Nous célébrons aujourd’hui deux événements importants :
l’institution de l’Eucharistie et celle du Sacerdoce.
Jésus institue l’Eucharistie au cours du dernier qu’il a pris
avec ses disciples, un repas pris à l’occasion des fêtes de la Pâque juive. Ces
fêtes permettaient au peuple élu de célébrer la libération d’Egypte et
l’alliance avec Dieu. Le texte de la Première Lecture tirée du Livre de l’Exode
que nous lisons aujourd’hui relate les prescriptions du repas à prendre avant
la libération et l’institution de la fête : « Ce jour-là sera pour
vous un mémorial. Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C’est
un décret perpétuel : d’âge en âge vous la fêterez. »
C’est dans le cadre de cette fête annuelle que Jésus prend
son dernier avec ses disciples. Au cours du repas, nous rapporte Paul dans la
Deuxième Lecture de ce jour, Jésus présente le pain comme étant véritablement
son corps, non pas comme ce qui représente son corps, mais ce qui l’est
réellement : « Ceci est mon corps, qui est pour vous », et le
vin comme son sang en lequel est établi « la nouvelle Alliance ». Par
la demande qu’il formule à ses disciples, « Faites cela en mémoire de
moi », non seulement il institue l’Eucharistie, en demandant que ce repas
devienne un mémorial, mais encore il ordonnait ses disciples, premiers prêtres
de la nouvelle Alliance : « Faites ». Aujourd’hui, c’est donc la
fête du Sacerdoce. Et aujourd’hui, plus que jamais, nous sommes invités à
prendre conscience du fait que les prêtres, nos prêtres doivent être
quotidiennement au cœur de nos prières. Chaque jour et même au cœur de ce temps
de confinement où ils ne peuvent plus nous offrir des célébrations
eucharistiques publiques, en privé ils continuent d’élever pour nous « la
coupe du salut » en nous portant et en portant toutes nos intentions, en
portant le quotidien de notre humanité et notamment sa situation actuelle et
plus précisément les victimes du COVID-19 sur la table du sacrifice
eucharistique car, comme nous le prions dans le Psaume de ce jour :
« Il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens ! » L’Eucharistie
demeure la centralité de notre vie de foi, elle fait l’Eglise et maintient l’humanité
toujours vivantes et debout. Et l’Eglise, par ses prêtres qui célèbrent la
messe, fait l’Eucharistie. Ne manquons jamais de prier pour nos prêtres, ils en
ont sacrément besoin.
Aujourd’hui, beaucoup d’entre nous, ne pourront pas être
présents aux célébrations de la Cène du Seigneur et ne pourront donc communier
directement au Corps et au Sang du Christ. Mais invités à suivre ces
célébrations en direct à la radio, à la télévision ou sur les réseaux sociaux,
nous sommes appelés à les vivre en communion les uns avec les autres. Cela nous
donne l’occasion de toucher du doigt le sens même de la communion, mieux le
sens véritable du corps du Christ auquel nous communions quand nous sommes
présents à la messe. Quand je communie au corps et au sang du Christ, je suis
non seulement en communion, en union intime avec Jésus qui se donne à moi,
réellement présent dans le pain et le vin, mais encore je suis en communion
avec tous les baptisés qui communient à ce même corps. C’est en cela
qu’ensemble nous devenons Corps du Christ, Eglise, portant ensemble ce corps
qu’est l’humanité. Cette dimension de sortie de soi pour aller par le Christ à
l’unité avec tous les baptisés est intensément vécue depuis que nous n’avons
plus la possibilité de participer aux célébrations eucharistiques publiques et
plus spécialement en ce jour de la célébration de l’institution de
l’Eucharistie où nous communierons spirituellement au Corps du Christ. Et nous
retrouvons ainsi cette dimension essentielle de l’Eucharistie qui fait l’Eglise,
et qui nous envoie vers nos frères et sœurs au service desquels nous sommes
invités à nous mettre : « C’est un exemple que je vous ai donné, dit
Jésus aux disciples après leur avoir lavé les pieds, afin que vous fassiez,
vous aussi, comme j’ai fait pour vous. » La célébration du Jeudi Saint,
frères et sœurs, nous donne l’occasion de déplorer les divisions au sein de nos
familles, au sein de nos communautés ecclésiales et locales et nous aide à
mesurer l’exigence pour nous, de passer
d’une humanité déchirée à un vivre ensemble, en communion les uns avec les
autres, pour une unité et une fraternité authentiques et vraies, Amen !
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