Noël en famille
Au moment où j’écris ces lignes, il est beaucoup question de
famille dans les médias.
Famille politique qui
se déchire, famille européenne en sursis, familles monoparentales qui se
tournent vers les restos du cœur, familles homosexuelles qui désirent se
marier. Celles-ci réclament une égalité de droits et par le fait même une loi
reconnaissant leur union au titre de mariage. Elles s’insurgent contre la
position de certains officiers de l’état civil, dont des maires qui opposent la
clause de conscience à l’application de cette future loi. Elles soupçonnent
également les tenants arriérés de la tradition chrétienne de fonder leurs
arguments sur une sournoise homophobie.
- Qui a dit «Ma mère et mes frères se sont ceux qui
écoutent la Parole de Dieu et qui la mettent en pratique » ?!
- Enfin, n’est-ce pas votre Jésus qui sur la Croix a confié
sa mère à St Jean : « Mère, voici ton Fils, Fils voici ta mère » ?
La contre-attaque est rude ! Autrement plus provocante qu’un
barrage de seins nus pointés sur les défenseurs des droits de l’enfant à avoir
un père et une mère.
Faut-il répondre ? Le risque est grand de laisser croire,
une fois de plus, que l’Eglise ne s’intéresse qu’aux questions sexuelles. Mais,
ici, l’enjeu est autre. Il concerne la conception même de la société dans le
sens premier du terme. D’ailleurs, les catholiques sont loin d’être les seuls
concernés ; d’autres aussi s’interrogent
ouvertement.
La fête de Noël et celle de la Sainte famille peuvent nous
suggérer quelques remarques.
Tout d’abord, il faut noter que l’enfant de Bethléem a eu un
père et une mère. On aurait pu se contenter de Marie comme « référent parental
», d’autant qu’à cette époque la famille élargie subvenait aux besoins des
orphelins. Le Dieu-Père s’est soumis à la loi de son peuple qui exigeait un
père légal pour l’enfant.
Cette brèche faite dans l’ordre naturel par une naissance
virginale n’a pas pour but de démolir la nature de l’homme ou de la femme, mais
d’en indiquer la finalité ultime. Oui, nous sommes appelés, et la famille avec
nous, à une création nouvelle, à une terre renouvelée, non pas sur les ruines
de ce monde mais plutôt par une conversion, une transfiguration de la réalité
qui est la nôtre. Dans cet ordre de choses, la Résurrection ne supprime pas la
mort mais la transforme.
Enfin, on peut noter aussi que cette nouvelle famille se
fait sur un fond de relations chastes et
respectueuses, aux antipodes de ces affirmations péremptoires de droit à
l’enfant et de refus de la différence, revendiquée pourtant en d’autres temps
par les mêmes voix.
Bon Noël, en famille ! Abbé Jean Casanave
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