25/05/2013



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Ouverture du rassemblement

Intervention d’Etienne Grieu  (Jésuite, théologien)


Tout à l'heure, nous avons chacun réfléchi sur une question :

 « Quels visages de personnes me reviennent, qui, à un moment où j'en avais besoin m'ont aidé à me relever ? »

Cette question, elle n'a l'air de rien, mais elle est très importante. Je vous propose de revenir là-dessus deux minutes, car c'est sans doute par là que, pour chacun d'entre nous, tout a commencé. Et puis, sans ces personnes qui nous ont aidés à nous relever, nous ne serions peut-être pas ici aujourd'hui. Ces personnes-là, elles nous ont appelés – ou rappelés – à l'existence. Elles ont relayé pour nous la parole et les gestes qui font vivre, qui soulèvent le couvercle qui, certains jours, peut peser sur notre tête. Et ce couvercle, parfois, il est lourd comme une chape de plomb, ou comme une dalle de béton.
Tous nous pouvons faire mémoire de cela : tous, nous avons été appelés à l'existence, et cet appel est passé pour chacun par des personnes précises que nous pouvons nommer. C'est qqchse que nous avons tous en commun. Et faire mémoire de cela nous met déjà en communion
Arrêtons- nous un peu, sur ces personnes qui nous ont appelés ou rappelés à l'existence. Qu'est-ce qu'elles nous ont dit, qu'est-ce qu'elles ont fait, qui a eu sur nous un tel effet ?
Parfois, c'est tout simple : ces personnes, elles nous ont appelés par notre nom. Elles ont prononcé notre nom ; pas sur le ton d'une convocation ou d'un contrôle d'identité, mais parce qu'elles étaient heureuses de nous voir, de nous entendre.
Ces personnes, elles nous ont regardés avec espérance. Ce n'était pas un regard de jugement, ce n'était pas non plus des clichés projetés sur nous, c'était comme disait Bernadette en parlant de la dame qu'elle avait vue à la grotte, 
quelqu'un qui nous « regardait comme une personne »; ça, c'est un regard qui appelle,
 qui dit : « Je te connais un peu, mais tu as sans doute encore beaucoup de choses précieuses en toi qu'on n'a pas encore vues ».
Et puis, ces personnes qui nous ont relevés, elles avaient peut-être ce don, cette délicatesse, pour reconnaître ce qui en nous avait soif, ou était douloureux et nous rejoindre en ce point là. Jésus était comme ça ; nous l'avons entendu tout à l'heure :
« Jésus rencontre la personne dans son besoin ».
Ces personnes qui nous ont relevés, même quand elles ont aussi été exigeantes pour nous, elles nous ont en même temps ouvert leur coeur. C'est-à-dire, elles ne se sont pas présentées à nous bardées de compétences et de savoirs et de certitudes, mais avec un coeur ouvert. Tout à l'heure, une personne du groupe PPP disait: 
« Les pauvres, il faut qu'ils puissent ouvrir leur coeur avec les riches ». Eh bien ceux qui nous ont relevés, ceux qui nous ont appelés à l'existence, ils avaient le même désir 
que les pauvres : ouvrir leur coeur.
D'ailleurs, parmi ces personnes qui nous ont appelés à l'existence, il n'y avait sans doute pas que des gens en pleine forme. Cherchons bien, et nous pourrions reconnaître que les appels les plus clairs et les plus puissants que nous avons entendus venaient souvent de personnes en grande vulnérabilité, voire même en détresse. Malgré cela, elles nous ont appelés, elles nous ont relevés. Parfois, de tels appels contiennent en eux un pardon, quand ils invitent à dépasser ce qui en nous s'était montré étriqué, fuyant ou fermé. Cela aussi, nous avons pu l'entendre de la part de personnes elles-mêmes en situation de grande faiblesse, non ?
Eh bien, savez-vous, quand nous avons fait ainsi l'expérience d'être relevés, on peut dire avec certitude que nous avons été touchés par les appels de Dieu, par le don de Dieu, par la grâce de Dieu.
Parfois nous nous demandons : Dieu à quoi ressemble-t-il ? Jésus il était comment ? Eh bien, ces paroles, ces gestes, ces visages qui nous relèvent, qui nous appellent à l'existence, ils sont pleins de Dieu, ils le laissent passer. Si je cherche à connaître Dieu, voilà une voie royale pour le découvrir.
