28/12/2011

 Publié dans La Croix  17-18 décembre 2011 

Teilhard et l’incarnation du Christ
Henri Madelin, Service jésuite européen


Le P. Teilhard de Chardin n’a pas fini de féconder notre pensée et de stimuler notre foi, surtout en ce temps liturgique où grands et petits s’émerveillent en contemplant la crèche.
Le P. Martelet et le P. de Lubac ont su mettre en valeur l’originalité de sa présentation du mystère de l’incarnation (1). Ce jésuite, « pèlerin de l’avenir » , écrit, l’année de sa mort, dans le carnet de retraite qu’il tient fidèlement : « Je vais au-devant de Celui qui vient. » Comme Élie, comme le Christ dans l’Évangile, il appelle sur lui le feu, « le feu qui était au commencement », « le feu capable de tout pénétrer ».
Ce passionné de Dieu est en même temps un passionné du monde. Il a exploré et arpenté notre planète toute sa vie. Pour lui, les anciennes représentations de notre univers doivent s’effacer pour laisser place à une nouvelle vision qu’il a pressentie avant beaucoup d’autres et qui renouvelle toutes les dimensions de la foi pour le croyant d’aujourd’hui. Aux yeux de l’homme contemporain en effet, l’univers est un long processus d’expansion continue. Après avoir découvert l’espace dans la foulée d’hommes de science comme Copernic et Galilée, nous sommes en présence de deux abîmes, celui du passé et de l’avenir et celui de l’infime et de l’immense. La création postule, selon Teilhard, l’existence d’un centre unificateur ; on la voit se déployer comme « un grand geste continu, espacé sur la totalité du temps ; elle dure encore et, incessamment bien qu’imperceptiblement, le monde émerge au-dessus du néant », comme un « tout spécifique doué d’une puissance de développement organisé ». Le cosmos n’est pas figé dans un équilibre statique, il est le produit d’une Union créatrice, attirée vers un point de rencontre ultime appelé point Oméga et le Christ est « l’axe et le sommet » de cette « maturation » universelle.
C’est en suivant les lois de cette cosmogénèse que nous pouvons mieux comprendre ce que signifie pour nous la nativité du Christ. « Comme la création (dont elle est la face visible), l’incarnation est un acte coextensif à la durée du monde. » Pour Dieu, s’incarner dans un monde en évolution, c’est y naître. Or, comment y naître, sinon à partir d’une personne et au terme de longues préparations en Israël et de novations dans le cours des multiples civilisations et cultures humaines. D’où cette splendide méditation que l’on peut lire dans Mon Univers en 1924 :
« La petitesse du Christ dans son berceau et les petitesses bien plus grandes qui ont précédé son apparition parmi les hommes ne sont pas seulement une leçon morale d’humilité. Elles sont d’abord l’application d’une loi de naissance et, consécutivement, le signe d’une emprise définitive de Jésus sur le Monde. (…) Les prodigieuses durées qui précèdent le premier Noël ne sont pas vides du Christ, mais pénétrées de son influx puissant. C’est l’agitation de sa conception qui remue les masses cosmiques et dirige les premiers courants de la biosphère. C’est la préparation de son enfantement qui accélère les progrès de l’Instinct et l’éclosion de la pensée sur Terre. Ne nous scandalisons plus, sottement, des attentes interminables que nous a imposées le Messie. Il ne fallait rien moins que les labeurs effrayants et anonymes de l’homme primitif, et la longue beauté égyptienne, et l’attente inquiète d’Israël, et le parfum lentement distillé des mystiques orientales, et la sagesse cent fois raffinée des Grecs pour que sur la tige de Jessé et de l’humanité la fleur pût éclore. Toutes ces préparations étaient cosmiquement, biologiquement, nécessaires pour que le Christ prît pied sur la scène humaine. Et tout ce travail était mû par l’éveil actif et créateur de son âme en tant que cette âme humaine était élue pour animer l’Univers. Quand le Christ apparut entre les bras de Marie, il venait de soulever le Monde. »
Le Christ peut être appelé «  Christ évoluteur » puisque l’incarnation se continue au fil des temps. C’est ce qu’annoncent saint Paul et saint Jean dans leurs écrits. C’est ce que précise Teilhard dans La Vie cosmique datée de 1916 : « Depuis que Jésus est né, qu’Il a fini de grandir, qu’Il est mort, tout a continué de se mouvoir parce que le Christ n’a pas achevé de se former. Il n’a pas ramené à lui les derniers plis de sa Robe de chair et d’amour que lui forment ses fidèles. Le Christ mystique n’a pas atteint sa pleine croissance, ni donc le Christ cosmique. L’un et l’autre, tout à la fois, ils sont et ils deviennent ; et dans la prolongation de cet engendrement est placé le ressort ultime de toute activité créée. Le Christ est le Terme de l’Évolution, même naturelle, des êtres ; l’Évolution est sainte. »
« L’attente, nous rappelle le P. Teilhard dans Le Milieu divin , est la fonction chrétienne par excellence. »

(1) cf. Cardinal Henri de Lubac, La Pensée religieuse du P. Pierre Teilhard de Chardin, Cerf, 2002, p. 27-31
et Gustave Martelet, Teilhard de Chardin, prophète d’un Christ toujours plus grand, Lessius, 2005, p. 51-65.

