30/04/2014


Saint Jean XXIII (1881-1963)


Le fils d’une pauvre famille de paysans italiens, devenu prêtre, évêque, nonce apostolique, cardinal, pape, bienheureux puis saint  ! Une telle trajectoire pourrait faire penser qu’Angelo Roncalli était un ambitieux. Ce qui constituerait un contresens total ! Encore séminariste à Rome, le futur saint Jean XXIII écrit, dès 1903, cette phrase explicite : « Je serai ce que le Seigneur voudra que je sois. » Cet abandon quotidien à la volonté divine se retrouve dans la devise épiscopale que Mgr Roncalli se choisit en 1925 : « Obéissance et paix. »Obéissance, en acceptant toutes les missions que l’Église allait lui confier, même les plus déconcertantes, à l’image de sa nomination comme représentant du Saint-Siège dans la très orthodoxe Bulgarie!  En se laissant ainsi guider par l’Esprit Saint, en n’ayant « nul souci de postes, de carrière, de distinctions », Angelo Roncalli parvint à trouver la paix intérieure, paix qu’il sut répandre autour de lui. Le « bon pape Jean » qui, de son vivant, avait conquis les coeurs par son humilité et sa simplicité, a donné aux croyants l’exemple d’une vie de foi aboutie. Il a posé des actes forts (convocation du concile Vatican II, initiatives œcuméniques, rapprochement avec les frères juifs, exhortations à la justice sociale et à la paix entre les nations) qui ont irrigué – et irriguent encore – la mission de l’Église. -Xavier Lecoeur, journaliste et historien-

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

N’ayez pas peur ! » : Karol Wojtyla, élu pape en 1978 à 58 ans, avait donné le leitmotiv de son pontificat. C’est un pasteur doté d’un grand charisme qui prit, dès le début, son bâton de pèlerin, en multipliant les voyages, lançant la « nouvelle évangélisation » et créant le rendez-vous régulier des Journées mondiales de la jeunesse. L’ancien archevêque de Cracovie, qui avait tenu tête au pouvoir communiste, se fit un ardent défenseur de la paix et des libertés. Il s’opposa aux « aventures sans retour » des guerres et convia les leaders religieux à venir prier à Assise. Il fut aussi l’artisan de la réconciliation avec les juifs, « nos frères préférés et aînés ». Sa demande de pardon, devant le Mur des lamentations à Jérusalem, couronna ses démarches de repentance de l’Église. La paix se construisant par la justice, Jean-Paul II se fit le héraut des droits de l’homme, s’élevant régulièrement contre les violences sociales. Mais il fut aussi un pape de convictions, sûr d’une « vérité qui nous rend libres ». D’où ses fortes exigences égrenées au fil de ses nombreuses encycliques et à travers son combat inlassable pour le respect de la vie, de la naissance jusqu’à la mort. Affaibli par l’attentat du 13 mai 1981 puis la maladie de Parkinson, Jean-Paul II s’est éteint le 2 avril 2005. Son pontificat laisse l’image d’un homme attaché à la Tradition mais soucieux d’une Église ouverte au monde. -
Dominique Chivot, journaliste et auteur-

20/04/2014



Message pascal de Mgr Marc AILLET,évêque de Bayonne, Lescar et Oloron.

Croix Messagepascal2014
C’est par le signe de la croix, arborée de rameaux de buis ou de laurier, qu’a commencé la semaine sainte pour les catholiques qui célèbreront, en ces jours, le cœur de leur foi : la passion, la mort et la résurrection de Jésus ! Il y a 30 ans, le bienheureux Jean Paul II, qui sera canonisé dans quelques jours par le Pape François, confiait aux jeunes du monde entier la croix qui continue d’accompagner le pèlerinage des JMJ à travers tous les continents : « Apportez-la au monde comme signe de notre Seigneur Jésus-Christ pour l'humanité, et annoncez à tous que le Salut et la Rédemption ne se trouvent que dans le Christ, mort et ressuscité ».
En ces jours de Pâques, nous sommes invités à approfondir le sens de la croix que beaucoup portent autour du cou ou fixent au mur de leur maison, dans leur séjour ou au-dessus de leur lit. La croix est le signe non pas ostentatoire mais ostensible de notre foi. Elle est le signe de l’obéissance de Jésus à la Volonté du Père qui a décidé d’en faire l’instrument de notre salut : « Mon Père, dit Jésus, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! » (Mt 26, 42). Elle est encore le signe de « l’amour jusqu’à l’extrême » (Jn 13, 1) de Jésus pour nous, car « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13). Elle est enfin le signe du pardon des offenses et en cela de la victoire de l’amour sur le péché et sur la mort qui est la conséquence du péché : en regardant ses bourreaux, Jésus adresse à Dieu cette prière : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 34). La croix que nous portons est-elle le signe de notre obéissance à la Volonté de Dieu, même quand elle nous contrarie ? Est-elle le signe du don de notre vie pour nos frères ? Est-elle enfin le signe de notre pardon et de notre désir de réconciliation ?
Sur la croix, Jésus qui est sans péché, s’est fait péché pour nous : mais, c’était pour vaincre le péché ; il a consenti à mourir, mais c’était pour faire exploser la mort ! Son amour était si puissant, que la violence et la haine dont il était l’objet n’ont pas pu pénétrer dans son cœur, et la mort n’a pas pu le retenir en son pouvoir : le troisième jour, il est sorti vainqueur du tombeau !
En regardant la croix, nous pensons à toutes les épreuves que nous traversons et qui parfois nous submergent, mais aussi aux souffrances de l’humanité d’aujourd’hui, affligée par tant de maux apparemment insurmontables – la maladie, la famine, la guerre, la misère, l’exploitation, la négation des droits humains les plus fondamentaux comme le droit à la vie et le droit à la liberté religieuse. Mais en même temps, nous nous tournons vers le signe de la Victoire du Christ sur la haine, la souffrance et la mort : Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! Le rameau béni nous rappelle son triomphe et celui de tous ceux qui se confient en lui. C’est là notre espérance et nous voulons la communiquer au monde.
Saintes et joyeuses fêtes de Pâques !


               PAQUES -  Abbé Jean Casanave 
Un jeudi de pain, un vendredi de sang, un samedi de pierre,
  un dimanche de lumière : ainsi va la vie…

Les chrétiens viennent de s’unir aux trois derniers jours de la vie du Christ leur Sauveur.
Jeudi : célébration de la Cène, partage du pain et du vin, de la vie.
Vendredi : mort de Jésus en croix : réalisation dans sa chair de ce don de lui-même anticipé la veille avec le pain et le vin.
Samedi : silence autour du tombeau puis, dans la nuit, explosion de la vie ressuscitée.
Ces trois jours nous sont donnés comme le concentré de toute une vie pour  mieux prendre conscience de ce que nous vivons quotidiennement.

Il y a, en effet, la "vie vivante", celle du pain et du vin à produire, à échanger, à conserver. La vie de cette création qui nous est offerte pour être transformée par l’immense labeur et l’incessante activité des hommes en une vie meilleure. C’est la vie de l’enfant qui s’amuse en riant, de sa maman qui s’inquiète pour sa grande fille partie au loin, du papa qui redoute la crise économique. C’est la vie qui nous pousse, nous oblige à faire des projets, à nous organiser, à nous rencontrer, à nous entraider. C’est la " vie bonne ".

Il y a aussi la vie endurée, qui pèse de tout son poids. La vie à affronter comme un combat usant, fatigant, éreintant. Lutte contre la maladie, le désespoir, la division. La vie avortée, divorcée, disloquée. La vie cauchemar du sans papier, du sans ressources, du sans amis, du sans logis. La vie volée, violée, assassinée à plaisir, par l’ivresse sanguinaire. La vie retenue comme un dû, comme une proie à ma merci. C’est la vie de la coupe amère, malheureuse et mauvaise.

Enfin, il y a cette vie éteinte, enterrée, parfois oubliée dans la tombeau de l’histoire. La vie scellée par la pierre tombale, réduite à quelques lettres : un nom, deux dates gravées sur la dalle. Une fin irrémédiable  qui condamne toute existence à la vanité ou à l’absurde. C’est la vie morte. C’est le temps de la nuit, des ténèbres, du silence des choses et de Dieu .Mais prenons y garde. La nuit est aussi le temps de la germination, de la fécondation. Ce n’est pas pour rien que le calendrier juif compte le jour en partant de la veille. Le silence n’est-il pas nécessaire à la parole, à la caresse muette qui dit l’amour, au regard qui interroge. La nuit, c’est la vie du bébé lovée, bien au chaud dans le ventre maternel. Cette vie morte est une vie qui repose et qui attend pour se déplier.

Et voilà qu’au matin surgit la vie nouvelle. Elle commence par un cri d’effroi devant l’inconnu menaçant avant que le geste et la parole des parents ne le transforment en babil souriant.
Pâques est un cri : " Jésus est vivant pour toi et avec toi. "
Il est vivant pour que la « vie bonne » qui t’est donnée comme un cadeau le reste. Qu'elle soit eucharistie, pain et vin partagés, action de grâces envers le Créateur et ton prochain.

Il est vivant pour que la vie "mauvaise" polluée par ton péché, la vie de la   "coupe amère"  soit l’occasion de la compassion éprouvée, de la solidarité retrouvée et peut-être du pardon accordé.
Il est vivant pour que la vie éteinte repose en silence sur un lit de confiance et que mûrissent notre Foi et notre Espérance.


Alors, à ton tour, tu pourras pousser le cri du matin de Pâques  et le Père te répondra :
            "Il y eut un soir, voici le matin sans fin et cela est très bon!!  "
                                                                                          
                                                                                                   

18/04/2014


Pâques- 


Cet événement est le cœur même de la foi chrétienne. C'est pourquoi les chrétiens se préparent à la fête de Pâques depuis le début du Carême, et en particulier tout au long de la Semaine Sainte.
  
                         
                
La Semaine Sainte commence le Dimanche des Rameaux (célébration de l'entrée solennelle du Christ à Jérusalem), inclut le Jeudi Saint (célébration de l'institution de l'Eucharistie et du Sacerdoce par le Christ) et le Vendredi Saint (célébration de la Passion du Christ et de sa mort sur la croix). Elle s'achève avec la Veillée pascale, pendant la nuit du Samedi Saint au Dimanche de Pâques (Résurrection du Christ).
                                

                Parmi les célébrations jalonnant cette montée vers Pâques - messe du dimanche des Rameaux, messe chrismale, messe de la Cène du Seigneur, office de la Passion, Vigile pascale et messe de Pâques - l'une d'entre elles tient une place particulière : la Vigile pascale. La Vigile pascale rassemble, par ses rites, tous les éléments du message de Pâques. Les baptêmes d'adultes et de jeunes, qui seront célébrés cette nuit-là, rejaillissent sur toute la communauté et rappellent à chacun les promesses de son baptême.