A partir de là, vous pouvez comprendre pourquoi, dans votre livret Prions en Eglise, 
pages 24-25, là où vous sont données « trois questions à habiter » pour ces trois jours à Lourdes, il y a une première interrogation qui est formulée ainsi : 
« Qu'est-ce que je découvre de Toi? [avec un T majuscule], on peut donc lire:
 « Qu'est-ce que je découvre de Toi, mon Dieu] à travers la rencontre de l'autre ? »
La rencontre de l'autre peut être l'occasion de découvrir quelque chose de Dieu. Pas forcément les rencontres où tout baigne dans l'huile, mais justement, ces rencontres où le coeur s'ouvre, où chacun est en vérité, et où chacun fait signe à l'autre comme pour lui dire qu'on tient à lui.
Vous voilà donc avec cette question, que vous pouvez garder précieusement durant ce temps à Lourdes, et même après : 
« Qu'est-ce que je découvre de toi, mon Dieu, dans la rencontre de l'autre? ». Alors, une proposition, pour ces trois jours : soyons attentifs à cela, à chacun d'entre nous, tout au long de ces trois jours, au hasard des rencontres, prévues ou totalement imprévues, que nous ferons: qu'est-ce que je découvre de Toi, mon Dieu, dans la rencontre de ces frères et soeurs, connus ou inconnus, que tu mets maintenant sur mon chemin, qu'est-ce que je découvre de toi dans leurs gestes, leurs paroles, leurs attitudes vis-à-vis de moi ou vis à vis des autres ?
A partir de là on peut aller vers une 2e question que vous trouvez, dans votre petit livret, page 25. Je vous la lis : « Etre au service : ça change quoi pour moi ? Ça m'engage à quoi ? Quels appels j'entends à mettre mes pas dans ceux du Serviteur (le Christ) ? »
D'abord, je dois faire remarquer que cette question n'est pas la première. Elle vient en 2e position, après celle sur ce qu'on découvre de Dieu dans la rencontre de l'autre. Cela indique qu'être au service, c'est comme « faire réponse » à tout ce que nous avons reçu, à cet appel à l'existence qui nous fait tenir debout.
Donc vous voyez, vu de cette manière là, le serviteur, c'est quelqu'un qui redonne de ce qu'il a reçu, tous les appels qu'il a entendus. Le groupe PPP a dit tout à l'heure, « pour nous, on peut dire que la diaconie, c'est le fait d'être messagers ». Eh bien, c'est tout à fait cela. Dans le Nouveau Testament, un serviteur, un diakonos, c'est quelqu'un qui est envoyé pour partager ce qu'il a reçu. Il se fait messager des bonnes choses qu'il a reçues.
Vu de cette manière- là, être serviteur, ça n'est pas d'abord, faire des tas de choses ; c'est d'abord, laisser passer les bonnes choses qu'on a reçues, qu'on a entendues. Un serviteur
accueille et redonne, accueille et ne retient pas, comme les disciples quand ils partagent le pain que Jésus donne : leurs mains sont ouvertes pour recevoir et redonner.
Parfois on trouve que le mot « diaconie » est compliqué; on se demande,
 «ça veut dire quoi ? » ; eh bien voilà, c'est comme les disciples, et comme Jésus lui-même, accueillir ce qui fait vivre, ce qui vient de Dieu, et le laisser passer, le porter à ceux que je rencontre.
Alors dans cette 2e question que vous avez p. 25 dans votre livret, vous pourrez remarquer qu'il y a deux aspects :
d'abord : « Etre au service, ça change quoi pour moi ? ». Là, on vous propose de vous arrêter un tout petit peu pour vous demander: être serviteur, ça fait quoi ? Ça change quoi ? Poser cette question, c'est une manière d'attirer l'attention sur ce que ça provoque en nous, cette décision de redonner un peu de notre trésor. Il se pourrait que lorsqu'on a ainsi les mains ouvertes, quelque chose de très précieux nous soit donné : quelque chose comme un passage de Dieu au milieu de nous.
Et il y a un 2e aspect à cette question : « ça m'engage à quoi ? Quels appels j'entends à mettre mes pas dans ceux du Serviteur (le Christ) ? »; ça m'engage à quoi, ça m'appelle à quoi, parce qu'être serviteur, c'est aussi une décision que l'on prend. Ça passe par des choix. Des priorités. Des choix dans son agenda, dans son réseau de relations, dans la manière de mobiliser son énergie.
J'ai insisté sur le versant « accueil » de la diaconie, qui est premier. La diaconie n'est pas qu'activité, elle commence par là. Mais évidemment, il y a aussi un versant actif : c'est une décision, une manière d'engager sa vie en réponse à Dieu, à la suite du Christ. Alors, qu'est-ce que j'entends comme appel, de ce côté-là, est-ce que je suis prêt à y répondre ? C'est donc là la deuxième question sur votre livret, p. 25.
Bon, mais on ne va pas s'arrêter en si bon chemin. Nous vous proposons encore une 3e question qui fait le lien entre service et Eglise. C'est qu'un serviteur qui voudrait être serviteur tout seul, eh bien il risque de ne pas rester serviteur très longtemps. On a besoin tout le temps des autres pour être relancés comme serviteur. D'où cette 3e question.
Cette 3e question, c'est d'abord un petit exercice d'imagination : 
« Une Eglise au service  (ou une Eglise servante) quelles images cette expression fait-elle naître en moi ? » Ça ressemblerait à quoi, pour vous une Eglise au service ? Vous savez, si on vous demande ça, c'est parce qu'on a besoin dans l'Eglise, de l'imagination de tous. Les bonnes idées ne viennent pas que d'en haut ; elles viennent quand tout le monde se demande, « tiens, à quoi ça pourrait ressembler une Eglise au service ? Je la verrais comment ? »
Et puis ensuite la question continue : « comment puis-je aider l'Eglise (les communautés chrétiennes que je connais) à être dans la société, davantage au service ? »
Là, on va trouver des choses concrètes : les communautés que je connais, comment je peux les aider à être dans la société, davantage au service ? Parfois on voit bien les points d'arrivée, mais là où on a du mal, c'est pour voir le chemin par où y arriver. Eh bien, c'est pour cela que nous vous invitons à réfléchir aussi à cela : comment vous allez pouvoir aider votre communauté à être davantage au service ? Après tout, si nous sommes ici, c'est que nous sommes délégués ; ça veut dire que notre communauté, elle attend quelque chose de nous. Alors, qu'est-ce qu'on va pouvoir lui proposer ?
Vous savez : on compte vraiment sur vous pour cela, pour aider l'Eglise à être davantage servante. Et si nous y tenons, c'est que aider l'Eglise à être davantage servante, à être davantage diaconale, c'est rappeler l'Eglise à sa vocation, c'est lui redire ce qu'elle est.
Car de fait, le message que l'Eglise porte, la Bonne Nouvelle qu'elle est chargée de faire entendre, c'est précisément un appel à l'existence, adressé à toute personne. Cet appel, vous le savez, il nous vient de très loin ; le Christ l'a porté de la part de son Père, dans la force et dans la faiblesse, dans la joie, et sur la croix. Et sa résurrection est le signe éclatant que cet appel, rien ni personne ne pourra l'étouffer.
C'est cela la Bonne Nouvelle que l'Eglise porte. Elle le porte non pas comme dans un petit paquet qu'elle pourrait poser à côté d'elle, non, elle le porte dans sa chair. Comme le Christ.
Et vous savez, il y a là quelque chose d'extrêmement précieux, non seulement pour les chrétiens, mais pour toute la société. Car nous sommes tentés, très souvent, de croire que notre vie, c'est comme une propriété qu'on devrait protéger contre les autres et élargir le plus possible. Alors, on entre dans un monde de compétition, de comparaison, de classements, qui peut se montrer impitoyable. Quand nous croyons cela, nous oublions que notre vie, elle nous a été éveillée en nous par tous ceux qui nous ont appelés à l'existence. C'est cela qui constitue le fonds vivant de l'humanité, et Dieu est là à l'oeuvre, partout où des hommes s'appellent ou se rappellent à l'existence.
Durant ces trois jours, vous pourrez rencontrer beaucoup de personnes, entendre parler d'initiatives, être témoins de ce que ça change, quand on se met sur le chemin du Serviteur. Alors, profitons- en, ouvrons tout grand nos oreilles, laissons- nous surprendre, laissons -nous étonner, car il se pourrait que l'Esprit veuille nous dire des choses et ouvrir de nouvelles routes pour l'Eglise.

source http://diaconia2013.fr/



" Servons la fraternité "

 

Message final du rassemblement " Diaconia 2013 Servons la fraternité ", à Lourdes, du 9 au 11 mai 2013. 
 

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Personne n'est trop pauvre pour n'avoir rien à partager. La fraternité n'est pas une option, c'est une nécessité. Nous en avons fait l'expérience forte et joyeuse à 12 000, lors du rassemblement Diaconia, de toutes origines et de toutes conditions, représentant des centaines de milliers de chrétiens engagés au service de leurs frères.

A la lecture de l'Evangile, à la suite du Christ serviteur, tous ont appris à écouter la voix des pauvres de notre temps. Chacun a été entendu dans sa singularité : ceux qui souffrent, malades, handicapés, personnes seules ou abandonnées, sans domicile ou mal logées, chômeurs ou précaires, divorcés, remariés ou non, salariés en souffrance ou menacés dans leur emploi, jeunes sans perspectives d'avenir, retraités à très faibles ressources, locataires menacés d'expulsion, tous ont pris la parole. Leurs mots, leurs colères sont aussi dénonciation d'une société injuste qui ne reconnaît pas la place de chacun. Ils sont une provocation au changement. Il est temps de sortir de nos zones de confort. Comme le dit le Pape François, il est temps d'aller aux périphéries de l'Eglise et de la société.

Ensemble, osons le changement de regard sur les plus fragiles. Abandonnons un regard qui juge et humilie pour un regard qui libère. Nous n'avons pas de prochain clé en main. La proximité se construit chaque jour.

Ensemble, osons le changement d'attitude au sein des communautés chrétiennes pour que les pauvres y tiennent toute leur place. Cette conversion passe notamment par un développement des collaborations dans et hors de l'Eglise.

Ensemble, osons le changement de politiques publiques, du local à l'international. Que les décisions prises visent à prendre en compte la situation des plus fragiles dans le respect, la justice et la dignité.

Ensemble, osons le changement dans nos modes de vie, pour respecter la création où les liens humains sont premiers et préserver l'avenir des générations futures.

Le rassemblement Diaconia, voulu par l'Eglise de France, est une étape. Le temps de l'engagement se poursuit. Les participants appellent tous les baptisés et tous les hommes et femmes de bonne volonté qui se retrouvent dans les valeurs de l'Evangile, à se mettre en route, ensemble, pour construire une société juste et fraternelle. Une société où l'attention aux pauvres guide toutes nos actions.

Lourdes, le samedi 11 mai 2013

 source: www.eglise.catholique.fr



19/05/2013




« Viens Esprit Saint »
 
 
«Pauvre Eglise!» s’exclame le jeune clerc sanglé dans son uniforme anthracite et chaleureusement approuvé par une équipe de jeunes couples appréciant la sentence.
«Pauvre Eglise ! Elle a abandonné ses pratiques séculaires, sa langue universelle, ses signes distinctifs et surtout l’affirmation claire de sa doctrine immuable. Elle a supporté ses prêtres sécularisés qui ont voulu se faire peuple et n’ont réussi qu’à l’éloigner de nos églises. Et ce Concile, dont on a fait la Loi et les Prophètes et qui a été si mal interprété!
Oui, nous, les jeunes générations nous payons les inconséquences de nos anciens mais, nous voilà sur le chantier, «réparateurs de brèches », et, Dieu aidant, nous referons catholique notre Eglise. D’ailleurs, l’Esprit Saint ne l’a jamais abandonnée et Il lui a donné en la personne de nos derniers souverains pontifes les chefs qu’elle attendait.»

« Pauvre Eglise!» me murmure au creux de l’oreille, ce vieux militant chrétien à la sortie d’une réunion clairsemée.
« Nous voilà revenus au temps des dentelles et des courbettes, de l’arrogance des héritiers et du mépris pour les vieux bergers fatigués, de la componction affichée et des chapes dorées, des processions chantées et des bannières déployées. Et ce Concile, qui avait soulevé tant d’espoirs, le voici soumis à la torture des interprétations, comme s’il n’était qu’une collection de vieux parchemins défraîchis.
Enfin, gardons courage ! L’Esprit Saint n’a jamais abandonné l’Eglise et le peuple chrétien saura bien garder le sens de la Foi malgré tout et tous ! »

Même constat au départ, même constat à l’arrivée. Entre les deux de quoi diverger, se soupçonner, s’invectiver, s’ignorer et peut-être se détester.
A moins que chaque clan retourne sur lui-même le mot « pauvre » et puisse dire avec l’adversaire : « Oui, pauvre Eglise car elle continue avec nos pauvretés, nos rigidités, nos légèretés et nos outrances à témoigner de Celui qui se révèle encore à ceux et celles qui sont en attente. Car le «Peuple est en attente», non pas d’une Eglise timorée ou triomphante, grincheuse ou souriante, ignorante ou savante, mais de Celui qui peut, comme un enfant, lui ouvrir un avenir.
Alors, les uns et les autres reconnaîtront qu’aucune langue ne peut, seule, exprimer Celui qui reste l’Ineffable et toutes resteront nécessaires pour se faire entendre des multitudes.
Aucune expression doctrinale ne pourra s’arroger, seule, le monopole de la Vérité et toutes les approches théologiques seront requises pour refléter un rayonnement de la lumière du Verbe.
Aucune liturgie n’atteindra, seule, l’intensité de la Sainte Cène, mais tous les rites s’y essaieront, et chacun pour sa part lèvera un coin du voile du mystère divin.

Pauvre et Sainte Eglise tout à la fois, qui continue à aller de l’avant avec et malgré nos sursauts et nos envasements, nos assauts fracassants et nos chutes vertigineuses, nos arrêts fréquents et nos changements de direction.

Jamais l’obscurité de la nuit de Bethléem n’éteindra le scintillement de l’étoile des mages dans le ciel du peuple en attente.
Et au terme de son long voyage, la lumière falote des lanternes des bergers de la première Eglise suffira pour lui désigner « l’enfant couché dans une mangeoire ».

Abbé Jean Casanave

10/05/2013

Prières à Marie, reine de la paix




Ô Mère de miséricorde,
nous confions à ton cœur et à ton amour
le peuple entier et l'Église de cette terre.

Garde-nous de toute injustice,
de toute division,
de toute violence et de toute guerre.

Garde-nous de la tentation
et de l'esclavage du péché et du mal.
Sois avec nous!

Aide-nous à vaincre le doute par la foi,
l'égoïsme par le service,
l'orgueil par la mansuétude,
la haine par l'amour.

Aide-nous à vivre l'Évangile
et la folie de la Croix
afin de pouvoir ressusciter avec ton Fils
à la vraie vie, avec le Père,
dans l'unité de l'Esprit Saint.

Ô Mère du Christ,
sois notre réconfort
et donne force à tous ceux qui souffrent :
aux pauvres, à ceux qui sont seuls,
aux malades, aux non-aimés, aux abandonnés.

Donne la paix à notre terre divisée;
et à tous, la lumière de l'espérance.

Pape Jean-Paul II
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Sainte Marie, mère de l'Amour,
qui, serrant dans tes bras
le doux fruit de ton sein,
entendis résonner dans les cieux de Bethléem
l'annonce angélique de la paix,
premier don au monde du Verbe fait chair,
tourne avec bienveillance ton regard
vers la sombre nuit de notre terre
encore ivre de haine et de violence.

Mère de miséricorde,
qui donnas au monde le Sauveur,
obtiens pour les gouvernants la sagesse
et le discernement,
afin qu'ils utilisent les conquêtes de la science
et de la technique
pour promouvoir un développement humain
respectueux de la création
et des projets de justice, de solidarité et de paix.
Fais que les ennemis s'ouvrent au dialogue,

que les adversaires se serrent la main
et que les peuples se rencontrent dans la concorde.

Vierge Marie,
qui, dans le secret de la maison de Nazareth
as vécu avec amour simple et fidèle
la dimension quotidienne du rapport familial,
entre dans chacune de nos familles
et dissous le gel de l'indifférence et du silence
qui rend étrangers et lointains
les parents entre eux et avec leurs propres enfants.

Marie, reine de la paix,
aide-nous à comprendre que la paix primordiale
que nous devons atteindre
est celle du coeur libéré du péché,
et fais qu'ainsi purifiés,
nous puissions nous aussi devenir
des constructeurs de paix,
afin que la cité de l'homme
puisse se transformer en chantier laborieux
où se réalise le salut du Christ ton Fils,
qui est la paix véritable et durable. AMEN!

Cardinal RENATO R. MARTINO