Depuis
plus de 50 ans, le 4ème dimanche de Pâques est la journée mondiale
de prière pour les Vocations. En effet, en tant que baptisés, nous sommes tous
appelés à une vocation dans l’Eglise. Nous sommes tous appelés à répondre à un
appel que Dieu nous adresse. Et cela peut se constater tout au long de la
Bible.
Oui, Dieu ne cesse d’appeler l’homme
depuis le premier appel adressé à Adam dans le jardin d’Eden. Cependant, les
appels sont nombreux et variés. Lorsque Dieu appelle, il utilise soit une
parole ou un geste. Dieu appelle souvent l’homme dans l’ordinaire de sa vie
quotidienne, pris dans ses difficultés ou dans ses joies, dans la simple
disponibilité de son cœur, pour lui manifester sa volonté et son amour, et par
là-même sa vocation.
La vocation est donc un appel, du
latin « vocare », qui
signifie appeler. Et bien sûr, l’écoute est indissociable de l’appel. Dieu
parle à l’homme par des intermédiaires. La vocation est d’abord un appel de
Dieu, un appel que Dieu adresse à l’homme dans le plus profond de son cœur. Et
cet appel engage celui qui le ressent et Dieu attend une réponse. Oui, Dieu
attend un engagement du cœur et une fidélité de celui qui répond.
En ce sens, il est vrai que l’on
retrouve ces caractéristiques en plénitude dans la personne de Jésus. Ce n’est
pas pour rien que cette journée de prière tombe le 4ème dimanche de
Pâques où l’Evangile nous donne de méditer sur le Bon Berger, sur le Bon
Pasteur. Oui, car Jésus est le parfait Serviteur de Dieu, celui qui toujours
écoute la voix du Père et lui rend obéissance. Toutefois, dans le Nouveau Testament, le terme de vocation est
peu utilisé vis-à-vis de Jésus. Si Jésus évoque la mission qu’Il a reçue du
Père, nulle part il n’est dit que Dieu l’ait appelé, car la vocation suppose un
changement d’existence. L’appel de Dieu surprend un homme à sa tâche
habituelle, au milieu des siens, et l’engage vers un point dont Dieu se réserve
le secret. Or, rien n’indique en Jésus la prise de conscience d’un appel. Tout
au long de l’Evangile, Jésus sait d’où Il vient et où Il va, et s’Il va où l’on
ne peut le suivre, si sa destinée est unique, ce n’est pas en vertu d’une vocation,
mais de son être même de Fils de Dieu.
Si Jésus n’entend pas pour son
compte l’appel de Dieu, en revanche il multiplie les appels à le suivre. En fin
de compte, n’est-ce pas cela la définition même d’une vocation : suivre le
christ ! Oui, une vocation, c’est suivre le Christ là où Il nous appelle.
Une vocation ne se limite pas, même si c’est ce que nous pensons en premier, à
une vie de prêtres, une vie religieuse, mais une vocation s’étend aussi bien au
mariage qu’à tout engagement ecclésial, missionnaire ou associatif. La vocation est
donc le moyen par lequel Jésus groupe autour de Lui les Douze, mais il fait
entendre à d’autres qu’eux un appel analogue, et toute sa prédication a quelque
chose qui comporte une vocation : un appel à le suivre dans une voie
nouvelle qui nécessite une réelle disponibilité de cœur. L’invitation que fait
Jésus à le suivre est un appel personnel, qui malheureusement parfois, peut
rester sans réponse de notre part.
Depuis les premiers temps de
l’Eglise, la condition chrétienne a été perçue comme une vocation. Le Concile
Vatican II a voulu mettre en valeur cet aspect dont il a contribué à donner un
nouvel élan aux vocations dans l’Eglise. Il détaille l’engagement actif de tous
les baptisés et l’appel universel à la sainteté. En effet, nous pouvons lire
dans Lumen Gentium « L’ensemble de ceux qui regardent avec la foi
vers Jésus auteur du salut, principe d’unité et de paix, Dieu les a appelés, il
en a fait l’Église, pour qu’elle soit, aux yeux de tous et de chacun, le sacrement visible de cette unité salutaire. » Le texte insiste
également sur ce fait « Appelés par Dieu, non au titre de leurs œuvres
mais au titre de son dessein et de sa grâce, justifiés en notre Seigneur, les
disciples du Christ sont véritablement devenus dans le baptême de la foi, fils de Dieu, participants de la nature
divine et, par conséquent, réellement saints. Cette sanctification qu’ils ont
reçue, il leur faut donc, avec la grâce de Dieu, la conserver et l’achever par
leur vie. »
La
vocation des fidèles du Christ, quel que soit leur état de vie et cela le
Concile Vatican II y insiste beaucoup, n’est finalement pas autre chose qu’un
appel à la sainteté. Pour Lumen Gentium, la vocation à la sainteté est
un cheminement, dans l’amour, à la suite du Christ humble et pauvre. Le Concile
souligne l’universalité de l’appel, c’est-à-dire que tous peuvent suivre le
Christ et lui rendre témoignage, ainsi que la diversité des chemins pour
parvenir à la sainteté. En fait, le Concile invite chacun des baptisés à
trouver sa place dans l’Eglise en réponse à l’appel personnel du Christ.
La
vie chrétienne est donc en elle-même une vocation, parce qu’elle est une vie
selon l’Esprit de Dieu et qui nous fait marcher selon sa Parole. Car, la
vocation chrétienne est née de l’Esprit, un seul Esprit qui anime tout le Corps
du Christ qui est l’Eglise, dans lequel il y a plusieurs membres de différents
charismes. Oui, il y a plusieurs membres dont le Christ est la Tête.
Et
les paroles de Jésus sont très importantes. Lui qui appelle chacun de nous à le
suivre, Jésus n’hésite pas, comme nous l’avons entendu dans l’Evangile, à
employer une parabole qui raconte des brebis suivant son berger. Le chapitre 10
de St Jean que nous propose la liturgie est celui du Bon Pasteur, du Bon Berger.
Jésus se présente aujourd’hui comme la porte par laquelle chacun doit passer
pour être sauvé. C’est aussi par Lui que nous devons passer pour reproduire
autour de nous ce qu’Il a fait. Enfin, c’est par Lui que nous devons passer
pour témoigner de la foi qui habite notre cœur. C’est Lui, par l’Esprit Saint
qui met sur nos lèvres la Parole de Vie. Et là, nous retrouvons que la vocation
de tout baptisé est d’être disciple du Christ. Il compte sur chacun de nous
pour être les témoins et les messagers de son amour dans le monde
d’aujourd’hui.
Etre
disciple du Christ, c’est comprendre au sens large le terme de vocation comme
appel de Dieu. En effet, la vocation inclut l’appel à la vie, l’appel à
l’amitié avec Lui, l’appel à la sainteté. C’est important de comprendre cela,
car cela permet de placer notre vie face à Dieu qui nous aime, et de prendre
conscience que tout peut être intégré sur un chemin de réponse au Seigneur qui
a un projet et un plan magnifique pour chacun de nous.
Oui,
il est donc bon de prier pour les vocations. Il est bien de demander au
Seigneur « d’envoyer des ouvriers pour la moisson ! » Il
est bon d’implorer le Seigneur pour qu’Il nous donne des prêtres, pour qu’Il
nous donne de saints prêtres, pour qu’Il nous donne beaucoup de saints prêtres,
pour qu’Il nous donne des pasteurs selon son cœur. Notre monde a tant besoin de
« prêtres, maître de la Parole, ministre des sacrements et guide
de la communauté » pour reprendre le titre d’une lettre de la
Congrégation pour le Clergé du 19 Mars 1999. Oui, car toute vie chrétienne doit
être nourrie, accompagnée et fortifiée par les sacrements. Une vie chrétienne
est impensable sans sacrement, car ils marquent les moments les plus décisifs
de notre vie avec le Christ.
Notre
monde a aussi besoin des communautés religieuses qui intercèdent à leur
manière, par une prière continuelle, pour le salut du monde. Les baptisés qui
font le choix d’entrer au sein d’une communauté religieuse sont bien sûr réunis
au nom du Christ et ne se choisissent pas. La vie quotidienne est rythmée par
la prière et les services communs. Le Livre des Actes des Apôtres nous en donne
quelques fondements.
Ce
qu’il ne faut pas oublier, c’est la vocation que chacun est appelé à vivre.
Toute vocation est à honorer et à respecter quand elle est née de l’Esprit
Saint et vécue avec et par amour. Car, finalement, nous sommes faits pour aimer
et être aimé.
Alors,
en ce 4ème dimanche de Pâques, prions pour les vocations et rendons
grâce pour la vocation à laquelle le Seigneur nous a appelée. Rendons grâce
pour notre vocation à la manière de Sainte Thérèse de Lisieux qui fut bien
tourmentée de ne point savoir quelle vocation le Seigneur l’appelait jusqu’au
jour où elle reçut un appel et une réponse jusqu’au plus profond de son âme, de
son être et de son cœur, jusqu’à dire « Enfin j'avais trouvé le repos... Considérant le corps
mystique de l'Eglise, je ne m'étais reconnue dans aucun des membres décrits par
St Paul, ou plutôt je voulais me reconnaître en tous...
La Charité me donna la clef de ma vocation. Je compris que si
l'Eglise avait un corps, composé de différents membres, le plus nécessaire, le
plus noble de tous ne lui manquait pas, je compris que l'Eglise avait un Cœur,
et que ce Cœur était brûlant d'amour. Je compris que l'Amour seul faisait agir
les membres de l'Eglise, que si l'Amour venait à s'éteindre, les Apôtres
n'annonceraient plus l'Evangile, les Martyrs refuseraient de verser leur sang.
Je
compris que l'amour renfermait toutes les vocations, que l'amour était tout,
qu'il embrassait tous les temps et tous les lieux... en un mot, qu'il est
éternel !... Alors dans l'excès de ma joie délirante, je me suis écriée : O
Jésus, mon Amour... ma vocation, enfin je l'ai trouvée, ma vocation, c'est
l'amour ...
Oui, j'ai
trouvé ma place dans l'Eglise et cette place, ô mon Dieu, c'est vous qui me
l'avez donnée... dans le Cœur de l'Eglise, ma Mère, je serai l'Amour... ainsi
je serai tout... ainsi mon rêve sera réalisé !!!...
Puissions-nous
donc vivre notre vocation « pour la gloire de Dieu et le salut du
monde ! » en imitant et en suivant notre Bon Pasteur ! Amen !
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