressentir aucune inquiétude. Et je jouissais d’une grande paix de conscience. Il est certain que le Bon Dieu fait de grandes grâces dans ce moment-là. » Mémoires

Ce prêtre sorganise, trouve le bon rythme avec la messe et relativise la pauvreté de la nourriture. Il sinforme de la situation, écoute et conseille son cousin. Il ne minimise pas l’épreuve. Il ne lit pas la parole de Dieu mais une histoire sainte comme on le faisait à l’époque. Cest son ressourcement. Sa conclusion est claire «  Le Bon Dieu fait de grandes grâces en ce moment-là ».

Après 50 jours ou 9 semaines, nous voici sortis de cet isolement  relatif, avec le téléphone et internet. Que restera-t-il de ce temps, de ces heures passées sans le rythme trépidant du monde ? Un prêtre de Bordeaux a écrit un long poème :

Et après ?

Et tout s'est arrêté… Ce monde lancé comme un bolide dans sa course folle, ce monde dont nous savions tous qu'il courait à sa perte mais dont personne ne trouvait le bouton « arrêt d'urgence », cette gigantesque machine a soudain été stoppée net. À cause d'une toute petite bête, un tout petit parasite invisible à l'œil nu, un petit virus de rien du tout… Quelle ironie ! Et nous voilà contraints à ne plus bouger et à ne plus rien faire. Mais que va t-il se passer après ? Lorsque le monde va reprendre sa marche ; après, lorsque la vilaine petite bête aura été vaincue ? A quoi ressemblera notre vie après ? 

Nous voilà aux portes de cet après. À chacun d’être maître de sa vie et de saisir cette force pastorale qui nous fait conduire le troupeau hors de la bergerie, comme nous le disait lÉvangile dimanche dernier :
« Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir.
   Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête,
et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix. » Jean 10,2
Homélie du 5ème dimanche de Pâques, par l'Abbé Eustache-Fortune Houndjemon


« Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. » L’annonce par Jésus à ses disciples de son départ, les bouleverse, les déstabilise et les rend triste. Jésus les console, les rassure et les met en confiance, il leur promet de les rassembler autour de lui. « Je pars vous préparer une place. Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. Pour aller où je vais, vous savez le chemin. » L’interpellation de Thomas : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? », donne à Jésus l’occasion de révéler qui il est : JE SUIS. « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi ». Jésus vient ouvrir la porte qui introduit au Père, il nous permet l’accès à Dieu avec qui nous pouvons désormais vivre en intimité étroite. Il est lui-même le chemin qui conduit au Père : cela veut dire que rien ne passe en dehors de lui. Rappelons-nous les premières lignes du prologue de Jean : « C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. » (Jn 1,3) Ce chemin qu’il est, nous sommes invités à le pendre dans la vérité, en évitant de pactiser avec le Malin. Et c’est encore lui, Jésus, qui nous éclaire sur ce chemin : il est la Vérité. Nous ne pouvons pas nous mettre sur ce chemin et continuer à nous mentir à nous-mêmes et à mentir au monde. Vivre dans le mensonge, c’est être conduit à perdre la vie. Et la Vie, c’est encore lui qui nous la donne, il nous la donne par le don de sa vie sur la croix.
Frères et sœurs, voilà l’assurance que Jésus nous donne : l’assurance de la vie éternelle, la certitude d’avoir une place dans la maison du Père, auprès du Christ. Est-ce que nous croyons réellement en cette vie éternelle ? Pas très sûr ! Nous n’arrivons pas y croire à cause de la mort que, généralement, nous considérons comme ce qui vient mettre fin à la vie. Or la vie est sans fin, elle est illimitée, elle est éternelle. Si nous pensons la mort comme la fin de la vie, c’est parce que nous confondons la vie et l’existence. C’est l’existence qui est limitée, finie. Exister, c’est sortir de soi, pour se montrer, se manifester dans le monde. Cette manifestation a un début et une fin. A la fin, je retourne d’où je suis sorti et je continue d’être. La fin de l’existence ne signifie pas la fin de l’être. L’être est, c’est-à-dire qu’il est éternel. Et cet être, c’est moi. C’est moi qui suis, à l’instar de Jésus qui dit : JE SUIS et de Dieu qui s’est révélé à Moïse comme JE SUIS. Moi aussi, JE SUIS parce que je suis créé à l’image de Dieu, d’un Dieu éternel qui est Vie. Mais la qualité de l’existence conditionne l’accès véritable à cette vie éternelle. Voilà pourquoi durant notre existence, nous devons prendre dans la vérité, le chemin qui conduit à la Vie et nous efforcer de connaître Celui qui nous a créés et envoyés dans ce monde.
« Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. » Si Jésus est celui qui conduit au Père, celui par qui nous connaissons le Père, il est tout à fait normal qu’en le connaissant, nous connaissions aussi le Père. Dans certaines réalités culturelles, connaître, c’est voir, voir non pas la façade, non pas l’extériorité, mais voir l’intériorité, voir en profondeur, voir le fond de la chose. Jésus peut donc affirmer : « Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. » Connaître le Père, c’est donc le voir. Et si c’est en connaissant le Fils que nous connaissons le Père, nous le voyons dans la mesure où nous voyons le Fils. Philippe ne l’a pas réellement compris : « Seigneur, dit-il, montre-nous le Père ; cela nous suffit ». « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. […] Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! » C’est donc dans le Fils que le Père se révèle. Le Père et le Fils sont UN. Il y a une telle intimité réciproque et profonde entre le Père et le Fils que celui-ci ne trouve la source de son agir que dans son Père, lequel s’exprime pleinement en son Fils.
C’est cette même intimité qui unit le Fils au Père qui doit nous unir au Fils et par le Fils, au Père. « Celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes. » Cela veut dire tout simplement que le Père continue en nous et pour le monde, l’œuvre de grâce qu’il a commencée en son Fils. Nous sommes la présence réelle de Dieu dans le monde. Et c’est là que chacune et chacun de nous doit pouvoir s’interroger : quelle qualité de présence de Dieu suis-je dans le monde ? Et comment je manifeste cette présence ? Avec ou sans Dieu ? Les Apôtres nous en donnent l’exemple dans le texte de la Première Lecture de ce dimanche : « Il n’est pas bon que nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables ». et toutes leurs activités étaient précédées et imprégnées de prière. Cette parole de Dieu, le psalmiste aujourd’hui nous la présente comme étant droite : « Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ; il est fidèle en tout ce qu’il fait. […] La terre est remplie de son amour ». Et pour que notre monde soit effectivement rempli de l’amour de Dieu, nous devons prendre conscience du fait que nous sommes intégrés à sa construction, à la construction de cette humanité que Saint Pierre dans la Deuxième Lecture, présente comme une demeure spirituelle. « Vous aussi, comme pierres vivantes, entrez dans la construction de la demeure spirituelle, pour devenir le sacerdoce saint et présenter des sacrifices spirituels, agréables à Dieu, par Jésus Christ. » Frères et sœurs, le véritable temple de Dieu, c’est notre humanité et le seul culte que nous puissions lui rendre est l’amour pour cette humanité, Amen !