25/05/2013



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Ouverture du rassemblement

Intervention d’Etienne Grieu  (Jésuite, théologien)


Tout à l'heure, nous avons chacun réfléchi sur une question :

 « Quels visages de personnes me reviennent, qui, à un moment où j'en avais besoin m'ont aidé à me relever ? »

Cette question, elle n'a l'air de rien, mais elle est très importante. Je vous propose de revenir là-dessus deux minutes, car c'est sans doute par là que, pour chacun d'entre nous, tout a commencé. Et puis, sans ces personnes qui nous ont aidés à nous relever, nous ne serions peut-être pas ici aujourd'hui. Ces personnes-là, elles nous ont appelés – ou rappelés – à l'existence. Elles ont relayé pour nous la parole et les gestes qui font vivre, qui soulèvent le couvercle qui, certains jours, peut peser sur notre tête. Et ce couvercle, parfois, il est lourd comme une chape de plomb, ou comme une dalle de béton.
Tous nous pouvons faire mémoire de cela : tous, nous avons été appelés à l'existence, et cet appel est passé pour chacun par des personnes précises que nous pouvons nommer. C'est qqchse que nous avons tous en commun. Et faire mémoire de cela nous met déjà en communion
Arrêtons- nous un peu, sur ces personnes qui nous ont appelés ou rappelés à l'existence. Qu'est-ce qu'elles nous ont dit, qu'est-ce qu'elles ont fait, qui a eu sur nous un tel effet ?
Parfois, c'est tout simple : ces personnes, elles nous ont appelés par notre nom. Elles ont prononcé notre nom ; pas sur le ton d'une convocation ou d'un contrôle d'identité, mais parce qu'elles étaient heureuses de nous voir, de nous entendre.
Ces personnes, elles nous ont regardés avec espérance. Ce n'était pas un regard de jugement, ce n'était pas non plus des clichés projetés sur nous, c'était comme disait Bernadette en parlant de la dame qu'elle avait vue à la grotte, 
quelqu'un qui nous « regardait comme une personne »; ça, c'est un regard qui appelle,
 qui dit : « Je te connais un peu, mais tu as sans doute encore beaucoup de choses précieuses en toi qu'on n'a pas encore vues ».
Et puis, ces personnes qui nous ont relevés, elles avaient peut-être ce don, cette délicatesse, pour reconnaître ce qui en nous avait soif, ou était douloureux et nous rejoindre en ce point là. Jésus était comme ça ; nous l'avons entendu tout à l'heure :
« Jésus rencontre la personne dans son besoin ».
Ces personnes qui nous ont relevés, même quand elles ont aussi été exigeantes pour nous, elles nous ont en même temps ouvert leur coeur. C'est-à-dire, elles ne se sont pas présentées à nous bardées de compétences et de savoirs et de certitudes, mais avec un coeur ouvert. Tout à l'heure, une personne du groupe PPP disait: 
« Les pauvres, il faut qu'ils puissent ouvrir leur coeur avec les riches ». Eh bien ceux qui nous ont relevés, ceux qui nous ont appelés à l'existence, ils avaient le même désir 
que les pauvres : ouvrir leur coeur.
D'ailleurs, parmi ces personnes qui nous ont appelés à l'existence, il n'y avait sans doute pas que des gens en pleine forme. Cherchons bien, et nous pourrions reconnaître que les appels les plus clairs et les plus puissants que nous avons entendus venaient souvent de personnes en grande vulnérabilité, voire même en détresse. Malgré cela, elles nous ont appelés, elles nous ont relevés. Parfois, de tels appels contiennent en eux un pardon, quand ils invitent à dépasser ce qui en nous s'était montré étriqué, fuyant ou fermé. Cela aussi, nous avons pu l'entendre de la part de personnes elles-mêmes en situation de grande faiblesse, non ?
Eh bien, savez-vous, quand nous avons fait ainsi l'expérience d'être relevés, on peut dire avec certitude que nous avons été touchés par les appels de Dieu, par le don de Dieu, par la grâce de Dieu.
Parfois nous nous demandons : Dieu à quoi ressemble-t-il ? Jésus il était comment ? Eh bien, ces paroles, ces gestes, ces visages qui nous relèvent, qui nous appellent à l'existence, ils sont pleins de Dieu, ils le laissent passer. Si je cherche à connaître Dieu, voilà une voie royale pour le découvrir.
A partir de là, vous pouvez comprendre pourquoi, dans votre livret Prions en Eglise, 
pages 24-25, là où vous sont données « trois questions à habiter » pour ces trois jours à Lourdes, il y a une première interrogation qui est formulée ainsi : 
« Qu'est-ce que je découvre de Toi? [avec un T majuscule], on peut donc lire:
 « Qu'est-ce que je découvre de Toi, mon Dieu] à travers la rencontre de l'autre ? »
La rencontre de l'autre peut être l'occasion de découvrir quelque chose de Dieu. Pas forcément les rencontres où tout baigne dans l'huile, mais justement, ces rencontres où le coeur s'ouvre, où chacun est en vérité, et où chacun fait signe à l'autre comme pour lui dire qu'on tient à lui.
Vous voilà donc avec cette question, que vous pouvez garder précieusement durant ce temps à Lourdes, et même après : 
« Qu'est-ce que je découvre de toi, mon Dieu, dans la rencontre de l'autre? ». Alors, une proposition, pour ces trois jours : soyons attentifs à cela, à chacun d'entre nous, tout au long de ces trois jours, au hasard des rencontres, prévues ou totalement imprévues, que nous ferons: qu'est-ce que je découvre de Toi, mon Dieu, dans la rencontre de ces frères et soeurs, connus ou inconnus, que tu mets maintenant sur mon chemin, qu'est-ce que je découvre de toi dans leurs gestes, leurs paroles, leurs attitudes vis-à-vis de moi ou vis à vis des autres ?
A partir de là on peut aller vers une 2e question que vous trouvez, dans votre petit livret, page 25. Je vous la lis : « Etre au service : ça change quoi pour moi ? Ça m'engage à quoi ? Quels appels j'entends à mettre mes pas dans ceux du Serviteur (le Christ) ? »
D'abord, je dois faire remarquer que cette question n'est pas la première. Elle vient en 2e position, après celle sur ce qu'on découvre de Dieu dans la rencontre de l'autre. Cela indique qu'être au service, c'est comme « faire réponse » à tout ce que nous avons reçu, à cet appel à l'existence qui nous fait tenir debout.
Donc vous voyez, vu de cette manière là, le serviteur, c'est quelqu'un qui redonne de ce qu'il a reçu, tous les appels qu'il a entendus. Le groupe PPP a dit tout à l'heure, « pour nous, on peut dire que la diaconie, c'est le fait d'être messagers ». Eh bien, c'est tout à fait cela. Dans le Nouveau Testament, un serviteur, un diakonos, c'est quelqu'un qui est envoyé pour partager ce qu'il a reçu. Il se fait messager des bonnes choses qu'il a reçues.
Vu de cette manière- là, être serviteur, ça n'est pas d'abord, faire des tas de choses ; c'est d'abord, laisser passer les bonnes choses qu'on a reçues, qu'on a entendues. Un serviteur
accueille et redonne, accueille et ne retient pas, comme les disciples quand ils partagent le pain que Jésus donne : leurs mains sont ouvertes pour recevoir et redonner.
Parfois on trouve que le mot « diaconie » est compliqué; on se demande,
 «ça veut dire quoi ? » ; eh bien voilà, c'est comme les disciples, et comme Jésus lui-même, accueillir ce qui fait vivre, ce qui vient de Dieu, et le laisser passer, le porter à ceux que je rencontre.
Alors dans cette 2e question que vous avez p. 25 dans votre livret, vous pourrez remarquer qu'il y a deux aspects :
d'abord : « Etre au service, ça change quoi pour moi ? ». Là, on vous propose de vous arrêter un tout petit peu pour vous demander: être serviteur, ça fait quoi ? Ça change quoi ? Poser cette question, c'est une manière d'attirer l'attention sur ce que ça provoque en nous, cette décision de redonner un peu de notre trésor. Il se pourrait que lorsqu'on a ainsi les mains ouvertes, quelque chose de très précieux nous soit donné : quelque chose comme un passage de Dieu au milieu de nous.
Et il y a un 2e aspect à cette question : « ça m'engage à quoi ? Quels appels j'entends à mettre mes pas dans ceux du Serviteur (le Christ) ? »; ça m'engage à quoi, ça m'appelle à quoi, parce qu'être serviteur, c'est aussi une décision que l'on prend. Ça passe par des choix. Des priorités. Des choix dans son agenda, dans son réseau de relations, dans la manière de mobiliser son énergie.
J'ai insisté sur le versant « accueil » de la diaconie, qui est premier. La diaconie n'est pas qu'activité, elle commence par là. Mais évidemment, il y a aussi un versant actif : c'est une décision, une manière d'engager sa vie en réponse à Dieu, à la suite du Christ. Alors, qu'est-ce que j'entends comme appel, de ce côté-là, est-ce que je suis prêt à y répondre ? C'est donc là la deuxième question sur votre livret, p. 25.
Bon, mais on ne va pas s'arrêter en si bon chemin. Nous vous proposons encore une 3e question qui fait le lien entre service et Eglise. C'est qu'un serviteur qui voudrait être serviteur tout seul, eh bien il risque de ne pas rester serviteur très longtemps. On a besoin tout le temps des autres pour être relancés comme serviteur. D'où cette 3e question.
Cette 3e question, c'est d'abord un petit exercice d'imagination : 
« Une Eglise au service  (ou une Eglise servante) quelles images cette expression fait-elle naître en moi ? » Ça ressemblerait à quoi, pour vous une Eglise au service ? Vous savez, si on vous demande ça, c'est parce qu'on a besoin dans l'Eglise, de l'imagination de tous. Les bonnes idées ne viennent pas que d'en haut ; elles viennent quand tout le monde se demande, « tiens, à quoi ça pourrait ressembler une Eglise au service ? Je la verrais comment ? »
Et puis ensuite la question continue : « comment puis-je aider l'Eglise (les communautés chrétiennes que je connais) à être dans la société, davantage au service ? »
Là, on va trouver des choses concrètes : les communautés que je connais, comment je peux les aider à être dans la société, davantage au service ? Parfois on voit bien les points d'arrivée, mais là où on a du mal, c'est pour voir le chemin par où y arriver. Eh bien, c'est pour cela que nous vous invitons à réfléchir aussi à cela : comment vous allez pouvoir aider votre communauté à être davantage au service ? Après tout, si nous sommes ici, c'est que nous sommes délégués ; ça veut dire que notre communauté, elle attend quelque chose de nous. Alors, qu'est-ce qu'on va pouvoir lui proposer ?
Vous savez : on compte vraiment sur vous pour cela, pour aider l'Eglise à être davantage servante. Et si nous y tenons, c'est que aider l'Eglise à être davantage servante, à être davantage diaconale, c'est rappeler l'Eglise à sa vocation, c'est lui redire ce qu'elle est.
Car de fait, le message que l'Eglise porte, la Bonne Nouvelle qu'elle est chargée de faire entendre, c'est précisément un appel à l'existence, adressé à toute personne. Cet appel, vous le savez, il nous vient de très loin ; le Christ l'a porté de la part de son Père, dans la force et dans la faiblesse, dans la joie, et sur la croix. Et sa résurrection est le signe éclatant que cet appel, rien ni personne ne pourra l'étouffer.
C'est cela la Bonne Nouvelle que l'Eglise porte. Elle le porte non pas comme dans un petit paquet qu'elle pourrait poser à côté d'elle, non, elle le porte dans sa chair. Comme le Christ.
Et vous savez, il y a là quelque chose d'extrêmement précieux, non seulement pour les chrétiens, mais pour toute la société. Car nous sommes tentés, très souvent, de croire que notre vie, c'est comme une propriété qu'on devrait protéger contre les autres et élargir le plus possible. Alors, on entre dans un monde de compétition, de comparaison, de classements, qui peut se montrer impitoyable. Quand nous croyons cela, nous oublions que notre vie, elle nous a été éveillée en nous par tous ceux qui nous ont appelés à l'existence. C'est cela qui constitue le fonds vivant de l'humanité, et Dieu est là à l'oeuvre, partout où des hommes s'appellent ou se rappellent à l'existence.
Durant ces trois jours, vous pourrez rencontrer beaucoup de personnes, entendre parler d'initiatives, être témoins de ce que ça change, quand on se met sur le chemin du Serviteur. Alors, profitons- en, ouvrons tout grand nos oreilles, laissons- nous surprendre, laissons -nous étonner, car il se pourrait que l'Esprit veuille nous dire des choses et ouvrir de nouvelles routes pour l'Eglise.

source http://diaconia2013.fr/



" Servons la fraternité "

 

Message final du rassemblement " Diaconia 2013 Servons la fraternité ", à Lourdes, du 9 au 11 mai 2013. 
 

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Personne n'est trop pauvre pour n'avoir rien à partager. La fraternité n'est pas une option, c'est une nécessité. Nous en avons fait l'expérience forte et joyeuse à 12 000, lors du rassemblement Diaconia, de toutes origines et de toutes conditions, représentant des centaines de milliers de chrétiens engagés au service de leurs frères.

A la lecture de l'Evangile, à la suite du Christ serviteur, tous ont appris à écouter la voix des pauvres de notre temps. Chacun a été entendu dans sa singularité : ceux qui souffrent, malades, handicapés, personnes seules ou abandonnées, sans domicile ou mal logées, chômeurs ou précaires, divorcés, remariés ou non, salariés en souffrance ou menacés dans leur emploi, jeunes sans perspectives d'avenir, retraités à très faibles ressources, locataires menacés d'expulsion, tous ont pris la parole. Leurs mots, leurs colères sont aussi dénonciation d'une société injuste qui ne reconnaît pas la place de chacun. Ils sont une provocation au changement. Il est temps de sortir de nos zones de confort. Comme le dit le Pape François, il est temps d'aller aux périphéries de l'Eglise et de la société.

Ensemble, osons le changement de regard sur les plus fragiles. Abandonnons un regard qui juge et humilie pour un regard qui libère. Nous n'avons pas de prochain clé en main. La proximité se construit chaque jour.

Ensemble, osons le changement d'attitude au sein des communautés chrétiennes pour que les pauvres y tiennent toute leur place. Cette conversion passe notamment par un développement des collaborations dans et hors de l'Eglise.

Ensemble, osons le changement de politiques publiques, du local à l'international. Que les décisions prises visent à prendre en compte la situation des plus fragiles dans le respect, la justice et la dignité.

Ensemble, osons le changement dans nos modes de vie, pour respecter la création où les liens humains sont premiers et préserver l'avenir des générations futures.

Le rassemblement Diaconia, voulu par l'Eglise de France, est une étape. Le temps de l'engagement se poursuit. Les participants appellent tous les baptisés et tous les hommes et femmes de bonne volonté qui se retrouvent dans les valeurs de l'Evangile, à se mettre en route, ensemble, pour construire une société juste et fraternelle. Une société où l'attention aux pauvres guide toutes nos actions.

Lourdes, le samedi 11 mai 2013

 source: www.eglise.catholique.fr



19/05/2013




« Viens Esprit Saint »
 
 
«Pauvre Eglise!» s’exclame le jeune clerc sanglé dans son uniforme anthracite et chaleureusement approuvé par une équipe de jeunes couples appréciant la sentence.
«Pauvre Eglise ! Elle a abandonné ses pratiques séculaires, sa langue universelle, ses signes distinctifs et surtout l’affirmation claire de sa doctrine immuable. Elle a supporté ses prêtres sécularisés qui ont voulu se faire peuple et n’ont réussi qu’à l’éloigner de nos églises. Et ce Concile, dont on a fait la Loi et les Prophètes et qui a été si mal interprété!
Oui, nous, les jeunes générations nous payons les inconséquences de nos anciens mais, nous voilà sur le chantier, «réparateurs de brèches », et, Dieu aidant, nous referons catholique notre Eglise. D’ailleurs, l’Esprit Saint ne l’a jamais abandonnée et Il lui a donné en la personne de nos derniers souverains pontifes les chefs qu’elle attendait.»

« Pauvre Eglise!» me murmure au creux de l’oreille, ce vieux militant chrétien à la sortie d’une réunion clairsemée.
« Nous voilà revenus au temps des dentelles et des courbettes, de l’arrogance des héritiers et du mépris pour les vieux bergers fatigués, de la componction affichée et des chapes dorées, des processions chantées et des bannières déployées. Et ce Concile, qui avait soulevé tant d’espoirs, le voici soumis à la torture des interprétations, comme s’il n’était qu’une collection de vieux parchemins défraîchis.
Enfin, gardons courage ! L’Esprit Saint n’a jamais abandonné l’Eglise et le peuple chrétien saura bien garder le sens de la Foi malgré tout et tous ! »

Même constat au départ, même constat à l’arrivée. Entre les deux de quoi diverger, se soupçonner, s’invectiver, s’ignorer et peut-être se détester.
A moins que chaque clan retourne sur lui-même le mot « pauvre » et puisse dire avec l’adversaire : « Oui, pauvre Eglise car elle continue avec nos pauvretés, nos rigidités, nos légèretés et nos outrances à témoigner de Celui qui se révèle encore à ceux et celles qui sont en attente. Car le «Peuple est en attente», non pas d’une Eglise timorée ou triomphante, grincheuse ou souriante, ignorante ou savante, mais de Celui qui peut, comme un enfant, lui ouvrir un avenir.
Alors, les uns et les autres reconnaîtront qu’aucune langue ne peut, seule, exprimer Celui qui reste l’Ineffable et toutes resteront nécessaires pour se faire entendre des multitudes.
Aucune expression doctrinale ne pourra s’arroger, seule, le monopole de la Vérité et toutes les approches théologiques seront requises pour refléter un rayonnement de la lumière du Verbe.
Aucune liturgie n’atteindra, seule, l’intensité de la Sainte Cène, mais tous les rites s’y essaieront, et chacun pour sa part lèvera un coin du voile du mystère divin.

Pauvre et Sainte Eglise tout à la fois, qui continue à aller de l’avant avec et malgré nos sursauts et nos envasements, nos assauts fracassants et nos chutes vertigineuses, nos arrêts fréquents et nos changements de direction.

Jamais l’obscurité de la nuit de Bethléem n’éteindra le scintillement de l’étoile des mages dans le ciel du peuple en attente.
Et au terme de son long voyage, la lumière falote des lanternes des bergers de la première Eglise suffira pour lui désigner « l’enfant couché dans une mangeoire ».

Abbé Jean Casanave

10/05/2013

Prières à Marie, reine de la paix




Ô Mère de miséricorde,
nous confions à ton cœur et à ton amour
le peuple entier et l'Église de cette terre.

Garde-nous de toute injustice,
de toute division,
de toute violence et de toute guerre.

Garde-nous de la tentation
et de l'esclavage du péché et du mal.
Sois avec nous!

Aide-nous à vaincre le doute par la foi,
l'égoïsme par le service,
l'orgueil par la mansuétude,
la haine par l'amour.

Aide-nous à vivre l'Évangile
et la folie de la Croix
afin de pouvoir ressusciter avec ton Fils
à la vraie vie, avec le Père,
dans l'unité de l'Esprit Saint.

Ô Mère du Christ,
sois notre réconfort
et donne force à tous ceux qui souffrent :
aux pauvres, à ceux qui sont seuls,
aux malades, aux non-aimés, aux abandonnés.

Donne la paix à notre terre divisée;
et à tous, la lumière de l'espérance.

Pape Jean-Paul II
---------------------------------------------------------------------------

Sainte Marie, mère de l'Amour,
qui, serrant dans tes bras
le doux fruit de ton sein,
entendis résonner dans les cieux de Bethléem
l'annonce angélique de la paix,
premier don au monde du Verbe fait chair,
tourne avec bienveillance ton regard
vers la sombre nuit de notre terre
encore ivre de haine et de violence.

Mère de miséricorde,
qui donnas au monde le Sauveur,
obtiens pour les gouvernants la sagesse
et le discernement,
afin qu'ils utilisent les conquêtes de la science
et de la technique
pour promouvoir un développement humain
respectueux de la création
et des projets de justice, de solidarité et de paix.
Fais que les ennemis s'ouvrent au dialogue,

que les adversaires se serrent la main
et que les peuples se rencontrent dans la concorde.

Vierge Marie,
qui, dans le secret de la maison de Nazareth
as vécu avec amour simple et fidèle
la dimension quotidienne du rapport familial,
entre dans chacune de nos familles
et dissous le gel de l'indifférence et du silence
qui rend étrangers et lointains
les parents entre eux et avec leurs propres enfants.

Marie, reine de la paix,
aide-nous à comprendre que la paix primordiale
que nous devons atteindre
est celle du coeur libéré du péché,
et fais qu'ainsi purifiés,
nous puissions nous aussi devenir
des constructeurs de paix,
afin que la cité de l'homme
puisse se transformer en chantier laborieux
où se réalise le salut du Christ ton Fils,
qui est la paix véritable et durable. AMEN!

Cardinal RENATO R. MARTINO

22/04/2013


Prière de la Journée Mondiale des Vocations 2013




Seigneur,
le monde de notre temps  te cherche,
tantôt dans l’angoisse,
tantôt dans  l’espérance.

Qu’il puisse recevoir la Bonne Nouvelle,
de témoins dont la vie
rayonne de foi et de joie.

Que nos communautés 
soient le signe lumineux  de ta présence.
Rends-nous acteurs d’espérance. 

Et quand nous sommes tristes et découragés,
Impatients ou anxieux,
Augmente en nous la foi, l’espérance et la charité

Nous te le demandons à Toi
qui nous appelles aujourd’hui et toujours.
Amen !

15/03/2013


Une voix, une plume, des gestes  

Le prophète:

Jean Paul II,  l’homme aux semelles de vent  avait donné une voix à l’Eglise.
 Et quelle voix ! Elle a retenti jusqu’au bout de la terre ! 
Et le prophète a crié son espérance jusqu’au bout de la souffrance.

Le docteur:
                                                                    

Benoît XVI, l’homme aux petits pas a pris la plume.
 Il l’a trempée dans la Foi et dans la raison et nous a laissé des textes au goût de pain béni.
 Et le Pape-docteur s’en est allé sans bruit. Il avait tout dit et certainement beaucoup appris.


Le pasteur



François est venu. Il a posé les gestes du pasteur.
 Il a le regard attentif, l’humilité du simple ; il est familier du silence. 
 Il lui faudra beaucoup marcher comme tous les bergers, en tête mais aussi à l’arrière et sur les flancs du troupeau. Il avait oublié la crosse dorée adaptée aux allées droites et balisées. Je suis prêt à lui donner mon bâton de buis taillé au pays des brebis. Il est plus utile dans les sentiers escarpés…

Abbé Jean Casanave

05/03/2013




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Le Secours Catholique organise une grande braderie les

           6 et 7 mars de 9h à 17h 

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17/02/2013






Discours de Benoit XVI au


 Consistoire le 11 Février 2013





"Frères très chers,
Je vous ai convoqués à ce Consistoire non seulement pour les trois canonisations, mais également pour vous communiquer une décision de grande importance pour la vie de l’Eglise. Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien. Je suis bien conscient que ce ministère, de par son essence spirituelle, doit être accompli non seulement par les œuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la souffrance et par la prière.
Cependant, dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Evangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié.
C’est pourquoi, bien conscient de la gravité de cet acte, en pleine liberté, je déclare renoncer au ministère d’Evêque de Rome, Successeur de saint Pierre, qui m’a été confié par les mains des cardinaux le 19 avril 2005, de telle sorte que, à partir du 28 février 2013 à vingt heures, le Siège de Rome, le Siège de saint Pierre, sera vacant et le conclave pour l’élection du nouveau Souverain Pontife devra être convoqué par ceux à qui il appartient de le faire.
. Frères très chers, du fond du cœur je vous remercie pour tout l’amour et le travail avec lequel vous avez porté avec moi le poids de mon ministère et je demande pardon pour tous mes défauts. Maintenant, confions la Sainte Église de Dieu au soin de son Souverain Pasteur, Notre Seigneur Jésus-Christ, et implorons sa sainte Mère, Marie, afin qu’elle assiste de sa bonté maternelle les Pères Cardinaux dans l’élection du Souverain Pontife. Quant à moi, puissé-je servir de tout cœur, aussi dans l’avenir, la Sainte Église de Dieu par une vie consacrée à la prière. 



    31/12/2012




    Annonces paroissiales du 31 décembre 2012 au 06 janvier 2013




    Paroisse La Trinité d'Oloron



    http://paroisselatriniteoloronstemarie.blogspot.fr



    Messes de semaine :

    .Tous les jours :
    9 h - Carmel

    Lundi, Mardi, Mercredi:
    18h30-Cathédrale Ste Marie

    .Jeudi 3 janvier
    14h Fondation Pommé
    18h30 – Bidos
    Adoration :

    Mercredi 2 janvier de 12h à 18h30-Cathédrale
    (s'inscrire sur la feuille à l'église)

    Prière de louange :
    Tous les vendredis :
    18h30 – Cathédrale Ste Marie
    Messes dominicales :
    •Samedi 5 janvier:
    18h30 – Église Notre Dame
    •Dimanche 6 janvier:
    9h – Carmel
    10h30 – Cathédrale Ste Marie
    18h30 – Église Ste Croix

    Liturgie des heures
    Jeudi 3 janvier:
    Vêpres en béarnais à 18h30 Ste Croix
    vendredi 4 janvier:
    Laudes en béarnais: 10h Notre Dame
    Jeudi  3 janvier:
    14h30: réunion catéchisme CM
    presbytère.





     


    Paroisse
     St Jacques du Piémont


    Messes de semaine :
    Jeudi 3 janvier
    9hAren
     (Famille Miqueu)
    Vendredi 4 janvier
    15h CAPA Gurmençon (I.P)
    18h Agnos
     (Famille I.P)
    Chapelet :
    •pas de chapelet 
    cette semaine
















    Messes dominicales :

    •Samedi 5 janvier
    18h30 Geüs
     (Louis Lamongesse-Sigaud)
    •Dimanche 6 janvier
    10h30 – Gurmençon
    (Corinne Lacoume et Famille Laborde-Boy)




    18/12/2012



    Lettre de Mgr Marc Aillet aux fidèles du diocèse sur le projet de loi dit "mariage pour tous"

    "Contre toute attente, la prière du 15 août dernier, proposée par le Cardinal André Vingt-Trois à toutes les paroisses de France, a ouvert un débat dans l’opinion publique, sur le projet de loi de « mariage pour tous », présenté par le gouvernement le 7 novembre dernier et qui sera discuté à l’assemblée à partir du 29 janvier prochain..."
     
    Pour lire la suite:
    Cliquer ICI

    14/12/2012


    Noël en famille
     
    Au moment où j’écris ces lignes, il est beaucoup question de famille dans les médias.
     Famille politique qui se déchire, famille européenne en sursis, familles monoparentales qui se tournent vers les restos du cœur, familles homosexuelles qui désirent se marier. Celles-ci réclament une égalité de droits et par le fait même une loi reconnaissant leur union au titre de mariage. Elles s’insurgent contre la position de certains officiers de l’état civil, dont des maires qui opposent la clause de conscience à l’application de cette future loi. Elles soupçonnent également les tenants arriérés de la tradition chrétienne de fonder leurs arguments sur une sournoise homophobie.
     Certains, relisant un peu rapidement les propos de Michel Serres et les textes évangéliques de la naissance de Jésus ajoutent :
     - « Qui le premier a bouleversé l’ordre de la nature que vous dites vouloir respecter en matière familiale ? N’est-ce pas Celui qui se dit né d’une vierge-mère et adopté par un père qui n’en est pas un !
    - Qui a dit  «Ma mère et mes frères se sont ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la mettent en pratique » ?!
    - Enfin, n’est-ce pas votre Jésus qui sur la Croix a confié sa mère à St Jean : « Mère, voici ton Fils, Fils voici ta mère » ?
    La contre-attaque est rude ! Autrement plus provocante qu’un barrage de seins nus pointés sur les défenseurs des droits de l’enfant à avoir un père et une mère.
    Faut-il répondre ? Le risque est grand de laisser croire, une fois de plus, que l’Eglise ne s’intéresse qu’aux questions sexuelles. Mais, ici, l’enjeu est autre. Il concerne la conception même de la société dans le sens premier du terme. D’ailleurs, les catholiques sont loin d’être les seuls concernés ; d’autres aussi  s’interrogent ouvertement.
    La fête de Noël et celle de la Sainte famille peuvent nous suggérer quelques remarques.
    Tout d’abord, il faut noter que l’enfant de Bethléem a eu un père et une mère. On aurait pu se contenter de Marie comme « référent parental », d’autant qu’à cette époque la famille élargie subvenait aux besoins des orphelins. Le Dieu-Père s’est soumis à la loi de son peuple qui exigeait un père légal pour l’enfant.
    Cette brèche faite dans l’ordre naturel par une naissance virginale n’a pas pour but de démolir la nature de l’homme ou de la femme, mais d’en indiquer la finalité ultime. Oui, nous sommes appelés, et la famille avec nous, à une création nouvelle, à une terre renouvelée, non pas sur les ruines de ce monde mais plutôt par une conversion, une transfiguration de la réalité qui est la nôtre. Dans cet ordre de choses, la Résurrection ne supprime pas la mort mais la transforme.
    Enfin, on peut noter aussi que cette nouvelle famille se fait sur un fond de  relations chastes et respectueuses, aux antipodes de ces affirmations péremptoires de droit à l’enfant et de refus de la différence, revendiquée pourtant en d’autres temps par les mêmes voix.
     Acceptons simplement qu’il y ait des façons bien différentes pour tous les humains, hétéros ou homos, croyants ou incroyants, blancs ou noirs, de se retrouver un jour dans une même famille, puisque c’est le but que le Concile Vatican II assigne à l’Eglise. Mais ne brouillons à plaisir les chemins pour y parvenir. On peut envisager des unions qui donnent les mêmes droits à tous, mais l’enfant ne peut pas être un droit comme celui de manifester et le mariage reste l’union d’un homme et d’une femme. L’enfant est un don. Il a fallu des siècles pour que les hommes comprennent qu’ils n’avaient pas tous les droits sur leur progéniture. Abraham lui-même a dû arrêter son bras meurtrier en apprenant qu’Isaac avait aussi un autre Père.
     Nous ne sommes pas encore de ces anges qui formaient la chorale de la Nativité. Et de toute façon, si chaque enfant a son ange gardien, il a bien besoin d’un père et d’une mère. 
    Bon Noël, en famille !    Abbé Jean Casanave

    03/08/2012

    "Pour le respect de la vie humaine de son commencement à sa fin" par Mgr Dagens

     
    Mgr Claude Dagens
    Face aux questions graves posées face au commencement et à la fin de la vie humaine, il ne suffit pas de s'indigner et de crier.
    Dire « non à l'avortement, non à l'euthanasie » est légitime, mais n'est pas suffisant. Il faut aussi pouvoir rendre compte de notre indignation et de notre souffrance face à des attitudes ou à des législations qui, en dernière instance, ne respectent pas la vie humaine et la dignité des personnes.
    Il faut donner des raisons du combat pacifique que nous menons dans ces domaines si sensibles.

    1 - Ce combat pour le respect de toute vie humaine est indivisible. Il vaut pour l'embryon dans le ventre de sa mère et pour la personne âgée ou malade en fin de vie, mais il vaut tout autant pour des hommes et des femmes que l'on manipule comme des objets en fonction des impératifs exclusifs de la rentabilité financière ou technique.

    2 - La vie humaine, toute vie humaine, porte en elle une sorte de transcendance concrète. Elle est constituée par des éléments biologiques, mais elle ne se réduit pas à ces éléments : elle est porteuse et révélatrice « d'un être d'esprit », d'une réalité spirituelle qui nous dépasse. Pour comprendre ce phénomène, il suffit d'être témoin d'une naissance et de voir une femme devenir mère, un homme devenir père, en prenant dans ses bras l'enfant qui vient de naître. Et il suffit aussi d'apercevoir, sur le visage d'une personne apparemment inconsciente, une larme couler, un sourire s'esquisser.
    La vie humaine, toute vie humaine, porte en elle un mystère, non pas une énigme à déchiffrer, mais un mystère, c'est-à-dire une réalité non mesurable qui se révèle à ceux qui veulent bien regarder et voir au-delà des apparences immédiates.

    3 - L'homme de la modernité scientifique et technique doit-il se considérer comme le maître du monde ? Et doit-il recourir à des lois nouvelles pour justifier cette maîtrise toujours plus grande ?
    Ce qui est en jeu alors, ce ne sont pas seulement des options politiques, liées à des échéances électorales. C'est la conception même que nous nous faisons de notre humanité commune. Sommes-nous capables de consentir à notre fragilité constitutive ? Sommes-nous décidés à ne pas appliquer les règles de notre société marchande à ce qui constitue notre dignité humaine ?

    Le professeur Jean BERNARD, qui fut membre de l'Académie française et qui est enterré en Charente, dans un livre qui s'intitulait L'homme changé par l'homme, s'interrogeait déjà, en 1976, sur les progrès de la génétique et de la neurologie. Les questions des scientifiques ne sont pas différentes de celles des hommes de foi comme Jean VANIER, quand il constate : « Nous naissons fragiles. Nous mourons fragiles. Acceptons-nous notre fragilité ? » Et qu'il pose aussi cette question décisive : « Allons-nous supprimer ceux qui nous gênent parce qu'ils ne sont pas conformes aux normes de notre société de performance ? »

    4 - Ces questions sont immenses. Elles exigent des confrontations et des débats raisonnables. La déclaration récente de l'Académie catholique de France, dont je suis membre, avec des universitaires compétents dans le domaine du droit, de la médecine, de la biologie et de la philosophie, veut contribuer à ces débats, en soulignant la gravité des questions posées : « C'est pour des motifs puisés dans la raison et la sagesse que la société doit préserver, à même sa législation, le sens transcendant de la vie. C'est en effet devant un choix de civilisation que nous sommes placés. »

    Mgr Claude Dagens
    Evêque d'Angoulême   sur le site: http://www.eglise.catholique.fr/
    Texte publié  par la paroisse La Trinité le 15 juillet ( voir feuillet paroissial) 

    18/07/2012



    Jesustoutesréparations@nazareth.com  

                                                               
    Imaginons un court instant que Nazareth, au début de notre ère, ait été connectée à Internet.
    Jésus aurait pu, sans se déplacer au Temple, communiquer avec les Docteurs de la Loi et proposer une vision très personnelle de la Torah via un blog ou des mails échangés. Les retraités branchés d’Israël se seraient frénétiquement jetés sur leurs claviers pour y ajouter commentaires, critiques ou appréciations en ligne. L’Evangelion, la Bonne Nouvelle, aurait franchi d’un coup d’onde les frontières de la Palestine, irrigué toute la diaspora et suscité à l’infini des ricochets d’interprétations.
    En poussant l’absurde à son comble, Dieu le Père Lui-même, aurait pu dispenser le Fils de toutes les avanies humaines en envoyant en guise de flammes de feu, un étincelant DVD sur Bethléem ou Jérusalem, pour remplacer ou compléter les tables de la Loi.


    Mais, voilà, le Verbe ne s’est pas fait écran tactile : le Verbe s’est fait chair, le Verbe s’est fait condition humaine…
    Et les commerçants de Séphoris l’ont vu acheter avec Joseph du bois d’œuvre sur le marché ; le petit peuple des pêcheurs qui n’avait  pas d’ordinateur embarqué, l’a entendu calmer les flots, l’a vu griller du poisson sur la plage ; les malades, les aveugles, les exclus l’ont entendu proclamer les Béatitudes.


    Il a pris la peine de passer par le puits de Jacob et de la Samaritaine, d’arpenter les chemins de la Galilée, de froisser  les épis de blé, de toucher les lépreux, de remettre Lazare sur pied, de manger un morceau chez Marthe et Marie, de renverser les étals des marchands, de se laisser parfumer les pieds.


    ET SURTOUTC’est le cas de le dire, Il a pris la « peine » de monter à Jérusalem pour y exposer son corps, sa vie, son sang, sa sueur, ses blessures, son visage tuméfié par les coups et souillé par les crachats.


    Bref, si Jésus n’avait été qu’un « blogueur » solitaire, ses disciples n’auraient pas « touché le verbe de Vie » comme le dit St Jean. Notre Dieu n’aurait pas habité votre « vie vivante », palpitante, mourante même, mais capable de soulever les dalles de nos tombeaux, d’imprégner le Pain et le Vin partagés sur la table du monde de l’Esprit Divin.
    Les « nouvelles dominations », et en particulier celle des « technoprophètes », dénoncées par J. Cl. Guillebaud, risquent de virtualiser  nos relations, d’anesthésier toute passion, d’aseptiser toute émotion, de rejeter la vie corporelle, charnelle, dans les poubelles de l’insignifiance.
    Or les chrétiens se sont battus pour affirmer que leur Dieu avait pris corps, que le Verbe était chair, et que la Résurrection elle-même concernait cette chair. Autant de propos qui paraissent monstrueux aux oreilles de la  « raison  pure », mais qui restent pour nous et avant tout Mystère précieux et savoureux.


    Merci encore une fois à J. Cl. Guillebaud  et à  « La vie vivante » (éd des Arènes) de donner consistance intellectuelle à ce que nous pressentons dans la Foi.


     Abbé Jean Casanave