23/02/2014



Non à la nouvelle idolâtrie de l’argent

55. Une des causes de cette situation se trouve dans la relation que nous avons établie avec l’argent, puisque nous acceptons paisiblement sa prédominance sur nous et sur nos sociétés. La crise financière que nous traversons nous fait oublier qu’elle a à son origine une crise anthropologique profonde : la négation du primat de l’être humain ! Nous avons créé de nouvelles idoles. L’adoration de l’antique veau d’or (cf. Ex 32, 1-35) a trouvé une nouvelle et impitoyable version dans le fétichisme de l’argent et dans la dictature de l’économie sans visage et sans un but véritablement humain. La crise mondiale qui investit la finance et l’économie manifeste ses propres déséquilibres et, par-dessus tout, l’absence grave d’une orientation anthropologique qui réduit l’être humain à un seul de ses besoins : la consommation.
56. Alors que les gains d’un petit nombre s’accroissent exponentiellement, ceux de la majorité se situent d’une façon toujours plus éloignée du bien-être de cette heureuse minorité. Ce déséquilibre procède d’idéologies qui défendent l’autonomie absolue des marchés et la spéculation financière. Par conséquent, ils nient le droit de contrôle des États chargés de veiller à la préservation du bien commun. Une nouvelle tyrannie invisible s’instaure, parfois virtuelle, qui impose ses lois et ses règles, de façon unilatérale et implacable. De plus, la dette et ses intérêts éloignent les pays des possibilités praticables par leur économie et les citoyens de leur pouvoir d’achat réel. S’ajoutent à tout cela une corruption ramifiée et une évasion fiscale égoïste qui ont atteint des dimensions mondiales. L’appétit du pouvoir et de l’avoir ne connaît pas de limites. Dans ce système, qui tend à tout phagocyter dans le but d’accroître les bénéfices, tout ce qui est fragile, comme l’environnement, reste sans défense par rapport aux intérêts du marché divinisé, transformés en règle absolue.
Non à l’argent qui gouverne au lieu de servir
57. Derrière ce comportement se cachent le refus de l’éthique et le refus de Dieu. Habituellement, on regarde l’éthique avec un certain mépris narquois. On la considère contreproductive, trop humaine, parce qu’elle relativise l’argent et le pouvoir. On la perçoit comme une menace, puisqu’elle condamne la manipulation et la dégradation de la personne. En définitive, l’éthique renvoie à un Dieu qui attend une réponse exigeante, qui se situe hors des catégories du marché. Pour celles-ci, si elles sont absolutisées, Dieu est incontrôlable, non-manipulable, voire dangereux, parce qu’il appelle l’être humain à sa pleine réalisation et à l’indépendance de toute sorte d’esclavage. L’éthique – une éthique non idéologisée – permet de créer un équilibre et un ordre social plus humain. En ce sens, j’exhorte les experts financiers et les gouvernants des différents pays à considérer les paroles d’un sage de l’antiquité : « Ne pas faire participer les pauvres à ses propres biens, c’est les voler et leur enlever la vie. Ce ne sont pas nos biens que nous détenons, mais les leurs ».[55]
58. Une réforme financière qui n’ignore pas l’éthique demanderait un changement vigoureux d’attitude de la part des dirigeants politiques, que j’exhorte à affronter ce défi avec détermination et avec clairvoyance, sans ignorer, naturellement, la spécificité de chaque contexte. L’argent doit servir et non pas gouverner ! Le Pape aime tout le monde, riches et pauvres, mais il a le devoir, au nom du Christ, de rappeler que les riches doivent aider les pauvres, les respecter et les promouvoir. Je vous exhorte à la solidarité désintéressée et à un retour de l’économie et de la finance à une éthique en faveur de l’être humain.
Non à la disparité sociale qui engendre la violence
59. De nos jours, de toutes parts on demande une plus grande sécurité. Mais, tant que ne s’éliminent pas l’exclusion sociale et la disparité sociale, dans la société et entre les divers peuples, il sera impossible d’éradiquer la violence. On accuse les pauvres et les populations les plus pauvres de la violence, mais, sans égalité de chances, les différentes formes d’agression et de guerre trouveront un terrain fertile qui tôt ou tard provoquera l’explosion. Quand la société – locale, nationale ou mondiale – abandonne dans la périphérie une partie d’elle-même, il n’y a ni programmes politiques, ni forces de l’ordre ou d’intelligence qui puissent assurer sans fin la tranquillité. Cela n’arrive pas seulement parce que la disparité sociale provoque la réaction violente de ceux qui sont exclus du système, mais parce que le système social et économique est injuste à sa racine. De même que le bien tend à se communiquer, de même le mal auquel on consent, c’est-à-dire l’injustice, tend à répandre sa force nuisible et à démolir silencieusement les bases de tout système politique et social, quelle que soit sa solidité. Si toute action a des conséquences, un mal niché dans les structures d’une société comporte toujours un potentiel de dissolution et de mort. C’est le mal cristallisé dans les structures sociales injustes, dont on ne peut pas attendre un avenir meilleur. Nous sommes loin de ce qu’on appelle la “fin de l’histoire”, puisque les conditions d’un développement durable et pacifique ne sont pas encore adéquatement implantées et réalisées.
60. Les mécanismes de l’économie actuelle promeuvent une exagération de la consommation, mais il résulte que l’esprit de consommation effréné, uni à la disparité sociale, dégrade doublement le tissu social. De cette manière, la disparité sociale engendre tôt ou tard une violence que la course aux armements ne résout ni résoudra jamais. Elle sert seulement à chercher à tromper ceux qui réclament une plus grande sécurité, comme si aujourd’hui nous ne savions pas que les armes et la répression violente, au lieu d’apporter des solutions, créent des conflits nouveaux et pires. Certains se satisfont simplement en accusant les pauvres et les pays pauvres de leurs maux, avec des généralisations indues, et prétendent trouver la solution dans une “éducation” qui les rassure et les transforme en êtres apprivoisés et inoffensifs. Cela devient encore plus irritant si ceux qui sont exclus voient croître ce cancer social qui est la corruption profondément enracinée dans de nombreux pays – dans les gouvernements, dans l’entreprise et dans les institutions – quelle que soit l’idéologie politique des gouvernants.

19/02/2014


 
Exhortation apostolique du Pape François 



I. Quelques défis du monde actuel

52. L’humanité vit en ce moment un tournant historique que nous pouvons voir dans les progrès qui se produisent dans différents domaines. On doit louer les succès qui contribuent au bien-être des personnes, par exemple dans le cadre de la santé, de l’éducation et de la communication. Nous ne pouvons cependant pas oublier que la plus grande partie des hommes et des femmes de notre temps vivent une précarité quotidienne, aux conséquences funestes. Certaines pathologies augmentent. La crainte et la désespérance s’emparent du cœur de nombreuses personnes, jusque dans les pays dits riches. Fréquemment, la joie de vivre s’éteint, le manque de respect et la violence augmentent, la disparité sociale devient toujours plus évidente. Il faut lutter pour vivre et, souvent, pour vivre avec peu de dignité. Ce changement d’époque a été causé par des bonds énormes qui, en qualité, quantité, rapidité et accumulation, se vérifient dans le progrès scientifique, dans les innovations technologiques et dans leurs rapides applications aux divers domaines de la nature et de la vie. Nous sommes à l’ère de la connaissance et de l’information, sources de nouvelles formes d’un pouvoir très souvent anonyme.

Non à une économie de l’exclusion

53. De même que le commandement de “ne pas tuer” pose une limite claire pour assurer la valeur de la vie humaine, aujourd’hui, nous devons dire “non à une économie de l’exclusion et de la disparité sociale”. Une telle économie tue. Il n’est pas possible que le fait qu’une personne âgée réduite à vivre dans la rue, meure de froid ne soit pas une nouvelle, tandis que la baisse de deux points en bourse en soit une. Voilà l’exclusion. On ne peut plus tolérer le fait que la nourriture se jette, quand il y a des personnes qui souffrent de la faim. C’est la disparité sociale. Aujourd’hui, tout entre dans le jeu de la compétitivité et de la loi du plus fort, où le puissant mange le plus faible. Comme conséquence de cette situation, de grandes masses de population se voient exclues et marginalisées : sans travail, sans perspectives, sans voies de sortie. On considère l’être humain en lui-même comme un bien de consommation, qu’on peut utiliser et ensuite jeter. Nous avons mis en route la culture du “déchet” qui est même promue. Il ne s’agit plus simplement du phénomène de l’exploitation et de l’oppression, mais de quelque chose de nouveau : avec l’exclusion reste touchée, dans sa racine même, l’appartenance à la société dans laquelle on vit, du moment qu’en elle on ne se situe plus dans les bas-fonds, dans la périphérie, ou sans pouvoir, mais on est dehors. Les exclus ne sont pas des ‘exploités’, mais des déchets, ‘des restes’.

54. Dans ce contexte, certains défendent encore les théories de la “rechute favorable”, qui supposent que chaque croissance économique, favorisée par le libre marché, réussit à produire en soi une plus grande équité et inclusion sociale dans le monde. Cette opinion, qui n’a jamais été confirmée par les faits, exprime une confiance grossière et naïve dans la bonté de ceux qui détiennent le pouvoir économique et dans les mécanismes sacralisés du système économique dominant. En même temps, les exclus continuent à attendre. Pour pouvoir soutenir un style de vie qui exclut les autres, ou pour pouvoir s’enthousiasmer avec cet idéal égoïste, on a développé une mondialisation de l’indifférence. Presque sans nous en apercevoir, nous devenons incapables d’éprouver de la compassion devant le cri de douleur des autres, nous ne pleurons plus devant le drame des autres, leur prêter attention ne nous intéresse pas, comme si tout nous était une responsabilité étrangère qui n’est pas de notre ressort. La culture du bien-être nous anesthésie et nous perdons notre calme si le marché offre quelque chose que nous n’avons pas encore acheté, tandis que toutes ces vies brisées par manque de possibilités nous semblent un simple spectacle qui ne nous trouble en aucune façon.    
 (à suivre)

05/02/2014


La laïcité à la béarnaise  (Abbé Jean Casanave)


A l’occasion du centenaire de la séparation des Eglises et de l’Etat, un colloque se tenait dans l’Abbaye-école de Sorèze à l’initiative, il faut le noter, d’une religieuse  (Octobre 2004)Les  représentants de diverses familles de pensée laïques ou religieuses s’étaient donné rendez-vous et avaient confronté leurs analyses sous la présidence d’un éminent historien: René Rémond. Après avoir écouté tous les orateurs, il fit une magistrale synthèse des débats et  concluait, qu’après avoir traversé bien des périodes tourmentées, la société française pouvait enfin connaître le temps d’une«laïcité apaisée ».

Quatorze ans plus tard, le diagnostic est-il le même ?
Il semble que de lourds nuages viennent noircir l’horizon « de ceux qui croyaient au ciel et de ceux qui n’y croyaient pas ».
La montée de la mouvance islamiste de part le monde et quelques coups d’éclats de fanatiques dans notre pays ont réveillé la suspicion à l’égard de toutes les religions. On  s’est empressé de stigmatiser tout ce qui pouvait ressembler à des signes religieux dans le vaste espace public.  On a proclamé haut et fort que la religion ne devait pas franchir la sphère de la vie privée et de la conscience individuelle. Ce raidissement officiel, tout à fait compréhensible quand la paix publique est en jeu, a provoqué, par effet de balancier, un sentiment de discrimination parmi les croyants. Ils  ne comprennent pas en quoi l’affirmation de leurs convictions religieuses peut gêner leur participation au bien commun.

Les choses auraient pu en rester là. Mais nos gouvernants, grisés par une frénésie de légiférer sur tout, ont voulu remettre en cause quelques principes qui fondaient jusqu’ici la société et qui méritaient un autre traitement que celui d’une bataille politicienne et partisane.

Tout ceci se passe sur fond d’ébranlement général des valeurs consécutives à l’effacement des idéologies et au brouillage de toute perspective d’avenir dû à une crise économique qui exacerbe les clivages. Et ce manque de repères assurés pousse les jeunes générations à adhérer à des visions du monde plus tranchées susceptibles de justifier un idéalisme intransigeant.

De la suspicion à l’incompréhension, de l’incompréhension à la thèse du complot et au délit de persécution, les réseaux sociaux franchissent allègrement le pas. Tout est bon pour accuser les religions liberticides de maintenir les sociétés sous l’étouffoir de l’obscurantisme. Tout est bon pour débusquer le travail de sape des lobbies antireligieux qui organiseraient sous cape, sous prétexte de respect et de dignité de l’individu, une dégénérescence de l’humanité. Entre le déni de tout héritage religieux et la soumission à une tradition imposée y-a-t-il une autre posture ?

Comment se pratique la laïcité dans de nombreux villages du Béarn et dans bien d’autres communes rurales, du moins en ce qui concerne la religion catholique? 
Les municipalités mettent un point d’honneur à restaurer et à entretenir des églises. Celles-ci le cas échéant ouvrent leurs portes à des manifestations artistiques, après accord préalable des parties concernées sur le contenu  et le déroulement des ces évènements. Quand un curé est nommé dans une paroisse, il ne tarde pas à rendre visite aux maires des villages qui la composent. Il n’est pas rare, à l’occasion des obsèques de voir le premier magistrat, qui est le seul à connaître tous les habitants, prendre la parole au début ou en fin de cérémonie pour évoquer la vie du défunt. Et quand une paroisse a besoin d’une salle plus vaste pour des activités occasionnelles, elle se tourne vers la mairie et obtient, en général, l’usage des locaux comme les autres associations. Lorsque la secrétaire paroissiale est en même temps responsable du centre sportif municipal, personne ne s’offusque de savoir qu’elle détient les clefs de l’église et de la salle de gymnastique.

Quel intérêt aurait-on à prêcher je ne sais quelle croisade ou à remettre en cause cette laïcité apaisée et courtoise qui s’exerce dans le respect des prérogatives de chacun ? 
Prenons garde : une seule étincelle peut rallumer de vieux brasiers. Le mépris ou l’arrogance peuvent détériorer très vite ce capital de sympathie que les Eglises avaient su patiemment tisser entre elles et une majorité de la population de nos campagnes depuis que chrétiens et laïques avaient partagé les horreurs des dernières guerres et la construction de l’Europe. On pourra objecter que l’Evangile n’a jamais été consensuel et que Jésus a vomi les tièdes. Effectivement, il n’a pas mis sa langue dans sa poche, mais il a remis l’épée dans le fourreau.

Que peut-on faire ?
Imiter le regretté René Rémond. Personne, à l’époque, n’a contesté son discours sur la séparation des Eglises et de l’Etat. Parce qu’il était compétent dans son domaine professionnel et intelligent dans l’appréciation des situations et d’autrui, nul ne lui reprochait d’être croyant et de le dire ouvertement, sans ostentation et sans polémique inutile.

04/02/2014





Oui, Dieu guérit aujourd’hui!  (Témoignage de Christine)

À 48 ans, j’apprends que je suis atteinte de la maladie de Parkinson. Pendant quelques  jours je n’ai plus envie de rien….puis la vie est plus forte et commence le combat.
Pourtant, je ne peux plus prier. Alors, je me laisse porter pendant au moins deux ans, essayant aussi de cacher mon état aux collègues.
En 2005, 3 ans plus tard, devant réduire mon temps de travail, je décide d’aller me baigner à Lourdes pour demander ma guérison.
Le 7 octobre, attendant mon tour aux piscines, les frères dominicains viennent nous porter la communion. J’en suis surprise et très émue.
Je sens la délicatesse et la discrétion de tous ces bénévoles qui ne veulent pas se mettre entre DIEU et nous, les malades.
Le lundi, ma collègue de travail me dit : « Ce qui me frappe le plus, c’est que tu te ressers de ton bras gauche ».
Un souvenir revient à mon esprit. A Lourdes, après m’être baignée, j’ai rencontré une dame qui montait péniblement les marches pour aller à la chapelle de l’Immaculée Conception, et sans hésiter, je lui ai présenté mon bras gauche que je cachais toujours car atrophié et tremblant. C’était ma 1ère guérison.

Du sacrement des malades au Pardon
 Le 11 février 2007, je demande au prêtre de ma paroisse s’il y a une préparation  pour recevoir le sacrement des malades. Sa réponse « Vous l’aurez ! » me surprend.
 En paroisse, aucune préparation n’est organisée et cependant l’Esprit Saint m’aide à travers des rencontres et des évènements.
 Au travail, lors d’un différend, une phrase me vient à l’esprit « Il est plus facile de donner que de recevoir ! » (Voir note 1)
 Le soir, en lisant la vie de Sœur Faustine et l’encyclique Dives in Misericordia de Jean Paul II, « Donner-Recevoir » m’interpelle :

.Qu’y avait-il dans l’Evangile que je n’acceptais pas ?
Le Christ mort pour moi ! Cela me contrariait.
Ne comprenant rien, je dis au Seigneur: si tu veux qu’on passe par le pardon, d’accord !

En même temps, en cette période de Carême, remonte de mon cœur, une brouille avec ma sœur. J’ai versé beaucoup de larmes mais, j’ai dû avouer au Seigneur que je n’arrivais pas à dépasser ma rancœur.
Il fallait faire quelque chose, alors j’ai invité ma sœur à la cérémonie du sacrement des malades qui s’est déroulée en paroisse à 15 heures lors de la messe du Dimanche de la Miséricorde Divine.
Après la cérémonie, devant le tombeau de mon père, je me surprends à dire : « père, je te demande pardon. »
Pourquoi ? Je ne suis pas fâchée avec mon père !
N’ayant toujours pas trouvé la réponse, le mardi voilà que tout à coup je comprends mais je ne peux pas l’expliquer : Mais je suis pardonnée !

Alors physiquement, en une fraction de seconde, je sens quelque chose sortir de moi et… je m’aperçois que la rancœur a disparu de mon cœur. De nouveau, l’AMOUR A PRIS PLACE !

 Mais alors Seigneur, on reçoit tout, même le pardon pour le donner.

Je suis incapable de pardonner sans TOI, passer du non-amour à l’Amour, c’est le passage de la Mort à la Vie.

 Réconciliation
 Après avoir reçu son pardon, je dis au Seigneur : Maintenant il faut que je reparte voir ma sœur, comment faire ?
Un dimanche, en paroisse on chante: 
« Ecoute la voix du Seigneur, prête l’oreille de ton cœur » ; j’aime la musique, le chant, mais je ne me rappelle jamais les paroles… je retiens un seul mot : douce.
Un autre dimanche, même chant, le mot audace me frappe puis une troisième fois, rejoins ton frère : c’est le déclic !

Dans le même temps, une commerciale sonne à ma porte et grand hasard, elle connaît ma sœur à qui elle me demande de lui transmettre son bonjour. La même semaine, ma mère me dit : «  Ta sœur a demandé de tes nouvelles ! »
Douce
Audace
Rejoins ton frère
Un bonjour à transmettre

OK SEIGNEUR ! J’y vais cet après-midi. Et je me suis réconciliée avec ma sœur.

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1) Voir dans Actes des apôtres chapitre 20 Verset 35 :
Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.
Cette phrase n’a pas été conservée par les Évangiles.
  
2) DIVES IN MISERICORDIA de Jean Paul II
Celui qui donne devient plus généreux lorsqu’il se sent payé en retour par celui qui accepte son don ; réciproquement, celui qui sait recevoir le don avec la conscience que lui aussi fait du bien en l’acceptant, sert pour sa part la grande cause de la dignité de la personne, et donc contribue à unir les hommes entre eux d’une manière plus profonde.

03/02/2014


« Ga­li­lée car­re­four des païens » et c’est jus­te­ment dans cette ré­gion sus­pec­tée de mau­vai­ses fré­quen­ta­tions que Jé­sus inau­gure sa mis­sion et ap­pelle ses apô­tres. C’est de là que «  la grande lu­mière qui brille dans les té­nè­bres » an­non­cée par Is­aïe doit se ré­pan­dre sur tous les peu­ples.

No­tre pape Fran­çois nous a gra­ti­fiés d’une Ex­hor­ta­tion pour nous en­cou­ra­ger à de­ve­nir à no­tre tour des «dis­ci­ples-mis­sion­nai­res». Le dis­ci­ple est ce­lui qui suit (Le Christ) le mis­sion­naire ce­lui qui sort(vers les au­tres). Cha­que chré­tien est « dis­ci­ple-mis­sion­naire » pour que toute l’Eglise se main­tienne en état d’évan­gé­li­sa­tion.

Mais pour­quoi évan­gé­li­ser…en­core? Pour au moins deux rai­sons.
La pre­mière: Pour rap­pe­ler à l’homme d’au­jourd’hui qu’il vaut plus qu’un bul­le­tin de paye et même que tout l’or du monde comme le di­sait le fon­da­teur de la JOC.
Le siè­cle der­nier a été mar­qué par l’af­fron­te­ment de deux idéo­lo­gies qui se par­ta­geaient le monde. Ces vi­sions du monde avaient l’avan­tage de don­ner des re­pè­res et des va­leurs aux in­di­vi­dus pour con­duire leur vie se­lon une cer­taine co­hé­rence et pour les orien­ter vers un idéal. A l’est, l’homme so­cial au ser­vice du col­lec­tif ; à l’ouest, l’homme li­bé­ral at­ta­ché à la li­ber­té et à la res­pon­sa­bi­li­té in­di­vi­duelle. Il y a une tren­taine d’an­nées, ces idéo­lo­gies se sont ef­fon­drées et l’homme li­bé­ral comme l’homme so­cial se sont mis à ge­noux de­vant ce que l’on a ap­pe­lé la loi du mar­ché, c’est-à-dire la loi du seul pro­fit. D’un côté comme de l’au­tre, l’homme est de­ve­nu non seu­le­ment un con­som­ma­teur mais en­core un pro­duit de con­som­ma­tion que l’on jette comme un dé­chet, se­lon l’ex­pres­sion du Pape. J.L.Servan Schrei­ber peut in­ti­tu­ler son der­nier li­vre « Pour­quoi les ri­ches ont ga­gné » !
Evan­gé­li­ser donc, pour rap­pe­ler à l’homme que sa vo­ca­tion de Fils de Dieu le li­bère de tout as­su­jet­tis­se­ment  à quel­que loi que ce soit, hor­mis celle de l’amour.
Deuxième rai­son : Rap­pe­ler à no­tre so­cié­té que Dieu veut no­tre bon­heur.
Dans ce con­texte de perte de va­leurs, l’in­di­vi­du-roi veut que le monde, la na­ture, la so­cié­té obéis­sent à son bon vou­loir et ne sup­porte plus au­cune con­trainte. Or, pour cer­tains, les re­li­gions, en­vers les­quel­les ils af­fi­chent une igno­rance af­fli­geante, cons­ti­tuent l’obs­ta­cle le plus im­por­tant à la li­ber­té in­di­vi­duelle. Et tout est bon pour com­bat­tre les re­li­gions même s’il faut pour cela ébran­ler les fon­de­ments même de la so­cié­té par une lé­gis­la­tion hâ­tive et à courte vue.
Evan­gé­li­ser, pour rap­pe­ler que la Foi est faite pour no­tre bon­heur et non pour nous ré­duire en es­cla­vage. Déjà le li­vre du deu­té­ro­nome nous re­com­man­dait 
de « choi­sir le bon­heur et non le mal­heur »
Mais com­ment évan­gé­li­ser ?
Re­pre­nons le ti­tre de l’ex­hor­ta­tion pa­pale : « La joie de la Foi ». 
Evan­gé­li­ser joyeu­se­ment. Il ne s’agit pas d’en­trer dans une arène pour me­ner un com­bat où il fau­drait ren­dre coup pour coup, in­jure pour in­jure, mé­pris pour mé­pris. On n’évan­gé­lise pas har­gneu­se­ment mais joyeu­se­ment. Nous de­vons dire ce que nous avons à dire sans met­tre la lan­gue dans la po­che mais sans sor­tir à tout ins­tant l’épée du four­reau. Un cer­tain nom­bre de ré­seaux pra­ti­quent au­près des chré­tiens une sorte de har­cè­le­ment pour des mo­bi­li­sa­tions qui sen­tent sou­vent l’amal­game dan­ge­reux et dans le ton em­ployé et sur le but visé.
Evan­gé­li­ser joyeu­se­ment, c’est vi­vre se­rei­ne­ment no­tre vie de croyant sans honte et sans agres­si­vi­té en gar­dant tou­jours un re­gard bien­veillant sur le monde qui est le nô­tre et que Dieu, lui, con­ti­nue à ai­mer jus­que dans sa pas­sion. Dans une so­cié­té sou­vent bien pes­si­miste, gar­dons une con­fiance sou­riante en l’ave­nir puis­que nous sa­vons que même no­tre dis­pa­ri­tion et no­tre mort n’au­ront pas le der­nier mot.

Abbé Jean Ca­sanave