29/03/2020

Méditation sur l'Evangile du 5ème dimanche de Carême, par l'abbé Jean-Marie Barennes, curé. 

Chers paroissiens, nous vivons un Carême en quarantaine !
Nous vivrons les Rameaux, la Semaine Sainte, et Pâques 
chez nous, dans nos maisons. Mais Dieu est partout !
Que ce temps donné nous aide à revenir à l’essentiel.

1- Je propose à votre méditation cette prière 
du Père Thibault, religieux de l’Assomption :

« Que se passe-t-il, Seigneur ?
Les rues sont désertes, les bus presque vides,
Pour sortir de chez moi, il me faut présenter une attestation.
Et dans la rue, nous nous tenons à distance les uns des autres.

Que passe-t-il, Seigneur ?
Qu’il est difficile de rester chez soi, confinés,
Pour ne pas nous contaminer les uns les autres.
Invisible, l’ennemi est d’autant plus menaçant.

Que se passe-t-il, Seigneur ?
Les bises chaleureuses, les poignées de main,
la cohue du marché me manquent.

Donne-moi d’être créatif, Seigneur,
Rends-moi attentifs à ceux qui souffrent, plus que moi, de la solitude.
Un coup de fil, un mail, un sourire, des bravos aux fenêtres,
Tous ces gestes d’amitiés et de solidarité ont tant de prix à tes yeux ! »

2- Le 5° dimanche de Carême est traditionnellement à Oloron 
celui où nos privations de Carême 
se transforment en solidarité internationale,  
grâce aux Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement 
Terre Solidaire.
Si vous aviez pris une enveloppe à cet effet, c’est le moment de la poster.
Nous verrons comment mieux aider leurs projets, quand , à la fin de l’épidémie, nous aurons retrouvé nos assemblées habituelles.

3- Je vous propose une méditation pour ce dimanche 29 mars, 
5° dimanche de carême.
Je vous invite d’abord, à lire dans l’évangile selon saint Jean, 
au chapitre 11, depuis le verset 1, jusqu’au verset 45 inclus.
Il s’agit de la mort et de la résurrection de Lazare.
Voici quelques aspects qui m’ont marqué, dans le contexte actuel.
Dans ce long passage d’évangile, je vous marque entre parenthèses ()
les versets que je cite.

Voici d’abord le message envoyé à Jésus par Marthe et Marie, 
les 2 sœurs de Lazare : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. » (verset 3)
Jésus n’est pas indifférent à nos situations difficiles. 
Notre Père du ciel nous a donné un cœur pour aimer. 
Comment être heureux, quand l’autre est malheureux ?

Ensuite, il y a cette parole rude de Jésus :
« Lazare est mort, et je me réjouis de n’avoir pas été là, 
à cause de vous, pour que vous croyiez. » (14-15)
Soyons vrai dans notre prière. 
Présentons lui nos incompréhensions, nos doutes, notre colère.
Face au Covid 19, certains vont trouver le chemin vers Dieu.
D’autres, peuvent être scandalisés, risquent de perdre la foi.
Soyons une oreille attentive pour écouter le désarroi de beaucoup.

Marthe et Marie, comme des jumelles, disent, l’une puis l’autre, à Jésus :
« Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. » (21 et  32)
Cela peut s’entendre de 2 manières :
d’abord, comme un reproche : pourquoi es-tu arrivé si tard ?
Mais aussi, en creux, on peut le voir comme un acte de foi :
c’est toi qui peut faire quelque chose !

Il est beau de voir l’émotion de Jésus.
« Quand il vit que Marie pleurait,
et que les juifs venus avec elle pleuraient aussi,
Jésus, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé.
Alors, Jésus se mit à pleurer. » (33 et 35)
À la différence des robots, nous ne sommes pas que des êtres de pure logique.
En Jésus, c’est Dieu qui pleure sur la souffrance des hommes.
Au début de la grande prière (la Préface), le prêtre dit aujourd’hui de Jésus :
« Il est cet homme plein d’humanité qui a pleuré sur son ami Lazare. »

Homme plein d’humanité, Jésus nous invite à la foi. Il nous dit :
« Moi, je suis la résurrection et la vie.
Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. » (25)
Et Jésus pose un acte de foi en disant à son Père du ciel :
« Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé. » (41)

Nous sommes invités à suivre, ces temps-ci, scrupuleusement 
les consignes qui nous sont données, selon le slogan :
« Je sauve des vies : je reste chez moi. »
Pour autant, mettons notre foi, notre espérance, notre amour 
en Jésus qui nous dit  : « Moi, je suis la résurrection et la vie.
Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ! » (25)

Aucun commentaire: