01/01/2011

Noël 2010: le message de Mgr Marc Aillet,évêque de Bayonne, Lescar et Oloron




    
 - Écouter le message de Noël de Mgr Aillet (Durée : 4’02).
- Pour lire ou écouter ce message en basque.

Combien d’hommes et de femmes, d’enfants et de jeunes seront plongés dans la nuit, en ce Noël 2010 ? Des embryons « surnuméraires », sans « projet parental », seront soumis à l’arbitraire du pouvoir exorbitant des politiques et des scientifiques, coalisés contre le droit inviolable à la vie. Des enfants ne verront pas le jour, parce que, face à des difficultés sociales inextricables et sous la pression d’une société à dominante masculine, des mamans se verront forcées de mettre fin à leur grossesse, condamnées ainsi à des traumatismes humainement incurables. La précarisation, conséquence de la crise économique mais aussi des nombreuses épreuves qui divisent couples et familles, continuera de toucher un nombre croissant de nos concitoyens. Le monde paysan étranglé, sera acculé, dans l’indifférence des medias, à des situations d’isolement et de désespoir : 800 suicides pour la seule année 2009 ! Au nom de la religion, des chrétiens du Moyen Orient, lâchement abandonnés par l’Occident, seront persécutés, comme ceux qui ont été assassinés en Irak ces dernières semaines, au mépris du droit le plus fondamental à la liberté religieuse. Des millions d’hommes et de femmes seront encore victimes de la famine et de la guerre, des effets du changement climatique, du Sida… Un grand cri de douleur s’élèvera vers le Ciel !
Mais aussi, en cette nuit de Noël : des scientifiques poursuivront leurs travaux de recherche pour améliorer les conditions de vie des plus faibles ; des professionnels de santé, des travailleurs sociaux et de nombreux bénévoles se porteront sur tous les fronts de la souffrance et de la pauvreté pour secourir leurs semblables, et parmi eux beaucoup de chrétiens, engagés dans des associations caritatives ou humanitaires. J’encourage particulièrement les fidèles de notre Eglise à ne pas se laisser détourner des exigences de la solidarité et du partage avec les plus pauvres par le consumérisme ambiant, en particulier en ces jours de fêtes marqués par une surenchère commerciale : « Chaque fois que vous l’avez fait au plus petit d’entre mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40), nous dit Jésus.
Pour autant la raison technique et scientifique de l’homme, aussi inventive soit-elle, la bonne volonté des personnes et des associations, aussi organisée et généreuse soit-elle, seront toujours impuissantes à sauver l’homme ainsi plongé dans la nuit et s’arrêteront désespérément à l’extérieur de son cœur, incapables de le sauver de son mal-être et de son égarement.
C’est pourquoi l’Eglise veut proclamer haut et fort, une fois encore, son message d’Espérance : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre, une lumière a resplendi » (Is 9, 1). Le Dieu auquel nous croyons n’est pas un Dieu lointain, comme le Dieu des païens, il est un Dieu proche qui entend le cri des pauvres. En Jésus, l’Enfant de Bethléem, c’est Dieu lui-même qui s’est rendu visible à nos yeux. Il est venu dans notre condition humaine pour la remplir de sa présence, la guérir de ses blessures, la délivrer de ses esclavages et la libérer de ses aveuglements.
Que ce Noël 2010 nous donne, à nous chrétiens, de rendre Dieu présent dans ce monde, par le témoignage de notre charité et l’annonce de cette bonne nouvelle qui est toujours« une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une crèche » (Lc 2, 10-12).
Saint et joyeux Noël à tous !
+ Marc AILLET,
Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron.

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