Saint Jean XXIII (1881-1963)
Le fils d’une pauvre famille de paysans italiens,
devenu prêtre, évêque, nonce apostolique, cardinal, pape, bienheureux puis
saint ! Une telle trajectoire pourrait
faire penser qu’Angelo Roncalli était un ambitieux. Ce qui constituerait un
contresens total ! Encore séminariste à Rome, le futur saint Jean XXIII écrit,
dès 1903, cette phrase explicite : « Je serai ce que le Seigneur voudra que je
sois. » Cet abandon quotidien à la volonté divine se retrouve dans la devise
épiscopale que Mgr Roncalli se choisit en 1925 : « Obéissance et paix. »Obéissance, en acceptant toutes les missions que l’Église allait lui confier,
même les plus déconcertantes, à l’image de sa nomination comme représentant du
Saint-Siège dans la très orthodoxe Bulgarie! En se laissant
ainsi guider par l’Esprit Saint, en n’ayant « nul souci de postes, de carrière,
de distinctions », Angelo Roncalli parvint à trouver la paix intérieure,
paix qu’il sut répandre autour de lui. Le « bon pape Jean » qui, de son vivant,
avait conquis les coeurs par son humilité et sa simplicité, a donné aux
croyants l’exemple d’une vie de foi aboutie. Il a posé des actes forts
(convocation du concile Vatican II, initiatives œcuméniques, rapprochement avec
les frères juifs, exhortations à la justice sociale et à la paix entre les
nations) qui ont irrigué – et irriguent encore – la mission de l’Église.
-Xavier Lecoeur, journaliste et historien-
Saint Jean-Paul II (1920-2005)
N’ayez pas peur ! » : Karol Wojtyla, élu pape en
1978 à 58 ans, avait donné le leitmotiv de son pontificat. C’est un pasteur
doté d’un grand charisme qui prit, dès le début, son bâton de pèlerin, en
multipliant les voyages, lançant la « nouvelle évangélisation » et créant le
rendez-vous régulier des Journées mondiales de la jeunesse. L’ancien archevêque
de Cracovie, qui avait tenu tête au pouvoir communiste, se fit un ardent
défenseur de la paix et des libertés. Il s’opposa aux « aventures sans retour »
des guerres et convia les leaders religieux à venir prier à Assise. Il fut
aussi l’artisan de la réconciliation avec les juifs, « nos frères préférés et
aînés ». Sa demande de pardon, devant le Mur des lamentations à Jérusalem,
couronna ses démarches de repentance de l’Église. La paix se construisant par
la justice, Jean-Paul II se fit le héraut des droits de l’homme, s’élevant
régulièrement contre les violences sociales. Mais il fut aussi un pape de
convictions, sûr d’une « vérité qui nous rend libres ». D’où ses fortes
exigences égrenées au fil de ses nombreuses encycliques et à travers son combat
inlassable pour le respect de la vie, de la naissance jusqu’à la mort. Affaibli
par l’attentat du 13 mai 1981 puis la maladie de Parkinson, Jean-Paul II s’est
éteint le 2 avril 2005. Son pontificat laisse l’image d’un homme attaché à la
Tradition mais soucieux d’une Église ouverte au monde. -
Dominique Chivot, journaliste et auteur-
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