Message de Noël de Monseigneur Aillet

     

                         Laissez-vous réconcilier avec Dieu !

          L’année 2011  s’achève sur un bilan contrasté, dans un monde où l’inquiétude tend à l’emporter.
  •  Ce que les occidentaux ont appelé le « printemps arabe », où une formidable aspiration à la liberté s’est révélée à la face du monde, semble avoir été confisqué par la victoire électorale des partis islamistes, assombrissant d’autant le sort des chrétiens déjà victimes de tant de discriminations et de persécutions. 
  • Les efforts louables des pays de la communauté européenne, gravement confrontés à la crise financière, pour faire prévaloir entre eux la solidarité, se heurtent à un souci excessif de sauver l’euro, avec des conséquences économiques et sociales qui pèsent lourdement sur les plus pauvres, comme l’indique le rapport annuel du Secours catholique. 
  • Le processus de paix au Pays basque, avec l’annonce de l’arrêt définitif de la lutte armée, unanimement saluée, n’en laisse pas moins des plaies ouvertes: la souffrance des familles tant des victimes de la violence que des prisonniers politiques.
  • En Afrique, réservoir de jeunesse et « continent de l’Espérance », selon l’expression du Pape Benoît XVI, la famine, la guerre, la corruption et l’exploitation insolente des pays riches ou émergents continuent de sévir, tandis que l’Europe, marquée par un hiver démographique persistant, s’enfonce dans la dépression. Il semble même ici que l’on n’aime pas la jeunesse : on tue les enfants avant leur naissance, on traque les personnes handicapées jusque dans le ventre de leur mère, on brouille médiatiquement, voire légalement, les repères familiaux nécessaires à la structuration de la personne en croissance, on peine à garantir un avenir aux jeunes, on ne sait plus répondre à leur quête légitime de sens. 
  • Le laïcisme ambiant, avec ses relents de manifestations antichrétiennes, cherche à expulser Dieu de la vie des personnes et des sociétés, prétendant même construire un paradis sans lui. L’expérience montre pourtant qu’un monde sans Dieu devient un enfer, où prévalent les égoïsmes, la division dans les familles, la haine entre les personnes et les nations, le manque d’amour, de joie et d’espérance.

C’est sur ce fond de crise et d’inquiétude que nous nous apprêtons à célébrer la fête de Noël.

Tandis qu’à l’instar de l’empereur Auguste voulant démontrer sa puissance « en ordonnant de recenser toute la terre » (Lc 2, 1), les financiers et les hommes d’Etat s’agitent, les partis et les candidats entrent en campagne en vue des prochaines élections, avec l’intention de sauver un avenir que tous estiment gravement compromis, nos yeux se tournent vers l’humble crèche où l’Enfant de Bethléem, pauvre et fragile, s’offre une nouvelle fois à notre adoration !
La justice et la paix n’adviendront qu’au moyen de la réconciliation : une réconciliation entre les hommes et les nations qui passe par une démarche de guérison intérieure que seul le Christ Jésus peut accomplir dans les cœurs. C’est vrai pour la résolution des conflits en Afrique, pour l’Europe en recherche d’unité politique, pour l’accomplissement du processus de paix au Pays basque : seule une purification intérieure peut permettre de vraies réconciliations et établir les conditions durables de la justice et de la paix. Mais cela n’adviendra pas sans Dieu ! Et c’est là notre espérance : « Oui ! un enfant nous est né, un fils nous a été donné ; l’insigne du pouvoir est sur son épaule ; on proclame son nom : ‘Merveilleux-Conseiller, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix’ » (Is 9, 5). « Car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui vous est né un sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né, emmailloté et couché dans une crèche » (Lc 2, 10-12). Alors : venez, adorons-le !
Saint et joyeux Noël à tous !
+ Marc AILLET,
Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron.

17/12/2011

Le sacrement du pardon

Recevoir le pardon au nom de Dieu.

Un miracle de Jésus nous montre la réalité du pardon reçu de la part de Dieu. C'est l'épisode du paralysé pardonné et guéri (Matthieu 9, 2-8 = Marc 2, 3-12 = Luc 5,18-26). Jésus dit au paralysé « Tes péchés te sont pardonnés », scanda­lisant son entourage : « Quel est cet homme qui dit des blas­phèmes ? Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? » Alors Jésus guérit le paralysé : « pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur terre le pouvoir de pardonner les péchés », suscitant cette réaction de la foule: "Aujourd'hui, nous avons vu des choses extraordinaires." Aujourd'hui, nous n'avons peut-être pas fait de grands progrès depuis l'époque de Jésus: «Moi, je me confesse directement à Dieu.» Ce qui reprend la réaction des contemporains de Jé­sus : « Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? » Pourtant, Jésus nous montre qu'il a « sur terre le pouvoir de pardonner les péchés » A sa suite, les prêtres, sans prétendre être parfaits, ont reçu ce trésor au service de leurs frères et sœurs : donner le pardon de la part de Dieu. Passerons-nous à côté de ce bonheur ?
Abbé Jean-Marie Barennes
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Célébrations pénitentielles avec absolution individuelle.


Je veux recevoir le sacrement  Lundi 19 décembre: 15 h Sainte Marie

 Jeudi 22 décembre: 19h Notre Dame.

Permanence des confessions. Vendredi 23 décembre

 Notre Dame de l0h à 12h

 Sainte Marie de 15h à 17h