29/12/2015

           Message de Noël de Mgr Aillet



       
L'icône remise à chaque paroisse lors de la messe d’ouverture, est destinée à circuler dans les familles, les mouvements, les écoles, collèges et lycées catholiques, les maisons de re­traite

Veuillez vous ins­crire  et in­vi­ter vos pro­ches et vos voi­sins pour prier et chan­ter le Sei­gneur au­tour de l'icône de Jé­sus-Christ.
Tous les mou­ve­ments et as­so­cia­tions, grou­pes de prière, de ca­té­chèse sont priés de se ma­ni­fes­ter pour s'ou­vrir à la mi­sé­ri­corde de Dieu au cours de leur réu­nion, de leur temps d'échange et de prière.

C'est dans la joie que nous som­mes en­trés dans l'an­née sainte vou­lue par le Pape Fran­çois et que nous avons ou­vert la porte de la mi­sé­ri­corde à la ca­thé­drale sainte Ma­rie de Bayonne avec près de 1500 fi­dè­les. Seul, en fa­mille ou en com­mu­nau­té pa­rois­siale, nous pour­rons y ve­nir en pè­le­ri­nage et fran­chir sym­bo­li­que­ment la porte sainte pour con­tem­pler, ap­pro­fon­dir, faire une ex­pé­rience re­nou­ve­lée de la mi­sé­ri­corde du Sei­gneur.
Avec les in­cer­ti­tu­des éco­no­mi­ques et les dif­fi­cul­tés so­cia­les qui pè­sent sur nos con­ci­toyens, nous avons bien des rai­sons d'être in­quiets pour l'ave­nir, d'au­tant que nous som­mes tou­jours sous le choc des at­ten­tats meur­triers qui ont en­san­glan­té Pa­ris le mois der­nier et que l'Etat d'ur­gence a été pro­mul­gué. C'est une guerre qui a été dé­cla­rée à la France. Aus­si, les fê­tes de fin d'an­née au­ront pour beau­coup un goût amer. Puis­sent ces évé­ne­ments tra­gi­ques être au moins l'op­por­tu­ni­té d'une so­li­da­ri­té ren­for­cée avec les chré­tiens d'Orient qui vi­vent au rythme in­fer­nal des mê­mes at­ten­tats de­puis des an­nées.
Il est fort pro­ba­ble que pour dis­si­per les in­quié­tu­des des Fran­çais et leur re­don­ner cou­rage, il fau­dra plus que quel­ques in­can­ta­tions aux "va­leurs de la Ré­pu­bli­que", à com­men­cer par la sa­cro-sainte laï­ci­té. Sans doute les at­ten­tats au­ront-ils sus­ci­té des ges­tes spon­ta­nés de so­li­da­ri­té et de gé­né­ro­si­té au­then­ti­que. Mais l'in­di­vi­dua­lisme et le con­su­mé­risme qui ca­rac­té­ri­sent no­tre cul­ture oc­ci­den­tale et que les po­li­ti­ques ne sem­blent pas dé­ci­dés à re­met­tre en cause, fra­gi­li­sent nom­bre de nos con­ci­toyens, jus­qu'à en­gen­drer un vide in­té­rieur gran­dis­sant. D'où le mal-être qui s'ins­talle du­ra­ble­ment dans no­tre so­cié­té.
Épui­sé par tant de vio­len­ces, de di­vi­sions et de dés­illu­sions, le monde a be­soin d'un vrai mes­sage d'es­pé­rance ! Quel­les que soient les im­pas­ses dans les­quel­les l'hu­ma­ni­té est en­ga­gée, l'Eglise ne se lasse pas de s'écrier avec le pro­phète So­pho­nie : "Pousse des cris de joie, fille de Sion, éclate en ova­tions, Is­raël. Le Sei­gneur a levé les sen­ten­ces qui pe­saient sur toi, il a écar­té tes en­ne­mis" (So 3).
En Jé­sus, le Sau­veur, Dieu a ac­com­pli sa pro­messe et il a fait mi­sé­ri­corde à son peu­ple : c'est la bonne nou­velle que nous avons mis­sion de pro­cla­mer à toute la créa­tion. Fixant les yeux sur le "vi­sage de la mi­sé­ri­corde" qui s'est ma­ni­fes­té dans la crè­che de Bethlehem, nous fran­chi­rons la porte sainte pour nous je­ter dans les bras du Père qui prend soin de nous. La porte de la mi­sé­ri­corde est en­core cette porte que l'Eglise ou­vre vers le monde pour que, "mi­sé­ri­cor­dieux comme le Père", nous pre­nions soin à no­tre tour de tous ceux qui sont éprou­vés.
La Vierge Ma­rie, "plus jeune que le pé­ché", est l'étoile de no­tre es­pé­rance, cette "pe­tite fille es­pé­rance" dont Char­les Pé­guy di­sait qu'elle a tra­ver­sé l'épais­seur de nos nuits. Prions-la pour la France avec con­fiance et ap­pre­nons d'elle à con­tem­pler le nouveau-né de la crè­che pour être té­moins et mis­sion­nai­res de la Mi­sé­ri­corde qu'il est venu ap­por­ter pour sau­ver l'hu­ma­ni­té.
     † Marc Aillet  Evê­que de Bayonne, Les­car et Oloron

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