Oui à la vie !
L’injection létale
pourrait bien devenir légale. C’est ce que laisse entendre le message délivré
par l’acquittement du docteur Nicolas Bonnemaison.
Comment laisser passer un tel aveu de
non-assistance à personne en danger ? Comment ne pas entendre la soif de mourir
vivants et aimés ? Oui, il s’agit bien de cela : c’est notre société qui est en
état pauci-relationnel et non les personnes comme Vincent Lambert qui attendent
au contraire un sursaut d’amour.
Je m’adresse aux
médecins, aux soignants, à tous ceux qui font partie de cette chaîne solidaire
qui nous unit les uns aux autres, surtout au terme de notre existence. Soyez
des témoins de la vie, évaluez avec prudence les limites de l’acharnement
thérapeutique et procédez à la mise en place de justes soins palliatifs. La
question de la mort ne se résout pas par la mort, mais par la vie !
Qu’as-tu fait de ton
frère ? Telle est la question que nous pourrions entendre à notre tour au jour
dernier…
Osons la solidarité !
Osons l’espérance ! Osons la compassion, la vraie, celle qui dit je t’aime en
disant oui à la vie.
+ Marc Aillet, évêque de
Bayonne, Lescar et Oloron, le 26 juin 2014.
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LA VIE EST UN DON
Qu'est-donc
cette idéologie qui cherche à amalgamer l'hydratation d'un frère souffrant à de
l'acharnement ? Un trait de civilisation élémentaire n'est-il pas depuis toujours
de prodiguer le verre d'eau à autrui, humecter ses lèvres, serait-il notre pire
ennemi ? En quoi serait-il inconvenant de le faire à un proche en état «
pauci-relationnel » ? Ce que l'on nomme « l'affaire Lambert » fait, hélas, dire
de nombreuses aberrations. L'essentiel est d'être près de celui que l'on aime
jusqu'au bout. Présence humble et aimante. Les mains vides en offrande d'une
affection partagée. Le plus fragile serait-il devenu indigne d'être accompagné
? Le fait que les proches de Vincent se déchirent, le fait qu'une instance
supérieure ne se suffise pas à en discerner et juger, tout cela doit rendre
humble devant la complexité et la douleur. Ces limites humaines et
institutionnelles attestent que la vie est toujours plus grande que ce que nous
en disons. Elle est un don ! Ne vouloir ni acharnement, ni suicide assisté,
consiste à choisir la voie étroite d'une fidélité palliative. Redisons-le avec
la force de l'amour.
Mgr Bernard Podvin, porte-parole des évêques de France, le 26 juin
2014.
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