13/04/2020

Homélie du Dimanche de Pâques, par l'abbé Sébastien Baudry


Que se passe-t-il aujourd’hui, frères et sœurs ?

            Marie Madeleine se rend au tombeau de Jésus de bon matin et s’aperçoit que le corps de Jésus n’est plus là. Elle cherche d’abord une explication rationnelle au fait que le tombeau soit vide et part en informer les disciples qui viennent sur place à leur tour. Et là, que voient-ils ? Rien. Ils ne trouvent pas le corps de Jésus.

            Effectivement, découvrir un tombeau vide a de quoi interroger. Le corps a-t-il été volé ?  L’a-t-on emmené ailleurs ? En constatant ce fait, il est vrai que Marie Madeleine et les disciples viennent en oublier les annonces que leur a faites Jésus plusieurs fois lorsqu’il était avec eux « il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué et que le troisième jour, il ressuscite ! » Oui, ils oublient ce détail et n’en restent qu’à ce qu’ils voient : un tombeau vide. « Ils n’avaient pas compris que, selon les Ecritures, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. »

            Bien sûr, un tombeau vide en tant que tel n’est pas forcément une preuve de la résurrection, mais comme l’écrit Benoit XVI dans Jésus de Nazareth « il reste toutefois un présupposé nécessaire pour la foi dans la Résurrection ! »

            Oui, la foi en la Résurrection est le cœur et le point central de notre foi. Le Catéchisme de l’Eglise Catholique nous dit cela « la résurrection de Jésus est la vérité culminante de notre foi dans le Christ, crue et vécue comme vérité centrale par la première communauté chrétienne, transmise comme fondamentale par la Tradition, établie par les documents du Nouveau Testament, prêchée comme partie essentielle du mystère pascal. »

            La Résurrection de Jésus est un événement réel qui a été réellement constaté. Le constat du tombeau vide n’est que le début. Il n’est pas en soi une preuve directe, mais un signe essentiel. Le Catéchisme de l'Eglise Catholique nous l’explique. Sa découverte par les disciples a été le premier pas vers la reconnaissance du fait même de la Résurrection. C’est le cas des saintes femmes d’abord, puis de Pierre.

Le disciple que Jésus aimait, affirme qu’en entrant dans le tombeau vide et en découvrant les linges gisant à terre, il vit et il crut. Cela suppose qu’il ait constaté dans l’état du sépulcre vide, que l’absence du corps de Jésus n’a pas pu être une œuvre humaine et que Jésus n’était pas simplement revenu à une vie terrestre comme ce fut le cas pour Lazare.

Enfin, par ses nombreuses apparitions, Jésus confirmera sa Résurrection. Les saintes femmes venant embaumer le corps de Jésus sont les premières à le voir après sa Résurrection. Elles sont les premières messagères de la Résurrection.

Puis Jésus apparait ensuite aux disciples. Pierre voit le Ressuscité avant les autres disciples et c’est sur son témoignage qu’ils pourront ensuite proclamer avec foi et force « c’est bien vrai ! Le Seigneur est ressuscité et Il est apparu à Simon ! » Nous aurons l’occasion d’entendre les différentes apparitions de Jésus ressuscité au cours de ce temps pascal.

Oui, frères et sœurs, le Christ est ressuscité, Il est vraiment ressuscité. Alléluia ! Le Christ est vainqueur de la mort. Il est peut-être vrai que nous sommes comme les disciples, lents à croire, et à nous poser toute une série des questions sur notre foi, et plus particulièrement en ces jours où nous avons célébré la Semaine Sainte, sans nous rassembler, mais unis dans la prière. Oui, nous pouvons peut-être douter de la Résurrection quand nous sommes découragés par les événements du monde, dans les moments où nous ne voyons pas la présence de Dieu. Nous pouvons être comme Marie Madeleine, avoir du mal à croire que Jésus est bien vivant.

Certes, Jésus est mort sur la croix pour nos péchés, mais la mort n’a pas pu le retenir captif. Au cours de sa vie publique, Jésus s’est présenté comme étant « je suis la Résurrection et la vie » à Marthe et Marie lors de la mort de Lazare. Jésus emploie alors une expression très étonnante qui ne se trouve nulle part ailleurs dans l’Evangile. Cette expression trouve son sens aujourd’hui, en cette fête de Pâques. La résurrection de Jésus n’est pas autre chose que la résurrection dont notre résurrection découlera. Il est le ressuscité par excellence et nous ressusciteront en lui et par lui. Voilà ce qu’Il veut faire comprendre à Marthe et Marie, et à nous aujourd’hui, lorsqu’Il dit « moi, je suis la Résurrection et la vie ! » Jésus leur annonce sa propre résurrection, cette fête que nous célébrons aujourd’hui.

Pâques est vraiment la fête de la vie. Elle nous fait participer à la Résurrection de Jésus en célébrant notre passage de la mort à la vie. Voilà la Bonne Nouvelle. Il s’agit de la victoire de la vie, de la victoire de la vie sur la mort, parce que Jésus est ressuscité de la mort afin d’être le Vivant à jamais. C’est réellement cela le cœur de notre foi. Donc, pour reprendre les mots de St Paul dans sa 1ère lettre aux Corinthiens « si le Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vaine ! »

Alors, en ces temps troublés, et en ce jour béni, soyons réconfortés, frères et sœurs, dans notre foi au Christ ressuscité. Notre foi consiste à croire que Jésus est mort, il a été enseveli, il est ressuscité et il est apparu aux disciples. Bref, notre foi consiste à croire que Jésus est vivant et qu’Il est toujours avec nous. Le Christ est vainqueur et il nous apporte la vie.

Belle fête de Pâques, frères et sœurs.

Amen !  

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