18/12/2009

Nuit de Noël



"Il n’y avait pas de place pour eux
dans la salle des hôtes"

Nuit d’un accouchement risqué
D’une naissance à la marge.

A quoi pensait-il donc
Celui qui, avec foi, écrivait dans un psaume
"Pour toi les ténèbres ne sont pas ténèbres
La nuit devient lumière".

Pâle lueur, quelques bergers
Pâle lueur, leur présence
Après cette naissance seulement
Pâle lueur mais joie au ciel
Joie de Dieu, joie des pauvres
Joie de Marie et de Joseph
Nuit de Noël, tu nous invites à la présence
Tu nous ouvres à la joie simple
Joie des pauvres, joie de Dieu.

Ils marchaient dans la nuit
Mais ils marchaient quand même,
L’étoile les guidait, ces mages d’Orient.
Quand elle disparaît, ils cherchent du secours
Ils retrouvent la route, fidèles aux Ecritures
Et la rencontre a lieu ; leur attente aboutit.
Finie la nuit ! Il leur faut repartir
Et déjouer les pièges.

Nuit de l’Emmanuel : trente ans de vie cachée
Dans l’obscur atelier, auprès du charpentier.
L’ombre pour toi n’est pas ténèbre
Pour toi, l’oubli n’est pas obstacle.
Tu apprends là, l’humanité
Tu apprends là, la foi du peuple de l’Alliance.
Nuit de l’Emmanuel
Tu veux pour nous l’humilité
Tu nous apprends qui sont les hommes.

Nuit du Messie sur les chemins de Palestine
Nuit de silence et de prière
Tu nous mets à l’écart
Tu nous relies au Père
La nuit pour toi n’est pas ténèbre.

Nuit des hommes, des femmes,
De tant de malheureux,
Des lépreux et des sourds,
Des mal aimés, des étrangers,
Tu nous montres l’accueil
Tu nous apprends l’écoute,
Premiers pas pour marcher, se lever
Pour accueillir l’Amour du Père
Par toi la nuit devient lumière

Nuit sur les flots, tempête sur le lac
Toi, tu dors dans la barque
Pour toi, la nuit n’est pas ténèbre.
Quand tout bouge et chavire
Tu nous appelles à la confiance
La paix reprend ses droits
Et les craintes s’estompent.

Nuit de rencontre
Et de dialogue en vérité
,
Timide tentative de ce notable
Nicodème
"Il faut renaître d’en haut"
Tu élargis l’espace
Tu vas au plus profond
Tu dilates le cœur
Tu creuses l’intérieur
Tu es toi-même la lumière.

Nuit de la Cène, aussi,
Au plus fort des tensions,
La veille du procès
Tu livres le meilleur
Tu te fais serviteur
Tu nous donnes le pain
Tu nous donnes le vin
Les pensées de ton cœur
Ta foi en Dieu le Père.
Et le souci de tous les tiens.

Nuit de la croix
Ultime nuit
Que seul l’amour affronte.
Même là, tu promets
Le salut au brigand.
Dans un ultime élan
Tu t’en remets au Père
"Cet homme était vraiment le Fils de Dieu".

Fin de la nuit, matin de Pâques
Jour de Résurrection
Fin de journée, au soir couchant,
Tu retrouves les tiens repliés dans la peur
Aigris sur le chemin,
Pour toi la nuit n’est pas ténèbre
Et la nuit comme le jour illumine
Tu es toi-même la lumière.
Quand dans nos vies, gagne la nuit
Quand les ténèbres sont trop lourdes
Quand l’espoir est blessé
Quand le doute est plus fort
Quand l’élan s’affaiblit
Quand la violence rôde et l’injustice écrase
Et quand saigne la paix,
Toi, l’enfant de Noël, le fils du charpentier
Toi, l’Envoyé du Père,
Rends-moi plus attentif à ces pâles lueurs
Dans le brouillard du quotidien
A ces présences simples qui sont déjà soutien.
Réveille la prière, la confiance, la paix
Ravive en nous l’humilité
Refais nos énergies
Pour bâtir ton Royaume.
Que ta vie, tes paroles
Orientent mes pas, mes pensées, mes actions.
Pour renaître d’en haut
Risquer l’accueil, l’écoute
Reconnaître ta vie
Vivre de ton Esprit.

Fais-nous, fais-moi saisir
Comment, combien
Pour toi la nuit devient lumière
Fais-nous marcher à ta lumière.

André ETCHEVERRY
Richard HOLTERBACH
- Noël 2009 -

Aucun commentaire: